Management dans les organisations publiques
..patients, abonnés, allocataires, voire clients des services publics ! À ce titre, notre regard n’est jamais neutre, et rarement distancié ; chacun d’entre nous a sous le coude une petite anecdote à raconter sur tel dysfonctionnement vécu, tel service apprécié, ou telle situation surprenante qu’il a expérimentée… Les exemples sont multiples, les analyses nombreuses et variées. Quant aux journaux et magazines, ils débordent de sondages sur la relation entre les Français et les services publics, ou d’entrefilets sur les projets contrariés ou prometteurs de telle ou telle administration. L’activité publique est donc partout, et nous l’approchons peu ou prou quoti Bien entendu, on imagine implicitement que tout ceci doit être géré, ou devrait l’être, et que des entités aussi nombreuses et importantes nécessitent des processus internes complexes. Pourtant, l’expression « public », longtemps décriée et désormais régulièrement utilisée tant par les praticiens que par les chercheurs, continue de rester ambiguë. Elle évoque des considérations diverses et hétérogènes, pour le meilleur et pour le pire, allant de la solution miraculeuse à la dégénérescence… Elle est entendue tantôt comme un synonyme de privatisation ou de « marchandisation » des administrations, et tantôt comme une source potentielle de revitalisation des politiques publiques, avec parfois des connotations venues d’outre- Atlantique porteuses d’attraction autant que de rejet…
Objet de diabolisation sémantique, phénomène de mode ou démarche opportune ? Le management des organisations publiques représente aujourd’hui un concept à la fois incontournable et encore méconnu.
Ce livre a été écrit initialement par une chercheure en sciences de gestion, et enrichi pour cette nouvelle édition des apports d’une co-auteure en science politique, afin de croiser les regards de deux disciplines importantes dans le champ de l’action publique. Il est ainsi entièrement actualisé et complété près de 18 ans après sa première parution, et présente un état des conceptions et pratiques en matière de management dans le secteur public (administrations d’État, collectivités, établissements hospitaliers, entreprises et organismes publics ou non marchands, etc.). Il montre, à partir de réflexions et d’illustrations, qu’il existe des spécificités dans le fonctionne- ment des organismes publics, particulièrement en France, ce qui interdit toute transposition directe de théories et méthodes. Son ambition est d’aider au développement d’un management propre au secteur public qui reposerait sur une conceptualisation rénovée et adaptée au contexte, afin de repenser utilement la conception et la mise en œuvre des processus de finalisation, d’organisation, d’animation et de contrôle des unités de ce secteur. La première partie définit les enjeux, le sens et les contours du management public. Elle est essentiellement conceptuelle, descriptive et réflexive. Elle présente un panorama des discours et représentations sur le sujet, dans une perspective historique notamment. L’enjeu du management public est mis en évidence, notamment par le rappel de données chiffrées, réglementaires et factuelles. La désormais traditionnelle question de la légitimité du management dans le secteur public est reposée, pour être ensuite dépassée. Après avoir levé un certain nombre d’ambiguïtés sur le sens des mots et leurs paradigmes sous-jacents suivant les rationalités en présence, une redéfinition de l’expression « management public » est alors proposée.