Cours de la micro-finance et du développement local, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
Introduction Générale
I-Evolution de la notion de développement vers le développement local
II-A quoi peut servir la microfinance ?
III-Notre recherche
Partie 1. De la microfinance et du développement
Chapitre I. L’analyse économique des modes et structures de développement
Section 1. Analyse historique, sociopolitique et socioéconomique
Section 2. La stratégie de développement utilisée
Chapitre II. Analyse de l’organisation de la microfinance
Section1. Présentation du paysage de la microfinance
Section 2 Les principales Institutions de microfinance de la Tunisie et leurs rôles
Chapitre III. L’impact de la microfinance sur le financement des entreprises privées et du secteur rural
Section 1. L’analyse de l’impact économique et social de la microfinance
Section 2. Politique d’accompagnement de la microfinance et dynamisation du marché du travail
Partie 2. La microfinance comme outil d’intégration sociale et financière
Chapitre IV. L’analyse macroéconomique des modes et structures de développement
Section 1. Analyse historique, sociopolitique et socioéconomique
Section2. La stratégie de développement utilisée
Chapitre V. Analyse de l’organisation de la microfinance
Section 1 Présentation du paysage de la microfinance
Section 2. Les principales Institutions de microfinance et leurs rôles
Chapitre VI. L’impact de la microfinance sur le développement
Section 1. L’analyse de l’impact économique et social de la microfinance
Section 2. Politique d’accompagnement de la microfinance et intégration sociale
Conclusion Générale : Les limites de la microfinance dans les pays en développement
Bibliographie
Annexes
Introduction Générale
Bien que depuis le discours du président Truman de 1949 la communauté internationale n’ait pas cessé de lutter officiellement contre le mal-développement, ses efforts n’ont pas encore abouti. En témoigne le fait que l’ONU ait dû lancer, quelques cinquante ans plus tard, un formidable travail avec les objectifs du millénaire (MDG) afin de tenter d’endiguer la pauvreté d’ici 2015. Douze ans après ce lancement, le mal-développement ainsi que la pauvreté qui est associée, restent des réalités criantes en beaucoup de lieux comme en Tunisie et en Egypte, par exemple. Les modes et structures de développement engagés depuis soixante ans n’ont pas donné les résultats attendus.
C’est une des raisons pour lesquelles de nombreux chercheurs, experts et responsables politiques se sont tournés vers des mesures qui paraissent plus modestes mais qu’ils espèrent plus efficaces, pour réduire le sous-développement général, dont la microfinance.
Ainsi peut-on se demander si, et en quoi, la microfinance servirait au développement local, et contribuerait à son niveau au développement en général ?
Avant de pouvoir présenter les réponses apportées par cette recherche, il convient de préciser les contours de la question étudiée. Nous revenons d‘abord sur l’évolution de la notion même de développement depuis le discours de Truman de 1949 et le premier emploi de celle-ci (I). Ensuite, il faut expliciter ce qu’on entend par microfinance, un concept et une réalité bien postérieurs à ce discours (II). Il sera enfin possible de préciser l’objet de notre thèse et son organisation dans ce contexte (III).
I) Evolution de la notion de « développement » vers le développement local
Le concept de développement désigne, dans son usage courant, un processus de développement économique basé sur une évaluation monétaire de l’évolution du bien-être.
Cependant, chacun va à la recherche d’un processus de changement social entendu au sens large, sans d’ailleurs toujours expliciter la logique et les finalités de ce dernier. Le développement recouvre également une dimension comparative (les pays développés/les pays sous-développés, puis richesse/pauvreté à l’intérieur des pays eux-mêmes), une frontière entre l’inclusion et l’exclusion (E. Assidon, 2000) 2.
Cette section aborde l’évolution de la notion du développement dans une perspective d’aller vers celle du développement local. Elle est subdivisée en cinq points qui seront abordés par la suite.
L’appréhension du développement a traditionnellement été présentée sous diverses formes théoriques : la forme d’une théorie du « rattrapage », celle d’une théorie de la « modernisation », d’une théorie dite de la « réduction d’écarts », d’une théorie du « développement endogène » ou enfin d’une théorie du « développement autocentré » (GRELLET, 1996) 3. Sans ambitionner une analyse exhaustive de ces théories, nous tenterons cependant de dégager leurs principaux apports, avant de formuler les remarques qu’elles suggèrent et de nous prononcer en faveur de l’une ou de l’autre relativement à nos terrains d’observations que sont l’Egypte et la Tunisie. Nous envisagerons ainsi les articulations qui peuvent exister entre ces différentes théories du développement et celles qui portent sur la microfinance.
L’idéologie prédominante du développement renvoie à la division internationale du travail. Cette idéologie s’est généralisée à partir des années 1950 et est fondée sur les théories suivantes : la théorie du rattrapage ou réduction des écarts de développement, la théorie de la modernisation, la théorie du développement endogène et autocentré, la notion du développement soutenable, le développement local.
1) La théorie du rattrapage ou de réduction des écarts de développement..
La théorie du rattrapage étudie le processus par lequel le PIB des pays « en retard » rattrape progressivement celui des pays où il est le plus élevé (ROSTOW, 1960). La question du « rattrapage » économique apparaît au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, afin d’étudier le redressement des économies européennes alors dévastées par le conflit et leur rattrapage progressif du nouveau leader international : les Etats-Unis d’Amérique (EUA). A la même époque, cette théorie commence également à s’intéresser au phénomène du développement économique des pays récemment décolonisés et au processus de leur « rattrapage » par rapport aux pays occidentaux. Pour ce faire, elle envisage plusieurs moyens. L’industrialisation et la spécialisation des pays « en retard » dans la production de biens à faible intensité capitalistique, mais à forte intensité en facteur de production de travail.
Pour Rostow, dans les années 1960, le développement devient un phénomène inéluctable.
Certains pays ayant simplement débuté le processus avant d’autres, tout ne serait donc qu’une question de temps. Mais, sous certaines conditions, le développement pourrait être accéléré. Pour cet auteur, il serait possible de « dégager les caractéristiques uniformes de la modernisation des sociétés 4». Selon lui, sans qu’il ne propose de diachronie précise, les sociétés parcourent au cours de leur développement cinq différentes étapes, selon une datation qui reste discutable : la société traditionnelle, les conditions préalables au décollage, le décollage, le progrès vers la maturité et l’ère de la consommation de masse.
La définition des stratégies de développement des pays sous développés (terminologie des années 1970) comme stratégies de « rattrapage » des pays développés ou de « réduction des écarts de développement » entre les uns et les autres, interroge l’économiste.
De la micro-finance et du développement local (3.88 MB) (Cours PDF)