Définition de la monnaie
La monnaie recouvre une notion extrêmement complexe, à la fois difficile à définir et à quantifier. Qu’est-ce que la monnaie ? Cette question n’admet pas de réponse simple, acceptée par l’ensemble des économistes, ni sous l’angle empirique, ni sous l’angle théorique. Etymologiquement, le terme « monnaie » vient du latin moneta que l’on peut traduire par » celle qui averti » ou encore « celle qui donne son avis ». Ce surnom était donné à la déesse Junon « Junon moneta » a qui l’on attribué le pouvoir d’annoncer les évènements à venir.
Or, dans le temple qui lui ai dédié à Rome, situé sur le – 19 – Capitole était frappé les pièces de monnaie que l’on a fini par désigner par le terme moneta1 Pour QUITTON (1965) cette question est fondamentale et on ne cessera jamais de se demander ce qui est la monnaie. Il a définit la monnaie comme un bien qui brise le troc.2 Il on est de même pour A. CHAINEAU (1997) qui considère la monnaie comme » l’instrument technique de rupture du troc « 3 . RENAUT, définit la monnaie comme » l’ensemble des moyens de paiements utilisables pour effectuer tous les règlements sur l’étendue d’un territoire »4 .
Pour RENVERSEZ, la monnaie est une créance sur les banques c’est une créance des agents non bancaires sur le système bancaire5 .WALKER (1878), in money, cité par SCHUMPETER in histoire de l’analyse économique, définit la monnaie par « money is what money does » 6 .Ainsi la monnaie est définit par ses fonctions c’est-à-dire unité de compte, moyen de paiement et instrument de réserve de valeur. Cette approche est en réalité très ancienne, elle datte de l’antiquité avec ARISTOTE7 .
La monnaie, écrit DUPRIEZ8 , se reconnaît aux fonctions qu’elle exerce au sein de l’économie. De MOURGUES, définit la monnaie sources des engagements à vue, ou à court terme des institutions monétaires vis-à-vis du public, c’est l’ensemble des moyens de paiements mis à la disposition des particuliers et des entreprises9 . De nombreux auteurs, parmi les quels ceux de l’école classique comme MILL et SAY considèrent la monnaie comme un bien économique et donc elle fait l’objet d’une demande et d’une offre, qu’elle est source d’utilité et elle est donc un bien rare10. Pour SMITH » la monnaie est un fait naturel.
Les raisons de l’apparition de la monnaie
Dans un type d’économie non monétaire, qui n’évolue pas ou peu et les besoins sont relativement indifférents et peu nombreux, la société s’organise de façon à ce que chaque individu produise selon ses capacités ce dont l’économie tout entière a besoin. Chacun va alors échanger son surplus contre des produits qu’il désire, mais qu’il ne produit pas .Alors pour que l’échange puisse avoir lieu, la double coïncidence des désires d’échange doit être réaliser (le désire d’échange d’un individu doit coïncider avec le désire d’échange d’un autre individu).
Cette forme d’échange est appelée le troc .Chaque marchandise exprime la valeur d’échange d’une autre marchandise. Donc il existe des rapports d’équivalence simple, c’est-à-dire des rapports d’équivalence entre deux marchandises prises une à une. Ce système d’échange peut perdurer dans une société dès lors que les besoins et par conséquent les échanges sont développés. La question est alors de savoir pourquoi la monnaie est apparue ?
Selon l’analyse de CLOWER (1969)14, les individus doivent se déplacer pour rentrer en contact avec d’autres individus afin d’effectuer des échanges. Ces déplacements vont engendrer différents coûts.
Les coûts liés aux échanges
Deux types de coûts peuvent être distingués : a) des coûts de transactions: Ils correspondent aux coûts engendrés directement par les déplacements des individus qui souhaitent un échange, ainsi que les coûts liés au temps et aux efforts requis pour réaliser la double coïncidence entre le désire d’échange.
Les coûts lies à l’attente: Ces coûts peuvent être subjectifs la et objectifs. • Les coûts subjectifs: L’attente d’un individu de trouver un autre individu pour satisfaire son besoin engendre une frustration qui correspond à l’accord sur les termes de l’échange et la non satisfaction immédiate du désir d’échange et du besoin. Cette frustration est appréhendée comme un coût subjectif tant que l’échange n’est pas réalisé.
Ce coût dépend alors de chaque individu. • Les coûts objectifs: les individus doivent stocker leurs marchandises respectives, tant que les échanges ne sont pas réalisés. Cela génère aussi des coûts (entreposage, gardiennage éventuel……). Ces coûts seront d’autant plus importants que les marchandises à stocker sont périssables. L’attente donc génère aussi des coûts objectifs qui regroupent, les frais de stockage, les frais de gardiennage et les pertes engendrées par la détérioration des marchandises.