COURS D’ECONOMIE INTERNATIONALE
Le commerce international est le résultat d’une division du travail qui s’opère à l’échelle du monde. L’échange international est nécessaire car les pays ne peuvent produire l’ensemble des biens et des services dont ils ont besoin. Les pays européens ont ainsi besoin de matières premières qui n’existent pas chez eux tandis que d’autres pays souhaitent obtenir leurs produits de haute technologie. Chaque pays peut donc se spécialiser dans la production d’un certain type de bien et pratiquer des échanges avec les pays disposant d’une autre spécialisation. La répartition des différentes spécialisations entre tous les pays du monde constitue da DIT. Celle-ci n’est jamais définitive même si pendant très longtemps, la DIT fut fondée sur l’échange de matières première et de produits de base provenant des pays en développement contre des produits manufacturés exportés par les pays industriels.
A cette ancienne DIT, qui attribuait à chaque nation une place particulière, a succédé une DIT moins rigide, puisque de nouveaux pays peuvent rapidement jouer un rôle important dans le commerce international (NPI), et plus complexe. Les pays occidentaux étant devenus les premiers producteurs mondiaux de produits agricoles, la nouvelle DIT se fonde plutôt sur l’échange de produits manufacturés de consommation courante fabriqués par la main-d’œuvre abondante et bon marché des PED contre des produits plus sophistiqués, incorporant de nouvelles technologies et fabriqués dans les pays industrialisés.
Cherchant à défendre l’idée du libre échange, Adam Smith montre, à la fin du 18ème siècle, qu’un pays ne doit pas hésiter à acheter à l’extérieur ce que les producteurs étrangers peuvent produire à meilleur compte que les producteurs nationaux. Le pays qui vend un certain produit moins cher que tous les autres pays possède ainsi un avantage absolu pour ce produit. Smith indiquait alors qu’un pays devait se spécialiser dans la production de biens pour lesquels il possédait cet avantage absolu et acheter tous les autres biens. Cette analyse présentait cependant l’inconvénient d’exclure de l’échange international les nations qui ne disposaient d’aucun avantage absolu.
C’est un autre économiste anglais, David Ricardo, qui a démontré, au début du 19ème siècle, que même si un pays était moins bien placé que les autres pour tous les biens , il devait se spécialiser dans la production pour laquelle son désavantage était le moins grand. C’est la théorie de l’avantage comparatif. Prenons l’exemple de Ricardo, celui des échanges de vin et de drap entre l’Angleterre et le Portugal. Avec un même nombre d’heures de travail, le Portugal produit 20 mètres de drap et 300 litres de vin tandis que l’Angleterre produit 10 mètres de drap et 100 litres de vin. Ricardo montre alors que l’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans la production de drap, où elle possède un avantage relatif, car avec 10 mètres de drap elle obtiendra 150 litres de vin du Portugal (contre 100 chez elle).
A l’inverse, le Portugal devra se spécialiser dans la production vinicole puisque l’échange de avec l’Angleterre de 300 litres de vin portugais lui permettra d’obtenir 30 mètres de drap anglais au lieu des 20 mètres de drap portugais. Le Portugal a un avantage comparatif dans la production du vin. L’analyse de Ricardo, qui calcule la valeur des biens à partir de la quantité de travail nécessaire pour les produire (théorie de la valeur- travail), montre ainsi que la spécialisation fondée sur les avantages comparatifs permet une augmentation simultanée de la production de vin et de drap. Le libre échange est donc une bonne chose car toutes les nations en retirent des bénéfices.
Cette théorie des coûts comparatifs a été approfondie au 20ème siècle par les économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson qui ont cherché à expliquer les différences de coûts comparatifs entre les pays. Selon eux, chaque pays doit se spécialiser dans la production utilisant les facteurs de production (travail, capital, terre) dont il dispose en abondance et importer des biens produits avec des facteurs qu’il possède en moindre quantité. La spécialisation s’explique ainsi par les dotations factorielles de chaque pays (théorème dit HOS, du nom de ces économistes) comme le montre l’exemple de l’Angleterre de l’Australie. La première possède du capital et du travail en abondance et se spécialisera donc dans les produits manufacturés qu’elle échangera contre des produits agricoles australiens, puisque la terre est le facteur en abondance relative en Australie. L’échange permet d’ailleurs une égalisation des prix de ces produits.