Définition, historique et fonctions de la monnaie
La monnaie se révèle être un phénomène beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Bien qu’elle soit intégrée à l’étude de l’ensemble des mécanismes économiques, qu’on lui applique les méthodes de l’analyse et de la statistique économique, elle semble difficile à cerner. Sa singularité par rapport aux autres objets économiques s’affirme dans sa nature, ses propriétés et ses fonctions. Cette singularité explique sans doute la diversité des points de vue à son égard et des débats qu’elle suscite. C’est cette originalité qu’il convient d’aborder dans ce chapitre sur clicours.com.
Définition de la monnaie
Etymologie
Le mot «monnaie» vient du terme latin «moneta» c’est à dire «celle qui avertit». Il n’y a donc pas de lien entre cette appellation latine et la signification de cet élément appelé «monnaie».
Signification concrète
La monnaie est constituée par l’ensemble des moyens de paiements (biens, signes, etc.) directement utilisables pour effectuer des règlements sur les marchés de biens et services. «C’est l’ensemble des actifs acceptés partout, par tous et en tout temps pour le règlement des dettes issues de l’échange »(CHAINEAU). Ces actifs peuvent être détenus, échangés, prêtés ou conservés.
Une première caractéristique fondamentale que l’on associe à la monnaie tient à ce que sa nature s’apparente fortement à celle d’un bien public. En effet, les avantages que peut retirer un individu de son utilisation proviennent exclusivement de ce que d’autres personnes en font déjà usage. Contrairement à un bien privé qui possède une utilité indépendamment du nombre de ses consommateurs, celle de la monnaie est nulle s’il ne se trouve qu’un seul agent à s’en servir. Elle n’a de valeur pour un individu que si d’autres l’utilisent. De même, sa consommation par un individu quelconque ne réduit en rien la consommation des autres (absence de rivalité).
De l’économie du troc à la monnaie abstraite
A l’origine des temps, l’homme se procure directement ce dont il a besoin par la chasse, la pêche et la cueillette. En se spécialisant, chaque individu qui se consacreà une seule activité (élevage, culture, objets artisanaux …), ne peut plus satisfaire la totalité de ses besoins qui deviennent d’ailleurs de plus en plus variés au fur et à mesure que la civilisation progresse. Il doit donc échanger le surplus des biens qu’il produit contre d’autres biens fabriqués par ses semblables. C’est la naissance du troc.
Or le troc présente plusieurs inconvénients. C’est la raison pour laquelle, il était nécessaire d’intégrer un élément de comparaison. Cet élément ne peut être, à ce stade du raisonnement qu’une monnaie abstraite, c’est à dire qui ne donne pas lieu à une représentation concrète.
Exemple : le temps, les grains d’orge
De la monnaie abstraite à la monnaie concrète ou matérielle
La monnaie matérielle est le bien qui brise le troc et qui intervient réellement dans les échanges. Deux phases se sont succédé.
– La monnaie marchandise : c’est une marchandise choisie parmi beaucoup d’autres comme ayant des qualités fondamentales (un bien dont on peut se détacher facilement, accepté comme ayant une certaine valeur d’usage, qui soit divisible.
De la monnaie matérielle à la monnaie dématérialisée ou symbolique
D’une monnaie qui a une valeur en soi (l’or ou l’argent), on passe à une monnaie sans valeur intrinsèque ou purement symbolique : Monnaie papier et Monnaie scripturale.
La monnaie papier
Les billets de banques ont subi une évolution marquée par les trois étapes suivantes :
– A l’origine, le billet était un simple certificat représentatif d’un dépôt de monnaie métallique. Le montant des billets ne dépasse pas celui du stock du métal.
– Il se transforme en véritable monnaie fiduciaire à partir du moment où l’on émet plus de billets que l’on ne conserve de métal. En effet, on estime que, vu la confiance qui régnait, la conservation des billets en métal ne sera pas demandée en même temps par tous les détenteurs de billets.
– Il prend sa forme actuelle lorsqu’il n’est plus convertible en métal et ne peut être refusé ; l’Etat confère au billet «cours forcé ».
La gestion de la convertibilité des billets pose la question de la couverture : C’est la polémique célèbre entre currency principle (Ricardo) et banking principle (Tooke et Fullarton). La discussion porte sur la nature des billets. Selon la première école (currency principle) les billets ne sont qu’un substitut de la monnaie et ne présentent pas de caractères monétaires propres. Leur émission ne doit pas être libre ; la règle de couverture la soumet aux variations du stock de métal de la banque centrale.
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Cours monnaie (1479 KO) (Cours PDF)