Cycle biologique du vers à soie sauvages

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Situation administrative et géographiques

Cette étude a été effectuée au sein de la commune rurale d’Arivonimamo I et II, district d’Arivonimamo et dans la partie haut plateau terre centrale de Madagascar. La commune rurale d’Arivonimamo est localisée géographiquement entre les longitudes 47°03’56’’ et 47°15’41’’ Est et les latitudes 18°57’16’’ et 19°04’31’’Sud. Elle se trouve à 48 km à l’Ouest d’Antananarivo, elle est traversée par la RN1. Le district d’Arivonimamo couvre une superficie d’environ 215800ha (Monographie régionale de l’Itasy, annexe 03). Il est délimité :
 au nord par le district d’Ankazobe ;
 au nord-est par le district d’Ambohidratrimo ;
 à l’est par le district d’Antananarivo Atsimondrano ;
 au sud-est par le district d’Ambatolampy ;
 au sud-ouest par le district de Faratsiho ;
 à l’ouest par le district de Miarinarivo ;
 au nord-nord-ouest par le district de Fenoarivobe (Figure 7).

Climat

Le climat de la région Arivonimamo est de type tropical d’altitude caractérisé par deux saisons bien distinctes : une saison chaude et humide du mois d’octobre aux mois d’avril et une saison froide et sèche le reste de l’année. Cette région fait partie de haut plateau terre d’altitude moyenne comprise entre 1200 m et 1400 m. La précipitation moyenne annuelle varie entre 800 et 1000 mm et la température moyenne annuelle est environ de 17,7°C (Figure 8). Ces conditions climatiques sont favorables à la survie de la forêt de Tapia et sont nécessaires pour la croissance des vers à soie sauvages (Monographie régionale de l’Itasy, annexe 03)

Relief

Le relief est caractérisé par des « tanety ». La partie supérieure de ces collines est caractérisée par des fortes pentes et est généralement dépourvue de végétation ligneuse. Les fonds de vallées sont occupés par la riziculture et les zones intermédiaires sont caractérisées par les cultures sèches comme le manioc, l’ananas et elles sont dominées par la formation de forêt Tapia avec peu d’Eucalyptus et de Pinus (Monographie régionale de l’Itasy, annexe 03), (figure 9).

Cadres géologiques

Socles cristallins

Le socle de Madagascar est constitué par des formations cristallines, daté du précambrien. Il est formé par des roches métamorphiques et roches éruptives. (http://mdevmd.accesmad.org/mediatek/mod/page/view.php?id=3713).
La région d’Arivonimamo fait partie des hauts plateaux terre centraux malgaches. D’après Jean Yve Roiget et al 2002, le socle cristallin d’Arivonimamo correspond au domaine d’Antananarivo. C’est une vaste étendue composé d’ortho-gneiss et de para-gneiss d’âge neoarchéen.

Pédologie

Le sol est une couche superficielle de la terre, il provient de l’altération de roche mère (silicates) et de la décomposition de la matière organique (débris des êtres vivants). La région d’Arivonimamo est marquée par la dominance de deux types de sols :
 sols ferralitiques : ils couvrent une grande partie de la région, ils sont généralement sous la formation de Tapia. Dans l’ensemble, ces sols sont assez compacts et fragiles avec une texture argilo-sableuse. Ils sont aussi favorables aux cultures de maïs, manioc, cultures de pommes de terre et à l’arboriculture (Monographie régionale de l’Itasy, annexe 3).
 sols alluvions : ils n’occupent qu’une place restreinte. Ils se rencontrent dans les cuvettes et les plaines qui sont destinées pour la riziculture et la pisciculture (Monographie régionale de l’Itasy, annexe 3).

Matériels d’étude

Matériels de terrain

Les matériels suivants sont utilisés durant les descentes sur terrain :
• appareil photo pour les illustrations;
• sacs à dos pour emporter les accessoires;
• cahier de terrain, Stylo, Crayon pour prendre des notes et enregistrer les données;
• V.V.T pour les déplacements

Matériels biologiques

Les matériels biologiques utilisés pendant cette étude sont la forêt de Tapia et le ver à soie sauvage.

Forêt de Tapia

La forêt de Tapia est une formation végétale sclérophylle endémique de Madagascar de taille réduite (figure10). Cette forêt constitue à la fois la principale nourriture et le biotope du vers à soie sauvages (Rakotondrasoa et al, 2012). La description de cette forêt est donnée dans l’annexe I.

Vers à soie sauvages

Les vers à soie sauvages se prolifèrent sur les bois de Tapia. Ils produisent des cocons qui sont les principales matières premières de l’art de la soie. Les vers à soie sauvages dénommés Borecera cajani (figure 11) sont des insectes holométaboles.

Matériels de laboratoire

Matériels utilisés dans le laboratoire sont :
• articles, ouvrages, et internet;
• ordinateur;
• cahier, stylo, crayon;
• outils informatiques comme :
le logiciel Microsoft Word 2010 (rédaction du devoir);
le logiciel Microsoft Excel 2010 (traitement des données collectées et représentation graphique);
le logiciel SIG QGis 2.18.4 (élaboration des cartes thématiques).

Méthodes adoptées

Par rapport à l’objectif d’étude, la démarche méthodologique est réalisée de manières différentes. Elle comporte trois étapes interdépendantes :
– travaux de documentation;
– phase opérationnelle;
– traitement des données et rédaction du mémoire.

Travaux de documentation

C’est une méthode indispensable avant tout travail sur terrain. Les travaux de documentation comprennent les recherches bibliographiques et les recherches sur Internet concernant la filière soie sauvage.

Recherches bibliographiques

Le principe de la bibliographie consiste à consulter des ouvrages, des documents, des diverses publications dans des bibliothèques et autres concernant le thème de l’étude, spécifiquement à propos de la filière à soie dans le district d’Arivonimamo. La recherche a été effectuée auprès de la:
 bibliothèque Universitaire d’Antananarivo;
 bibliothèque de la Faculté des Sciences;
 bibliothèque Nationale d’Ampefiloha;
 Institution de la Recherche au Développement (IRD) Ankorahotra;
 bibliothèque Municipale Analakely.

Recherches webographiques

La webographie est le moyen le plus pratique et le plus accessible à tous. Il s’agit en effet de faire des recherches sur des sites-internet. Les expressions et les mots clés utilisés pendant la recherche sont : filière soie, vers à soie, sériciculture, forêt Tapia, landibe et Arivonimamo

Phase opérationnelle

La deuxième méthode comporte le choix du site d’étude suivi des descentes sur terrain.

Choix du site d’étude

Arivonimamo fait partie des Hauts-Plateaux de la grande Île. Cette région possède également une large étendue de forêt de Tapia correspondant à une altitude bien déterminée. De ce fait, le choix du site d’étude s’est basé sur deux critères fondamentaux :
 la présence des forêts de Tapia qui sont la principale nourriture de Borecera cajani (Landibe) ;
 l’existence des artisans filateurs et des artisans tisserands.

Descentes sur terrain

Cette méthode se rapporte à des enquêtes auprès de la population concernée et à des observations sur terrain aboutissant à des sources d’informations. Elle comprend essentiellement la collecte des données et l’observation directe ou indirecte. Les renseignements préliminaires concernant la zone d’études et la filière soie ont été recueillis au fil d’une série d’entretien auprès des personnes suivantes : les maires de commune rurale d’Arivonimamo, les responsables du PROSPERER et du CITE Arivonimamo, la présidente de l’association RINDRAN-DANDY et les responsables du VOI de la commune d’Arivonimamo II.
 Collecte des données
Elaboration de guide d’entretien
L’enquête a été réalisée sous forme d’entretien semi-directif ou guidée. Le guide d’entretien est l’outil d’aide-mémoire à travers lequel l’enquêteur aura répertorié l’ensemble des thèmes (http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=69867831). Il comporte les grandes questions à poser ou les mots clés essentiels à utiliser durant l’enquête (voir annexe II). L’enquête concerne notamment les différents activités dans la filière soie : la cueillette, la filature et le tissage.
Enquête proprement dite
Le déroulement des entretiens a commencé par une brève présentation de l’enquêteur et l’objectif de l’étude. Les informations obtenues lors des entretiens ont toujours été récoltées par prises de notes. L’enquête se divise en deux parties : le premier comprend les renseignements sur acteurs de soie d’Arivonimamo et la deuxième partie consiste sur les problèmes de la filière soie sauvage dans cette région.
 Observations sur terrain
Cette méthode consiste à des observations directes ou indirectes dans les trois (03) transects sur terrain. Elle vise à déterminer l’abondance des indicateurs de la dégradation et les dégâts causés par rapport à la distance du village.

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Traitement des données et rédaction

Cette méthode comprend les dépouillements des fiches d’enquêtes par thèmes qui consistent à vérifier les données obtenues pour être concrets et logiques. Les informations obtenues durant les descentes sur terrain sont ensuite traitées dans le logiciel Microsoft Excel 2010 et le logiciel SIG Qgis 2.18.4. Des calculs des pourcentages et des graphes ont été effectués. Enfin les résultats ainsi obtenus ont été saisis dans le logiciel Microsoft Word 2010 pour la rédaction de ce mémoire.

Démarche méthodologique

La démarche méthodologique est représentée ci- dessous par un organigramme montrant la hiérarchisation et l’interdépendance des objectifs à attendus (figure 12)

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Durant cette étude, 34 acteurs de soie ont été enquêtés dans la commune Arivonimamo I et II. Les résultats obtenus sont divisés en partie. La première partie comporte des renseignements sur les acteurs de la soie d’Arivonimamo et la deuxième consiste sur les principaux problèmes de la filière soie sauvage dans cette région.

Renseignements sur les acteurs de soie d’Arivonimamo

Répartition des enquêtés dans la commune Arivonimamo I et II

Les populations cibles pendant les enquêtes sont particulièrement les acteurs de soie qui sont aux nombres de 34. Ces enquêtés se répartissent dans la commune Arivonimamo I et II (tableau 1).
La plupart des personnes enquêtées (59 %) sont répartis dans la commune Arivonimamo II. L’abondance des acteurs de soie indique la présence d’une grande superficie de forêt de Tapia c’est-à-dire la région d’Arivonimamo a une superficie de forêt de Tapia d’environ 2000 ha. Mille-cinq cent hectares (1500 ha) de cette forêt sont dans la commune Arivonimamo II et la commune Arivonimamo I ne présente que cinq cent hectares (500 ha).

Répartition des genres dans la filière soie sauvage

La population enquêtée est constituée du genre masculin et féminin (figure 13).
Figure 13: Répartition des genres dans la filière soie
Le genre féminin est plus nombreuse (88 %) que celui du genre masculin (12 %). La filière soie attire plus les femmes que les hommes parce que cette activité ne demande pas beaucoup d’efforts physiques. C’est un travail paisible et ne demande pas d’aller ailleurs, reste chez soi.

Répartition des acteurs de soie selon leur âge

Durant les descentes sur terrain, des enquêtes ont été effectués sur l’âge des acteurs de soie pour déterminer leurs classes d’âge (figure 14).
La filière soie malgache est comme tout type d’artisanat. Elle ne demande pas d’âge précis. Les personnes âgées (45ans à 55ans) se concentrent plus dans cette activité. Elles occupent les 41 % des acteurs de soie. Les jeunes moins de 35 ans ne s’intéressent pas beaucoup sur cette activité, ils ne représentent que de 25 % des acteurs de soie. Les jeunes se retournaient vers d’autres types d’activités comme l’agriculture, l’élevage. La plupart des enquêtés ont des expériences compris entre10 ans et 20 ans dans ce type d’activité.

Niveau de scolarisation

Les populations enquêtées durant les descentes sur terrain sont classées en 4 niveaux de scolarisation dont le niveau primaire ; le niveau secondaire, le niveau lycéen et les niveaux universitaires (figure 15).
Figure15: Répartition des enquêtés par de niveau de scolarisation
Presque la moitié des populations enquêtées travaillant dans la filière soie reste au niveau secondaire avec un taux de 44%. Trois pour cent de ces acteurs de soie suivaient la formation universitaire. Trente-deux pour cent (32%) de ces acteurs restaient au niveau primaire. Vingt un pour cent (21%) ont fini le niveau lycéen. D’après ce résultat, il est constaté que les majorités des acteurs de soie dans la commune d’Arivonimamo restent généralement au niveau secondaire. Ce qui favorise le choix de l’activité artisanal. De plus les acteurs de soie affirment que la filière de soie ne demande pas de diplômes.
La commune d’Arivonimamo II a une grande superficie de forêt de Tapia que l’Arivonimamo I. Les acteurs de la soie sont représentés par la plupart des femmes âgées. Le niveau d’instruction de ces acteurs de soie s’arrête généralement au niveau secondaire.

Principaux problèmes observés sur la filière soie d’Arivonimamo

Dégradation de la forêt de Tapia

La filière soie est en relation étroite avec la forêt de Tapia qui constitue à la fois la principale nourriture et le biotope du vers à soie sauvages (landibe). Actuellement, la forêt de Tapia d’Arivonimamo est de plus en plus dégradée et menacée par les activités humaines. Les indicateurs de cette déforestation sont multiples comme les coupes d’arbre, les feux de brousse, l’extension de l’agriculture et l’entrée illicite comme la divagation des bœufs. La figure 16 montre les principaux destructeurs de la for.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LA FILIERE SOIE
I.1.Historique de la filière soie à Madagascar
I.1.1. Avant l’époque coloniale
I.1.2. Durant l’époque coloniale
I.1.3. A partir de l’indépendance
I.2. Pays producteurs de soie
I.2.1. La Chine
I.2.2. L’Inde
I.2.3. Le Vietnam
I.2.4. Le Brésil
I.2.5. Le Japon
I.2.6. Autres pays producteurs
I.3. Transformation de cocon en tissus
I.3.1. Cueillette
I.3.2. Filature
I.3.3.Tissage
I.4. Cycle biologique du vers à soie sauvages
I.5. Classification du vers à soie sauvages (VERHEGGEN F et al (2013)
CHAPITRE II: METHODOLOGIE
II.1. Présentation du site d’étude
II.1.1. Cadres géographiques
II.1.2. Cadres géologiques
II.2. Matériels d’étude
II.2.1. Matériels de terrain
II.2.2. Matériels biologiques
II.2.3. Matériels de laboratoire
II.3.Méthodes adoptées
II.3.1. Travaux de documentation
II.3.2. Phase opérationnelle
II.3.3. Traitement des données et rédaction
II.3.4. Démarche méthodologique
CHAPITRE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Renseignements sur les acteurs de la soie d’Arivonimamo
III.1.1.Répartition des enquêtés dans la commune Arivonimamo I et II
III.1.2. Répartition des genres dans la filière soie
III.1.3. Répartition des acteurs de soie selon leur âge
III.1.4. Niveau de scolarisation
III.2. Principaux problèmes observés sur la filière soie d’Arivonimamo
III.2.1. Dégradation de la forêt de Tapia
III.2.2. Non disponibilité des vers soie sauvages
III.2.3. Problèmes au niveau de la filature et du tissage
III.2.4. Problèmes liés à la vente des produits
CHAPITRE IV: DISCUSSIONS
IV.1. Contraintes liées à la filière soie d’Arivonimamo
IV.2. Opportunité socio-économique de cette filière
IV.3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCE WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES
ANNEXE I : Description des forêts de Tapia
ANNEXE II : Guide d’entretien
ANNEXE III : Production de soie sauvage d’Arivonimamo

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