Cours routage configuration et vérification du protocole RIP, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
Protocole à état de liens
Les routeurs qui utilisent l’algorithme de routage à vecteur de distance disposent de peu d’informations sur les réseaux et les routeurs distants. L’algorithme de routage à état de liens gère une base de données complète de routeurs distants et de leurs interconnexions.
Le routage à état de liens utilise les fonctionnalités suivantes :
• Table de routage : liste des chemins et interfaces connus.
• LSA (link-state advertisement) : petit paquet d’informations de routage envoyées entre les routeurs. Les LSA décrivent l’état des interfaces (liaisons) d’un routeur, ainsi que d’autres informations, telles que l’adresse IP de chaque liaison.
• Base de données topologique : ensemble d’informations collectées auprès de tous les LSA reçus par le routeur.
• Algorithme SPF (Shortest Path First) : calcul effectué sur la base de données, qui donne en résultat l’arborescence SPF. L’arborescence SPF est une carte du réseau représentée du point de vue du routeur. Les informations de cette arborescence servent à élaborer la table de routage.
Lorsque des LSA arrivent en provenance d’autres routeurs, l’algorithme SPF analyse les informations dans la base de données pour construire l’arborescence SPF. À partir de l’arborescence SPF, l’algorithme SPF calcule ensuite les chemins les plus courts vers d’autres réseaux. Chaque fois qu’un nouveau paquet LSA entraîne une modification dans la base de données à état de liens, l’algorithme SPF recalcule les meilleurs chemins et met à jour la table de routage.
OSPF
Le protocole OSPF (Open Shortest Path First) est un protocole de routage à état de liens non propriétaire décrit dans la spécification RFC 2328. Les principales caractéristiques du protocole OSPF sont les suivantes :
• Il utilise l’algorithme SPF pour calculer le coût le plus bas vers une destination.
• Il envoie des mises à jour de routage en cas de modification de la topologie uniquement ; il n’envoie pas de mises à jour régulières de la totalité de la table de routage.
• Il assure une convergence rapide
• Il prend en charge le masquage de sous-réseau de longueur variable (VLSM) et les sous-réseaux discontinus.
• Il assure l’authentification de la route.
Dans les réseaux OSPF, les routeurs s’échangent des annonces d’état de liens en cas de changement, par exemple en cas d’ajout d’un nouveau voisin, d’échec ou de restauration d’une liaison.
Si la topologie du réseau change, les routeurs affectés par la modification envoient des LSA de mise à jour au reste du réseau. Tous les routeurs mettent à jour leurs bases de données topologiques en fonction des modifications indiquées, régénèrent leurs arborescences SPF pour rechercher les nouveaux chemins les plus courts vers chaque réseau et mettent à jour leurs tables de routage en fonction des routes modifiées.
Le protocole OSPF exige davantage de ressources (plus de mémoire vive et un processeur plus puissant). C’est un protocole réseau évolué qui demande une assistance technique expérimentée.
Routage au sein d’une organisation
Chaque protocole de routage utilise ses propres mesures. La mesure utilisée par un protocole de routage n’est pas comparable à celle utilisée par un autre protocole. Deux protocoles de routage distincts peuvent choisir des chemins différents vers une même destination en raison des mesures qu’ils utilisent. Par ex. le protocole RIP choisit le chemin impliquant le moins de sauts, tandis que le protocole EIGRP choisit celui qui présente la bande passante la plus élevée et le délai le plus réduit.
Les mesures suivantes sont utilisées dans les protocole de routage IP :
• Nombre de sauts : nombre de routeurs qu’un paquet doit traverser.
• Bande passante : bande passante d’une liaison donnée.
• Charge : utilisation d’une liaison spécifique en termes de trafic.
• Délai : temps nécessaire à un paquet pour parcourir un chemin.
• Fiabilité : probabilité d’échec d’une liaison, calculée à partir du nombre d’erreurs de l’interface ou des échecs précédents de la liaison.
• Coût : valeur déterminée par l’application Cisco IOS ou par l’administrateur réseau pour indiquer une route préférée. Le coût peut représenter une mesure, une combinaison de mesures ou une stratégie.
Il est possible d’avoir plus d’un protocole de routage actif sur un routeur. De plus, un administrateur réseau peut décider de configurer des routes statiques vers une destination donnée. Si un routeur dispose de deux chemins vers une destination en fonction de deux protocoles de routage différents et de leurs mesures, comment le routeur choisit-il le chemin à emprunter ?
Le routeur utilise ce qui est appelé la distance administrative (DA). La DA indique la fiabilité de la route. Plus la distance administrative est faible, plus la route est fiable. Par exemple, une route statique a une DA de 1, alors qu’une route découverte par le protocole RIP a une DA de
120. Sur deux routes vers la même destination, le routeur choisit celle offrant la DA la plus faible. Si le routeur doit choisir entre une route statique et une route RIP, la route statique est prioritaire. De plus, une route directement connectée avec une DA de 0 est prioritaire sur une route statique avec une DA de 1.
Il est parfois nécessaire d’utiliser plusieurs protocoles de routage, p.ex. en cas de fusion de deux réseaux pré-existants. Cependant, à la conception d’un réseau, il est préférable d’activer un seul protocole de routage pour l’ensemble du réseau. Il est ainsi plus facile de gérer et de dépanner le réseau. Choisir un protocole de routage plutôt qu’un autre peut être difficile, même pour des concepteurs aguerris.
Les petits réseaux dotés d’une seule passerelle vers Internet peuvent probablement utiliser des routes statiques. Une topologie de ce type nécessite rarement un routage dynamique.
À mesure qu’une organisation grandit et que le nombre de ses routeurs augmente, le protocole
RIPv2 peut s’avérer intéressant. Il est facile à configurer et fonctionne bien dans les petits réseaux. Au-delà de 15 routeurs dans un réseau, le protocole RIP n’est plus approprié.
Pour les réseaux plus étendus, les protocoles EIGRP et OSPF sont courants, mais le choix de l’un ou de l’autre ne répond à aucun principe évident. Chaque réseau doit être considéré indépendamment. Les trois principaux critères à prendre en compte sont les suivants :
• Facilité de gestion : quelles informations le protocole conserve-t-il sur lui-même ? Quelles sont les commandes show disponibles ?
• Facilité de configuration : de combien de commandes une configuration a-t-elle besoin ? Est-il possible de configurer plusieurs routeurs de la même manière dans le réseau ?
• Efficacité : quelle quantité de bande passante le protocole de routage consomme-t-il en situation normale et en situation de convergence en réponse à un événement réseau majeur ?
Configuration et vérification du protocole RIP
RIP est un protocole à vecteur de distance courant, pris en charge par la plupart des routeurs. Il s’agit d’un choix approprié pour les petits réseaux dotés de plusieurs routeurs. Avant de configurer le protocole RIP sur un routeur, songez aux réseaux que sert un routeur et aux interfaces du routeur qui se connectent à ces réseaux.
La figure montre trois routeurs. Chaque routeur dessert un réseau local privé distinct, ce qui signifie qu’il y a trois réseaux locaux. Les routeurs sont également connectés par des réseaux distincts, ce qui signifie que six réseaux sont illustrés au total.
Dans une topologie de ce type, R1 ne sait pas automatiquement comment atteindre le réseau 10.0.0.0/8 ou 172.16.17.0/16. R1 peut accéder à ces réseaux une fois que le protocole RIP est configuré correctement. Une fois que le routage RIP est configuré, R2 et R3 transfèrent à R1 les mises à jour de routage qui indiquent la disponibilité des réseaux 10.0.0.0/8 et 192.168.4.0/24.
Avant de configurer le protocole RIP, attribuez une adresse IP, puis activez toutes les interfaces physiques qui participent au routage.
Pour la configuration la plus basique du protocole RIPv2, trois commandes sont à retenir :
Router(config)#router rip
Router (config-router)#version 2
Router(config-router)#network [numéro_réseau]
Utilisez la commande router rip en mode de configuration globale pour activer le protocole RIP sur le routeur. Entrez la commande network depuis le mode de configuration du routeur pour indiquer les réseaux qui participent au processus de routage RIP. Le processus de routage associe des interfaces spécifiques aux numéros de réseau et commence à envoyer et à recevoir des mises à jour RIP sur ces interfaces.