Cours pdf gestion des risques et récente crise financière, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
La finance structurée
La finance structurée est un concept à facettes multiples. Pendant plusieurs années, elle a été associée aux produits dérivés et considérée marginale dans les marchés économiques et financiers. Au cours des années 1990, elle est devenue une partie importante de l’économie et un sujet de préoccupations durant la dernière crise financière.
La finance structurée a amélioré la liquidité des marchés et la gestion du risque de crédit. Son influence sur les échanges des produits financiers a généré des effets majeurs sur l’organisation du crédit de détail (retail) et son prolongement dans les marchés financiers. Ces effets commencent à être mieux expliqués et compris. Ils ont varié au cours du temps et ont généré des conséquences complexes, souvent non anticipées.
La finance structurée a affecté la nature des produits financiers en y introduisant de nouveaux produits de plus en plus complexes, comme ceux liés à la titrisation du risque de crédit par les banques tels les CDOs (obligations adossées à des créances) et le PCAA (papier commercial adossé à des actifs). Ces produits financiers impliquent l’utilisation de mathématiques avancées et l’élaboration de nouveaux types d’actifs et de contrats sophistiqués exigeant la collaboration d’intervenants de plusieurs disciplines (mathématiciens, avocats, fiscalistes, analystes financiers, etc..). Ils requièrent aussi des capacités élevées de calcul et la gestion appropriée de grandes bases de données. Vu leur liquidité, ces produits remettent en question les méthodes traditionnelles de réglementation des marchés financiers et de gestion de la politique monétaire.
La finance structurée a été principalement motivée par la couverture du risque de crédit via l’utilisation de dérivés de crédit (CDS) et la titrisation des prêts des banques aux investisseurs. À titre d’exemple, la titrisation d’un panier de prêts bancaires à des fiducies vise le transfert du risque de crédit des banques à différents groupes d’investisseurs tels les fonds de retraite, les entreprises industrielles et de service, les fonds de couverture et même d’autres banques. Ces fiducies restructurent des paniers de prêts (de classe moyenne BBB, par exemple) en différentes tranches d’actifs représentant divers risques, qui sont vendues selon les appétits des acheteurs. La restructuration des paniers d’actifs en tranches ressemble au montage de la structure de capital d’une entreprise. La tranche la plus risquée, appelée équité, est la première à prendre le risque de défaut et elle procure un rendement plus élevé. Les tranches supérieures, moins risquées, peuvent même obtenir la note AAA si les corrélations du risque de défaut entre les tranches sont très faibles.
Mauvaise gestion des risques
Depuis l’année 2000, on a assisté à une transformation rapide et considérable des marchés financiers, alors les banques américaines et d’autres institutions de crédit de détail ont commencé à transférer leurs prêts hypothécaires peu solvables (prêts subprime) aux marchés financiers en utilisant les différents instruments de transfert du risque de crédit via la titrisation. Durant cette période, l’attribution de cotes AAA à des tranches de ces produits très risqués par les agences de notation a été une erreur évidente, puisque plusieurs de ces produits ont fait défaut dès le début de la crise subprime en 2005. Par la suite, plusieurs de ces produits structurés ont été décotés par les agences de notation, mais il était déjà trop tard : les principaux dommages avaient déjà été faits.
Durant cette période, on a transformé des actifs hypothécaires de basse qualité en des actifs financiers ayant une cote de risque jugée acceptable pour les investisseurs.
Ces découpages (tranching) des PCAA et des CDOs utilisaient cependant des tranches de risques de défaut effectifs beaucoup plus élevés que ceux soupçonnés et incomparables à ceux des obligations traditionnelles ayant la même cote de risque. La crise financière en a été accélérée, puisque que les banques de détail ont subi des pressions des marchés financiers pour accroître leur offre de prêts hypothécaires à haut risque et générer des actifs structurés à rendements élevés durant une période où les taux d’intérêts étaient faibles. Ce reformatage des instruments financiers était très lucratif et a encouragé l’émission d’une deuxième génération de CDOs (CDO squared) qui, elle, a accru la demande de la première et celle des titres adossés à des créances hypothécaires (MBS). Lorsque les prêts hypothécaires subprime ont commencé à faire défaut, ces produits financiers ont externalisé les dommages aux marchés financiers internationaux.
La crise financière a aussi causé des dommages externes à l’économie réelle (chômage) et à l’économie monétaire (conditions de crédit difficiles pour les consommateurs et les entreprises, même si les taux d’intérêt des banques centrales étaient très faibles). Elle a miné la confiance des consommateurs envers les institutions financières et les agences de notation qui les ont entraînés, de même que les investisseurs, à prendre des risques trop élevés. Nous pouvons isoler quatre problèmes majeurs de gestion des risques reliés au marché de la finance structurée durant cette période.