Définition de la médecine générale
La planification de la formation médicale nécessite une redéfinition et une description précise des rôles des futurs médecins à former. Et pour leurs donner la possibilité d’acquérir des compétences appropriées et une motivation sociale, il faudra donc apporter, continuellement, des réformes aux programmes d’enseignement et de formation. La médecine générale se définit comme « une discipline scientifique et universitaire, avec son propre contenu d’enseignement, sa recherche, ses niveaux de preuve et sa pratique. C’est aussi une spécialité clinique orientée vers les soins primaires». [5] Les soins primaires sont des prestations de soins de santé accessibles et intégrés, par des médecins qui ont la responsabilité de répondre à une grande majorité de besoins de santé individuels, d’entretenir une relation prolongée avec leurs patients et d’exercer dans le cadre de la famille et de la communauté. (Selon l’OMS et la déclaration d’Alma Alta 1978). Il s’agit du premier contact avec le système de soins, permettant un accès ouvert et non limité aux usagers, prenant en charge tous les problèmes de santé, indépendamment de l’âge, du sexe ou de tout autre caractéristique de la personne concernée. Les principes des soins primaires:
• Approche centrée sur la personne, orientée sur l’individu, sa famille et sa communauté.
• Processus de consultation personnalisée qui établit dans le temps, une relation médecin patient à travers une communication adaptée.
• Responsabilité de la continuité des soins dans la durée selon les besoins du patient.
• Utilisation efficiente des ressources du système de santé, à travers la coordination des soins, le travail avec d’autres professionnels dans le cadre des soins primaires et la gestion du recours aux autres spécialités.
• Démarche décisionnelle spécifique, déterminée par la prévalence et l’incidence des maladies dans le contexte des soins primaires.
• Prise en charge simultanée des problèmes de santé aigus ou chroniques de chaque
patient.
• Intervention au stade précoce et non différencié du développement des maladies,
pouvant requérir une intervention rapide.
• Développement de la promotion et de l’éducation de la santé par des interventions appropriées et efficaces.
• Action spécifique en termes de santé publique.
• Réponse globale aux problèmes de santé dans leurs dimensions physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle.
Ces caractéristiques centrales de la discipline, qui doivent être maîtrisées par le Médecin Généraliste, peuvent être classées schématiquement en six compétences principales :
1. la gestion des soins de santé primaires
2. la démarche centrée sur la personne
3. la capacité spécifique pour la résolution de problèmes
4. l’approche globale
5. l’orientation communautaire
6. le modèle holistique
La compétence du médecin généraliste se trouve à la convergence des trois domaines complexes qui sont :
• Les préférences et comportement du patient
• Les données actuelles de la science
• La situation clinique observée
Du fait que la médecine générale est centrée sur la personne, trois dimensions sont considérées comme fondamentales : Dimension Contextuelle : De la personne, de la famille, de la communauté et de la culture. Dimension comportementale : Basée sur les Capacités professionnelles ; Valeurs et éthiques du médecin, ses valeurs et son éthique. Dimension scientifique : Basée sur la recherche et maintenir cette approche par une formation continue et une amélioration de la qualité. Celles-ci s’articulent autour du patient en prenant en compte son environnement et son contexte [6]. Tout ceci impose au médecin généraliste d’acquérir, un savoir faire et un savoir être, seuls garantis d’une pratique de qualité adaptée aux exigences de notre profession.
Le profil idéal du médecin généraliste : Médecin cinq étoiles de l’OMS
Il est nécessaire que l’enseignement de la médecine puisse se fonder d’abord sur une définition rigoureuse du profil attendu du médecin généraliste. Au sein des professions de santé, les médecins ont souvent joués un rôle décisif dans la mise en place, et le fonctionnement du système de santé, mais ils se rendent maintenant compte qu’ils ne sont pas a l’abri de la critique ; leurs décisions sont de plus en plus contestées, par ailleurs les médecins sont maintenant en surnombre dans de plus en plus de pays. Dans ces conditions quel sera le rôle du médecin. En déterminant de situer leurs action futurs dans le contexte de la santé considérée comme « un état de complet bien-être physique, mental et social » et de l’objectif mondial de la santé pour tous, les professions de santé, et les médecins en particulier , devront trouver un juste équilibre dans leurs prestations en soins de santé individuelle et communautaire et entre soins curatifs et préventifs, choisir des technologies appropriées pour assurer des prestations d’un bon rapport qualité /prix, et satisfaire un public de plus en plus exigeant.
Les sociétés et les systèmes de santé évoluent, donc, il faudra toujours s’adapter aux besoins du présent et du futur. Il semble cependant que certaines compétences seront toujours essentielles partout elles définissent le profil de ce que nous appelons le «médecin cinq étoiles». Un dispensateur de soin: qui considère le patient a la fois en tant qu’individu et membre d’une famille et d’une communauté , et dispense des soins de qualité, complets , continus et personnalisés dans le cadre d’une relation durable basée sur la confiance. Un décideur : qui choisit quelles approches et techniques utiliser dans un souci d’éthique et de cout-efficacité pour optimiser les soins qu’il dispense. Un communicateur : capable d’écouter, d’expliquer, et de convaincre pour promouvoir des modes de vie sains, donnant ainsi aux individus et aux groupes les moyens d’améliorer et de protéger leur santé. Un membre influant de la communauté, qui, ayant gagné la confiance, est capable de concilier les besoins des individus et de la communauté et d’agir au nom de cette dernière. Un gestionnaire : capable de travailler en harmonie avec des personnes et des organismes à l’intérieure et à l’extérieure du système de santé pour répondre aux besoins des individus et des communautés, et d’utiliser à bon escient les informations sanitaires disponibles.
Introduction |