CULTURES DE RENTE ET REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE
L’importance des cultures et des produits de rente sur l’économie des ménages Les cultures de rente : activités principales des paysans locaux Les cultures de rente sont classées comme des activités principales des paysans dans le district d’Antalaha. Selon un renseignement bien confirmé au service de météo à Antalaha, aucun cyclone n’a frappé directement ce district de 1950 à 2000. Cela permet de développer et de vulgariser les cultures de rente dans cette zone, surtout la culture de vanille. C’est pourquoi, la plupart des paysans dans le milieu rural cultivait de la vanille en ce moment. Un entretien sous forme de débat avec un groupe de paysans cultivateurs à Ambohitsara, permet de connaître que durant cette période, beaucoup de cultivateurs ne voulaient pas pratiquer les cultures mixtes comme les cultures de rente-cultures vivrières parce que l’argent obtenu pendant les campagnes de vanille, de girofle et de café était suffisant pour accomplir leurs besoins. Chaque année, après les ventes de ces produits, ils effectuaient les approvisionnements de vivres (riz, maïs, haricot…) et de PPN ; en plus, ils achetaient aussi les fournitures scolaires de leurs enfants et les restes devaient gérer pour les autres dépenses annuelles jusqu’à la prochaine récolte. Les produits de rente : sources de revenus des paysans L’entretien avec les autorités locales (Maires, Chefs FKT, Chefs Quartiers) et avec quelques paysans dans les communes rurales d’Ambalabe, de Marofinaritra, et d’Ampahana, permettent aussi de connaître que les productions de vanille, de girofle et de café étaient les principales sources de revenus des paysans surtout ceux qui habitaient dans le milieu rural 16 avant le passage de cyclone Hudad. Ces produits de rente assuraient les 90% à 99%22 des revenus annuels des ménages en milieu rural. Cet écart est à cause de l’existence de deux zones différentes au niveau de ce district. D’abord, les habitants dans la zone littorale avaient une autre activité génératrice de revenus (la pêche), cette activité occupait environ de 10% de revenus annuels d’un ménage en ce moment. Ensuite, tous ceux qui habitaient loin de la mer ne pratiquaient en général que les cultures de rente comme sources de revenus. A cette époque, les ménages qui avaient de nombreux pieds de vanille, de café et de girofle obtenaient beaucoup plus d’argent après les ventes de ces produits. Mais, ces gens n’avaient pas l’habitude d’épargner pour la prévision des dégâts liés aux aléas naturels. D’une manière générale, s’il y avait de surplus pour leurs dépenses annuelles, ils les dépenseraient tous aux différents plaisirs comme l’achat de voiture Renault 4, de radio cassette, de groupe électrogène, de télévision, de lecteur vcd/dvd…parce qu’ils espéraient déjà l’argent obtenu aux prochaines récoltes. Par conséquent, quand le cyclone a frappé ce district, beaucoup de paysans rencontreraient les problèmes d’insuffisance financière et alimentaire. . Le chapitre premier montre que le climat tropical humide, le type du sol … ont permis le développement des cultures de rente comme la vanille, le girofle, le café et le poivre dans le district d’Antalaha. C’est la raison pour laquelle, depuis longtemps, elles étaient des activités de subsistance de la plupart des paysans locaux. Cependant, ces cultures sont des éléments très vulnérables aux cyclones ; c’est pourquoi, les passages cycloniques depuis l’an 2000, les ont gravement détruits. Dans le prochain chapitre nous analysons les atouts et les faiblesses des cultures et des produits de rente.
Les atouts et les faiblesses des cultures et des produits de rente
L’année 2000, a été une année de référence sur l’histoire des cultures de rente et de l’aléa climatique dans le district d’Antalaha. Avant cette période, comme on a déjà évoqué dans le chapitre premier que ces cultures jouaient un rôle très important sur l’économie des ménages ; par contre, après cette année, elles sont des éléments vulnérables aux cyclones, en entraînant aussi une pauvreté dans la zone et une vulnérabilité de la population locale. Dans le prochain chapitre, notre étude est basée sur les atouts et les faiblesses de ces différentes cultures d’exportation au niveau de ce district ; dont la section I concerne la situation des cultures de rente avant 2000, et la section II englobe les analyses sur les impacts des cyclones aux cultures de rente. Section I : La situation des cultures de rente à Antalaha, avant 2000 I.1) Le développement de la culture de vanille, avant 2000 Les différents appuis à la production de la vanille Dans les années 90, il existait quelques appuis à la production de la vanille dans la région SAVA. D’abord, un opérateur privé du PABIOM (Produits de l’Agriculture Biologique de Madagascar) installé à Ambohitsara-Antalaha depuis 1995 a contribué à la vulgarisation agricole, particulièrement à la culture de vanille. Il a eu pour mission d’évaluer les impacts des organisations d’appui à la production agricole et à la vulgarisation. Il en a été de même de l’appui du PADANE au PNVA quant à l’appui à la production et la restructuration du monde rural. En plus, le lancement du PNVA dans les CIRAGRI de la région SAVA a nécessité l’intervention du Centre Régional Nord du FOFIFA pour l’animation des ateliers concernant les cultures vivrières et de rente, notamment de la vanille. Les thèmes de ces ateliers se concentrent surtout à l’appui, à la diffusion des techniques culturales de la vanille, à la multiplication de trois variétés performantes (Manitry ampotony, tsy laitry et (F*P) 102 – 174) et à la multiplication et présentation d’une collection de vanille sans virus. Ensuite, le Projet pour la Relance des Cultures et d’exportation (PRCE) de la STABEX, financé par le FED a appuyé les organisations paysannes par la cession des boutures saines aux planteurs, la vulgarisation d’une nouvelle technique culturale intensive à travers des encadreurs agricoles mais aussi par le financement en matériels de préparation 18 (couvertures, thermomètres, claies…). Enfin, en 1998, le projet Masoala du CARE International a initié la vulgarisation technique permettant d’obtenir la meilleure qualité de vanille. L’évolution des superficies-rendements-productions de la vanille Grâce à l’absence de cyclone et aux différents appuis à la production de la vanille au niveau régional, les superficies-rendements-productions de cette filière ont augmenté pendant les années 90, dans le district d’Antalaha.
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