Les rôles de la comptabilité
La comptabilité privée tenue par le citoyen romain, dont l’archétype est incarné par le paterfamilias est un véritable moyen de preuve judiciaire . Cela vient du fait, comme le montre Cicéron(1) dans ses écrits, que le citoyen romain est soumis à un certain nombre de devoirs, comme celui d’entretenir sa famille et de gérer ses biens : le citoyen romain est obligé de tenir une comptabilité. À l’image des pontifes, qui tenaient des annales, ou des magistrats, qui consignaient dans leurs actes tous les faits notables de la vie publique, le citoyen père de famille possédait un registre personnel au sein duquel figuraient les éléments comptables relatifs à la vie de la domus. Peu après, la comptabilité du paterfamilias figurera sur des instruments écrits particuliers, réunis au sein d’un codex (livre de comptes). Et ce codex faisait foi en cas de litige, ce qui lui conférait une force probante remarquable. La comptabilité permet également de retracer les faits et événements de nature économique et financière : les mouvements de trésorerie quotidiens doivent être notés ; l’origine et la destination des transactions étaient indiquées ; de même que l’évaluation la plus précise possible des opérations ; enfin, la justification de l’opération devait également apparaître, ce qui permettait de se rendre rapidement compte de l’honnêteté ou pas des transactions. À travers le codex, c’est donc une véritable photographie de la vie économique au sein de la domus qui était obtenue. Enfin, la comptabilité permettait d’estimer la richesse du patrimoine du paterfamilias, et l’origine de ce patrimoine. Le paterfamilias pouvait donc faire valoir ses droits sur les différents biens présents dans sa maison. Pour la sécurité des écritures comptables, différentes techniques étaient utilisées : – l’information comptable était gravée sur des tablettes de bois recouvertes de cire ; ces instruments comptables étaient toutefois fragiles (les tablettes pouvaient se briser) et falsifiables (la cire pouvait être fondue) ;
(1) Cicéron (106 – 43 av. J.C.), avant d’être le brillant orateur, avocat et homme politique que l’on sait, fut d’abord et avant tout un habile manieur d’argent, membre de puissantes sociétés de publicains.
– des doubles ou des triples furent alors confectionnés et ces tablettes dupliquées étaient attachées à l’originale par un fil scellé : on avait une recopie des opérations (c’était déjà l’ancêtre d’une forme de comptabilité par décalque) ; – des témoins furent sollicités et leurs noms reportés sur les tablettes, ce qui assurait de certifier la réalité de la transaction, encore fallait-il que les témoins soient bien indépendants ; – enfin, comme il a déjà été précisé, toutes les références de la transaction devaient être portées sur ces tablettes : noms des intervenants, nature et moyen de règlement, etc.
Les besoins des utilisateurs comptables
Actuels, passés et éventuels
Les utilisateurs passés sont ceux qui ont été en relation avec l’entreprise ou l’entité concernée : il s’agit par exemple des salariés retraités : l’entreprise peut avoir à leur verser des pensions complémentaires ; ce sont également des anciens clients auprès desquels l’entité a encore des litiges pour des raisons diverses. Les utilisateurs actuels sont les plus nombreux et sont également les plus faciles à connaître : ce sont toutes les catégories énumérées dans la liste proposée par E. Stamp. Cela va des utilisateurs dits économiques, aux groupes politiques, associatifs ou autres intéressés par l’activité de l’entreprise. Enfin, les utilisateurs éventuels concernent les futurs partenaires de l’entreprise. Certains investisseurs pourront devenir actionnaires de l’entreprise, si celle-ci fait ses preuves sur le marché boursier. Des établissements financiers pourront être amenés à prêter à l’entité si les projets présentés apparaissent rentables.
Correspondance entre utilisateurs et informations dans les rapports d’activité
Beaucoup de sociétés font paraître sur l’Internet des rapports d’activité. Ils sont consultables en ligne et, à travers ces documents, il est possible de se rendre compte de ces informations transmises dans des domaines très divers. Exemples d’informations transmises : – message du président : à destination des actionnaires ⇒ informations sur les prévisions. – informations sur le cours de l’action ⇒ investisseurs actuels et futurs ; – actionnariat ⇒ informations à destination des pouvoirs publics, des analystes financiers, des administrateurs externes ; – informations sur la gouvernance d’entreprise ⇒ fonctionnement général, procédures de contrôle interne. Informations à destination des analystes financiers, des pouvoirs publics, des syndicats, des salariés ;
9.Faire des comparaisons : a) avec les exercices antérieurs b) avec d’autres entreprises c) avec l’ensemble du secteur et l’ensemble de l’économie
1 à 15 1 à 15 1 à 15
10. Établir la valeur des capitaux empruntés et des capitaux propres de la société
1 à 4 surtout
11. Évaluer la capacité d’adaptation 1 à 15 12. Vérifier le respect des lois et des règlements 11 à 13 surtout 13. Évaluer la contribution de l’entreprise à la société, à la nation… 11,12 surtout Les chiffres de la colonne 2 renvoient aux catégories d’utilisateurs énumérées dans le tableau donné dans l’application. Note d’E. Stamp : il se peut fort bien que certains lecteurs estiment que les besoins de certaines catégories d’utilisateurs sont plus étendus que ce que l’on indique ci-dessus.
– rapport du président du conseil d’administration sur les différents aspects de l’entreprise ⇒ à destination de tous les utilisateurs actuels et potentiels ; – rapports des commissaires aux comptes ⇒ informations sur la régularité et la sincérité des comptes ⇒ cela a pour but de rassurer les investisseurs, mais aussi les salariés ; – rapport sur la recherche : potentialités futures de l’entreprise ⇒ données importantes pour les partenaires de l’entreprise et les pouvoirs publics ; – rapport sur le développement durable, dont l’environnement ⇒ informations essentielles à destination du public en général, mais aussi des salariés et des mouvements de consommateurs, d’écologistes ; – bilan social ⇒ données sur les salariés, permettant de faire ressortir les efforts effectués dans ce domaine par l’entreprise ; – rapport sur les risques dans tous les domaines ⇒ risques de marché (taux, change, actions : à destination des investisseurs et actionnaires), risques industriels et environnementaux (public, consommateurs, écologistes), juridiques (fournisseurs, clients, salariés) ; – rapports financiers : bilan, compte de résultat, annexes ⇒ à destination des analystes, actionnaires, salariés, mais aussi des chercheurs pour effectuer des comparaisons temporelles, sectorielles ou autres ; – explications sur les méthodes comptables utilisées ⇒ informations sur les différentes hypothèses retenues par les dirigeants pour construire les comptes : ce sont des informations permettant de mesurer dans quelles limites les comptes sont fiables. Ce ne sont que quelques exemples. Chaque entreprise propose ses propres données. Il n’y a pas encore beaucoup de normalisation au niveau de la fourniture de ces différentes données. Mais le fait de communiquer est un élément d’évaluation très important des entreprises actuellement.
Avec ces matières donner ci haut , vraiment ça me fait plaisir de les voir , car ça fait partie de la notion de la comptabilité. Tout en vous félicitant vous les concepteurs de ses notions données.