Cours biologie les espèces des acridiens

Cours biologie les espèces des acridiens, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Sous-ordre des Caelifères

Ils se caractérisent par des antennes plus courtes que le corps.
Ils se repartissent en trois super-familles dont : Trydactyloidea, Tetrigoidea, et Acridoidea, cette dernière nous intéresse particulièrement.

Super-famille Acridoidea

Les Acridoidea comprennent 14 familles, dont les Pyrgomorphidae et les Acrididae. Ils ont une dimension économique pour les dégâts que causent certains de leurs représentants sur les cultures. Les Acrididae représentent la famille la plus diversifiée et la plus importante à Madagascar.
Le terme français « acridien » correspond au nom scientifique de la super-famille des Acridoidea. Le terme de criquet est un synonyme.

Les espèces des acridiens à Madagascar

La plus grande partie des espèces d’acridiens à Madagascar est endémique au pays. Au niveau de la famille et de la sous-famille, on ne trouve pas d’endémisme. Par contre, au niveau générique et spécifique, l’endémisme est très important.
La famille des Pyrgomorphidae est représentée par 19 genres et 41 espèces.
Parmi eux, 16 genres et 40 espèces sont endémiques.
La famille des Acrididae est représentée par 71 genres et 107 espèces. Parmi eux, 45 genres et 98 espèces sont endémiques. [5]
Les Acridoidea de Madagascar montrent donc un endémisme générique de 70% et un endémisme spécifique de 94%.
Un des acridiens les plus beaux est Phymateus saxosus (Valalanamboa). Le pronotum de cette espèce endémique est fortement couvert de tubercules et des dents. La couleur du corps est noire, vert olive, rouge, orange, jaune et bleu acier, et les ailes rouges brillantes. Egalement remarquable est le Leptacris hova, avec ses grandes ailes rouges. [5]

Les espèces à importance économique

Elles sont de deux sortes :
• Locusta migratoria
• Nomadacris septemfasciata

Locusta migratoria

Nom français : criquet migrateur
Nom anglais : Migratory locust
Nom malgache : valala vao
Source : SCHERER R. 1994
Photo n° 1 : Locusta migratoria

Identification

Le criquet migrateur, Locusta migratoria est un acridien à grande taille. En phase solitaire, la longueur du mâle est de 38 à 44 mm et celle de la femelle de 36 à 54 mm. En phase grégaire, le mâle et la femelle ont la même taille.

Répartition géographique

Le criquet migrateur connait une très grande extension géographique. La sous-espèce Locusta migratoria migratorioides vit à l’état solitaire dans tous les pays de l’Afrique au sud du Sahara, à l’exception des régions équatoriales. La zone d’inondation du Niger est connue comme étant sa principale aire de grégarisation.
Il y a aussi deux autres aires de grégarisation moins importantes dans la partie Sud et Sud-est de la cuvette du lac de Tchad et dans la région du Nil bleu au Soudan.
A Madagascar, durant la saison sèche, l’espèce est présente sur presque toute l’île, à l’exception de la côte Est qui peut cependant être infestée lors des invasions. En période de rémission, pendant la saison des pluies, la population se concentre surtout dans le Sud-ouest. [5]

Morphologie

Oothèque
L’oothèque est une coque dans laquelle sont enfermés les œufs des acridiens, il est déposé dans un sol sablo-argileux avec une texture assez légère pour que la femelle puisse enfoncer l’abdomen. Le sol doit être humide pour que les œufs puissent se développer.
– Matière spumeuse entrainant 45 à 60 œufs de couleur jaune.
– longueur : 5 à 8 cm ;
– diamètre : environ 8 mm.
Larves
Les larves du criquet migrateur passent par six stades larvaires en phase solitaire et cinq stades en phase grégaire ;
– Stade 1 : toujours brun à noir ; longueur 7 à 9 mm, une petite tâche noire des deux côtés de la carène médiane du pronotum ; ailerons dirigés vers le bas.
– Stade 2 : généralement brun à noir ; longueur 10 à 13 mm, ailerons dirigés vers le bas.
– Stade 3 : vert brun ou noirâtre, largeur 15 à 20 mm ; ailerons dirigés vers le bas.
– Stade 3 bis : comme stade 3, mais ailerons dirigés vers l’arrière ; stade existant seulement en phase solitaire.
– Stade 4 : vert, brun ou noirâtre, longueur 15 à 20 mm, ailerons dirigés vers l’arrière et plus courts que le pronotum.
– Stade 5 : vert, brun ou noirâtre, longueur 28 à 35 mm, ailerons dirigés vers l’arrière et plus longs que le pronotum.
Au stade larvaire, les larves du stade 3 à 5 sont d e couleur noire sur les parties dorsales et vif orange sur les côtés.
Adultes
– Longueur des mâles 38 à 44 mm et des femelles 36 à 54 mm en phase solitaire ; en phase grégaire, même taille pour mâle et femelle.
– Coloration générale verte ou brune, claire ou foncée en phase solitaire ; coloration brune en phase grégaire, les mâles âgés devenant jaunes.
– Ailes hyalines ou à base légèrement jaunâtre.
– Pronotum en phase solitaire bombé ; en phase grégaire dans la phase intermédiaire appelé transien, pronotum plutôt rectiligne.
– Absence de tubercule prosternal entre les pattes antérieures.

Ecologie et comportement

Le criquet migrateur est surtout graminivore, par exemple le riz, le maïs. Pendant la saison sèche, l’espèce vit dans des zones d’affleurement de la nappe phréatique ou à proximité des embouchures des fleuves et rivières, aux bords des mares permanentes et dans les dépressions humides et essentiellement sur toutes les plaines basses et humides du Sud-ouest, Ouest et Nord-ouest. Pendant la saison des pluies, elle colonise des formations herbacées du type steppe non ou faiblement arborées, des savanes, des clairières avec végétation graminéenne, des pelouses, des friches et jachères localisées surtout dans le Sudouest-.

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Polymorphisme phasaire

Sous l’influence des changements de son comportement, le criquet migrateur subit des modifications comportementales, physiologiques et morphologiques.
Les individus d’une population de faible densité se trouve en phase solitaire. Dans des conditions favorables, cette densité des individus augmente ce qui provoque la grégarisation de la population.
En passant par une phase intermédiaire, qui peut durer une génération si les conditions restent favorables. La diminution et la dispersion de la population transiens ou grégaire produit de nouveau la phase solitaire.

Biologie

Au cours de leur vie, les acridiens passent par trois états biologiques :
– L’état embryonnaire : œuf
– L’état larvaire : larve
– L’état imaginal : ailé ou imago ou adulte.
Les femelles de Locusta migratoria, déposent leurs œufs sous forme d’oothèque dans des sols assez meubles ; sous les conditions de la saison des pluies dans le Sud-ouest les jeunes larves éclosent 12 à 15 jours après la ponte. Elle passe généralement par cinq stades dans la phase grégaire, par six stades dans la phase solitaire. La durée de l’état larvaire est de 1 mois. 10 à 15 jours après la mue imaginale, les femelles déposent leur première ponte. Les autres pontes suivent dans un rythme de 2 à 15 jours suivant les conditions de l’environnement.
Durant la saison des pluies, la femelle meurt environ 1 mois après la première ponte. Sous les conditions de la saison sèche avec ses températures moins élevées, le développement se réalise plus lentement.

La mue

Entre les différents stades se font des mues. On distingue deux sortes de mues : la mue larvaire et la mue imaginale.
Après éclosion, la larve nouveau-née mange et grandit. Comme les insectes ont un exosquelette entourant le corps, la cuticule, la croissance en est contrariée. Aussi elle n’est possible qu’en remplaçant une cuticule devenue trop petite par une nouvelle cuticule. Lors de chaque mue la larve se munit d’une cuticule d’une taille plus importante. Suite à plusieurs mues (5 à 6), les larves ne peuvent pas encore voler car leurs ailes appelées pterothèques ou ébauches alaires ne sont pas encore développées. Elles se déplacent en marchant et en sautant. Après la dernière mue, c’est-à-dire la mue imaginale, le criquet est enfin capable de voler, déplie ses ailes et les laisse durcir pendant plusieurs jours. Ce dernier prend le nom d’ailé ou d’imago. [5]

Importance économique

Le criquet migrateur est un ennemi dangereux des cultures de riz connu depuis très longtemps à Madagascar. Le premier rapport écrit sur une invasion date de l’année 1617. Pendant la période de 1880 à 1962, six invasions ont été observées dans la grande île. Pendant la dernière invasion entre 1941 et 1950.les dégâts occasionnés ont été estimés à 20 milliards de Franc CFA. [6]
Dans sa phase grégaire, l’insecte consomme l’équivalent de son poids vif en matière verte, soit 1g par jour environ. Un essaim couvrant une superficie de 100 ha peut peser 1 000 t (1 000 acridiens au mettre carré) et absorber 1 000 t d’herbes par jour, ce qui correspond à la totalité de la matière verte de 1 ha de paddy. En un mois il aura donc consommé 30 000 t.
Beaucoup de gens bénéficient cependant de la présence d’essaims.
Dès qu’un essaim a passé la nuit, à côté d’un village, tous les habitants, femmes, enfants et même les hommes s’amènent très tôt le matin avec des sacs pour ramasser les insectes lesquels sont soit consommés par la famille, soit vendu au marché local, soit commercialisés dans les marchés de grandes villes des hauts plateaux.
Derrière l’aspect économique se cache une menace pour l’espèce où vit l’homme. Le ravage des criquets a des impacts sur la faune et la flore, sur l’érosion et la dégradation des biotopes sensibles.

Dégâts

Les larves et les adultes ravagent les cultures de graminées. Ils dévorent les feuilles, souvent jusqu’à la nervure centrale. Ils s’attaquent également aux grains à leur stade laiteux et pâteux. Les dégâts sont souvent provoqués par des populations mobiles qui laissent sur place une couche dense d’excréments de forme allongée. Les victimes sont le riz, la canne à sucre, le maïs, le blé et le sorgho. Les champs de riz sont surtout vulnérables aux attaques des essaims.
Des bandes larvaires traversant des cultures de maïs ne laissant souvent derrière eux que des tiges nues et parfois les tiges peuvent être dévorées jusqu’à la base.

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