CREATION ET EVALUATION D’UNE BROCHURE D’INFORMATIONS SUR UN MEDICAMENT 

CREATION ET EVALUATION D’UNE BROCHURE D’INFORMATIONS SUR UN MEDICAMENT 

Présentation matérielle : comment augmenter la lisibilité d’un écrit pour en faciliter la lecture ? 

 Police

 Il est recommandé d’utiliser des polices facilement lisibles. Les polices dont les caractères sont trop rapprochés : Gill Sans Mt condensed 14, ou ayant une forme particulière : avec ombre ou sont à éviter. Les avis divergent sur l’utilisation d’une police à empâtement ou non. Figure 10 Exemple de police avec ou sans empattement. (70) Pour Ruel et al, une police avec empattement doit être privilégiée pour les documents imprimés (69). Pour Audiaux et al, une police avec empattement est plus difficile à lire car la forme des lettres est moins claire (70). La taille de la police doit être de 12 points lorsque le document est destiné au grand public. Elle devra être de 14 points lorsque le document s’adresse aux personnes âgées ou à des personnes ayant des déficiences visuelles. En « langage simplifié », langage permettant d’adapter un document à des personnes à capacités très réduites en littératie, il est recommandé d’utiliser au maximum deux polices différentes, de taille 14 pour le corps de texte et 16 pour les titres, une police avec empâtement sera privilégiée (69). 

  Alignement du texte 

Afin de respecter le sens naturel de lecture : de gauche à droite, le texte doit être aligné à gauche. Le texte ne sera pas justifié afin que l’espace entre les mots soit le même. 50 iii) Mise en évidence Il est conseillé d’éviter de multiplier les manières de mettre les informations importantes en évidence : souligné, encadrés, en couleur. Pour ne pas surcharger le document, il est recommandé de n’utiliser que des caractères gras. L’utilisation des majuscules est à proscrire, elles peuvent être perçues comme agressives et fatigantes lors de la lecture. Les caractères en italique seront réservés aux mots en langue étrangère. Le soulignement peut rendre la lecture plus difficile, notamment pour les déficients visuels, seuls les hyperliens seront soulignés. iv) Utilisation des couleurs De préférence, une couleur de police foncée sur un fond clair (noir/blanc) sera utilisée. L’utilisation des couleurs doit se faire avec modération, il faut trouver un équilibre entre lisibilité et attrait du document. L’association de rouge et de vert est à éviter, les daltoniens ne faisant pas la différence entre ces deux couleurs.

 Tableaux 

En cas d’utilisation de tableau, les colonnes contenant du texte doivent être assez large, elles doivent pouvoir contenir 40 à 60 caractères. vi) Enumérations Les énumérations peuvent être utilisées, elles doivent l’être de manière verticale (un item par ligne), plutôt qu’horizontale (plusieurs items à la suite dans une phrase). Il est nécessaire d’utiliser un nombre limité de puces, 2 à 7 lorsque le public est spécialisé, 2 à 5 lorsqu’il s’agit du grand public ou de personnes âgées. Pour un langage simplifié, le contenu de chaque puce doit être sous forme de phrase complète. Exemple : Le sport est bon pour la santé car il permet : – De prévenir les maladies cardiovasculaires, – De réduire l’excès de poids, – De tonifier les muscles. → Le sport est bon pour la santé : – Le sport prévient les maladies du cœur, – Le sport fait perdre du poids, – Le sport fait travailler les muscles (69). 51 Pour énumérer les étapes ayant une séquence logique, utiliser des numéros plutôt que des symboles est recommandé. 

 Marges et espacements 

Il est important d’espacer les informations d’un document écrit, une personne ayant des difficultés de lecture ne sera pas mise en confiance par un document trop dense. La quantité de texte par page doit être limitée. Il faut laisser de l’espace entre les paragraphes. Une marge de 3 cm autour des documents est recommandée. viii) Titres Les titres doivent préférentiellement être en gras. La taille de la police doit être de 2 points supérieure à celle du corps de texte. Les polices sans empâtement sont à privilégier pour les titres et sous-titres. Des espacements avant et après le titre, les sous-titres et le corps de texte sont à respecter. ix) Choix du support La longueur du document doit être adaptée au public cible, et aux objectifs pédagogiques. Les communications écrites courtes (affiche, carte, flyer) seront utilisées pour attirer l’attention du public sur un sujet. Les communications écrites longues serviront à donner des informations plus précises et détaillées sur un sujet. Cependant, il faut veiller à limiter la longueur du document réalisé, les écrits de plus de quatre pages peuvent décourager le lecteur, il est préférable de réaliser plusieurs livrets plutôt qu’une brochure épaisse (39). Les formats à privilégier sont les formats : A4 ou A5. Le papier mat permet d’éviter la réflexion de la lumière sur le texte. Un grammage de 90g/m² est recommandé pour que les caractères ne soient pas visibles d’un côté et de l’autre, notamment si l’impression est recto-verso (69). b) Aspect linguistique : comment augmenter l’intelligibilité d’un écrit pour en faciliter la lecture ?

 Choix des mots

Pour augmenter l’intelligibilité d’un document, il est nécessaire d’utiliser des mots courts. Pour un « langage simplifié », des mots d’une à deux syllabes seront utilisés. Il faut privilégier les mots courants et éviter tout jargon technique. Afin d’éviter toutes ambiguïtés, des mots monosémiques doivent être utilisés. Par exemple, les termes « positif » et « négatif » sont à proscrire, ils peuvent être confondants, il est préférable de dire « mauvais résultats » plutôt que « résultats négatifs » (39). De la même manière, un mot doit désigner une idée, l’emploi de synonyme est proscrit, ainsi que l’utilisation de symboles ou de métaphores. Les verbes doivent rester sous forme verbale : « décider » plutôt que « prendre une décision » (39). Des listes d’équivalences entre un terme médical et un terme adapté au langage simplifié ont été dressées (73). En cas d’utilisation d’acronymes, ils doivent être définis dès leur première utilisation. Les mots d’origine étrangère sont à éviter, sauf s’ils sont très connus par le lecteur ciblé, par exemple : parking, hamburger. Enfin, il faut limiter l’usage des pronoms comme « lui », « il ».

 Choix des phrases 

Comme pour le choix des mots, les phrases doivent être courtes, de 15 à 25 mots pour le grand public, 20 à 25 pour un public spécialisé. En langage simplifié, la taille des phrases ne doit pas dépasser 12 mots ou 60 caractères. Il est conseillé de commencer une nouvelle phrase sur une nouvelle ligne. Placer les mots sur une même ligne et une même page est recommandé. Si la phrase doit être coupée, il faut la diviser au niveau de conjonctions comme « mais » ou « et », elles indiquent une pause naturelle dans une phrase. Les phrases doivent être simples, composées seulement d’un sujet, d’un verbe et d’un complément. Il ne faut pas abuser des adverbes et adjectifs. La tournure des phrases doit être active, le sujet de la phrase effectue l’action. Exemple : Le traitement doit être pris tous les jours à la même heure. → Prenez votre traitement tous les jours à la même heure. La forme affirmative sera préférée à la négation. Exemple : En cas d’incendie, n’utilisez pas les ascenseurs. → En cas d’incendie, utilisez les escaliers (69). 

 Ponctuation 

Il faut choisir une ponctuation simple, s’en tenir au point et à la virgule. Les parenthèses, les crochets, les points virgules, les tirets sont à éviter. La ponctuation peut ralentir la lecture. 

 Style et ton 

Il est préférable d’utiliser un ton neutre et un langage courtois, éviter les tons impersonnel ou autoritaire. Il est important de s’adresser directement au lecteur en utilisant « vous ». Il faut maintenir l’attention du lecteur tout au long de sa lecture. Par exemple, poser des questions peut permettre de susciter sa réflexion, laisser des espaces libres pour écrire des informations personnalisées, ajouter un quizz ou un plan d’action. v) Nombres Les chiffres arabes seront utilisés. Il est préférable d’utiliser des mots tels que « beaucoup », « la moitié », « la plupart » etc au lieu de citer des pourcentages. De la même manière, il est préférable de situer une action dans le temps : « des années », « quelques jours », plutôt que de donner une date précise.

Table des matières

Introduction
Première partie : Littératie, littératie en santé : concepts et définitions
1. Définitions
a) Alphabétisation, lettrisme ou littératie
b) Littératie en santé
2. Outils de mesure des niveaux de littératie et de littératie en santé
a) Enquêtes de populations
b) Outils de mesure du niveau de littératie en santé
3. Littératie dans le monde et en France
4. Niveau de littératie en santé en Europe : les résultats du HLS-EU
5. Déterminants du niveau de littératie d’une personne
a) Facteurs influençant le niveau de littératie et le niveau de littératie en santé d’une personne
b) Facteurs influençant spécifiquement le niveau de littératie en santé des patients
6. Importance de la littératie
7. Impacts d’un faible niveau de littératie de santé sur l’état santé d’un patient
8. Promotion de la littératie en santé
a) Préconisations
b) Exemples de travaux autour de la littératie en santé
c) Les missions des pharmaciens hospitaliers
Deuxième partie : Création des brochures d’informations
1. Critères à suivre pour créer des outils adaptés aux patients à faible niveau de littératie
a) Présentation matérielle : comment augmenter la lisibilité d’un écrit pour en faciliter la lecture ?
b) Aspect linguistique : comment augmenter l’intelligibilité d’un écrit pour en faciliter la lecture ?
c) Aspect informatif
d) Choix des symboles
e) Aspect structurel
f) Sensibilité culturelle
g) Indicateurs de lisibilité
2. Evaluation du besoin d’information
a) Présentation des Anticoagulants Oraux Directs (AOD)
b) Justification du choix de la classe thérapeutique
c) Connaissances des patients sur leur traitement par AOD
d) Recherche et analyse du matériel d’information existant
3. Objectifs de l’imprimé
4. Création de l’outil d’information
5. Présentation de l’outil créé
a) Choix des informations
b) Aspect linguistique
c) Structure
d) Présentation matérielle
e) Lisibilité et indicateurs
Troisième partie : Evaluation de l’acquisition de connaissances après lecture de la brochure
d’informations créée
1. Justification de la démarche
2. Objectifs
3. Matériels et méthodes
4. Résultats
5. Discussion
Conclusion
Résumé
Bibliographie
ANNEXES

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