La croissance économique
« La croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension économique, souvent le PIB par habitant » François Perroux (1903-1987), L’économie du XXeme siècle, PUF, 1969.
Deux remarques sur la définition :
• Importance dans cette définition du caractère durable de la croissance (longue période).
Différence croissance (augmentation sur une longue période) et expansion (augmentation sur courte période). Lorsque l’on parle de la croissance en 2006, on devrait rigoureusement dire l’expansion en 2006. Mais dans la pratique tout le monde utilise le terme croissance à la place de l’expression « expansion ».
• L’indicateur de la production de richesse d’un pays le plus souvent utilisé est le PIB en volume (Voir TD sur valeur/volume). Donc définition possible : hausse du PIB en termes réels sur longue période.
• Parfois on utilise le PNB en volume. Le PNB = revenu par tête = PIB – revenus versés par unités résidentes au reste du monde + revenus perçus par unités résidentes du reste du monde
Définition à maîtriser absolument par cœur : La croissance économique désigne l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues de la production d’une économie, cette dernière étant mesurée le plus souvent par le PIB en termes réels.
C’est de la croissance dont dépendent les revenus distribués dans la société, le niveau de la consommation, de l’investissement, de l’emploi.
La mesure de la croissance
Rappel de première sur la mesure du PIB
Révision sur le site de l’insee educnet croissance et sur le site Brises (exercices interactifs)
Approche par la production : PIB = somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels (entreprises et administrations principalement) ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts (TVA et droits de douane) moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité).VA = CA – CI .Rappel CI = biens de production utilisés moins d’un an dans le processus de production. A ne pas confondre avec la FBCF (biens de production utilisés plus d’un an). Problème pour les administrations : le CA est nul puisque la production n’est pas vendue. Convention : on estime la valeur de la production d’une administration par les coûts de production. Donc VA = coûts de production – CI. Calcul du PIB par la demande (« le PIB est égal à la somme des emplois finals … ») Le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ;
Méthode de calcul du PIB par les revenus (« le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d’exploitation… ») Le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte.
Croissance nominale et croissance réelle
Des euros courants aux euros constants
Était-il préférable de gagner 500 euros en 1968 ou 1 500 en 2007 ?
Cela vous étonnera peut-être, mais la réponse est sans appel : le pouvoir d’achat (quantité de biens et de services qu’un revenu permet potentiellement de se procurer) de 500 euros en 1968 était nettement plus élevé que celui de 1 500 euros aujourd’hui. En effet, la « grande inflation » des années 1970 et du début des années 1980 a fortement déprécié le pouvoir d’achat de la monnaie. En 39 ans les prix ont été multipliés par environ 6,6 ! Ce faisant, le pouvoir d’achat d’un euro de 2007 est environ équivalent à celui d’un franc de 1968…Le pouvoir d’achat d’une monnaie est extrêmement variable au cours du temps à cause de l’inflation. En conséquence, les euros « courants » de 1968 et de 2007 n’ont pas la même valeur réelle. L’individu qui gagnait 500 euros en 1968 et gagne 1 500 euros en 2007 peut avoir le sentiment d’être plus riche, mais il est alors victime de ce que les économistes appellent l’« illusion monétaire ».Pour dissiper cette illusion, il convient de convertir les euros « courants » de chaque année en euros « constants » d’une même année pour pouvoir comparer l’évolution du pouvoir d’achat de l’individu. Pour répondre à la question, il faut donc « déflater » les euros de 2007, c’est-à-dire supprimer l’influence de l’inflation pour les convertir en euros constants de 1968 et obtenir une grandeur en volume.
Croissance en valeur, en volume
De nombreux agrégats (PIB, I…) sont exprimés en unités monétaires (en euros, en dollars,…). Pour analyser rigoureusement l’évolution de ces agrégats, il faut tenir compte de la dépréciation de l’unité monétaire causée par l’inflation. Par exemple, le PIB nominal est obtenu en multipliant les quantités produites par leur prix. Mais une telle méthode ne permet pas de distinguer la part de la croissance du PIB nominal explicable par la hausse des quantités produites (effet quantité) de la part de la croissance du PIB nominal explicable par la hausse des prix (effet prix). La hausse du PIB en valeur (nominal ou en euros courants) peut être due à une hausse des quantités produites, mais aussi à une hausse du prix.