L’engagement attendu des étudiants
Sur le plan conceptuel
Les attentes de la conceptrice sur le plan cognitif conceptuel sont surtout axées sur les explications et la correction effectuée par le tuteur.
« C’est vraiment fait, pour qu’il (l’élève) vienne corriger ses devoirs ou se faire expliquer. Souvent les élèves vont arriver avec leur devoir tout fait, ils les corrigent avec l’enseignant ou l’enseignante et à ce moment là, c’est plus facile évidemment d’expliquer, de cibler les lacunes des élèves. » « Parce que les devoirs quand les tuteurs les reçoivent, ils les annotent, les corrigent et ils postent le devoir. […] il (l’élève) va voir les choses qu’il y a à réviser et tout. » La conceptrice croit aussi que les élèves qui ont des lacunes en terme de contenu devront effectuer les exercices préparés pour eux afin d’obtenir les préalables nécessaires à leur réussite.« Nous, ce qu’on a fait à la formation à distance, c’est qu’on a préparé des exercices, finalement. Par exemple, un élève qui a passé l’outil de diagnostic 3 et qui a eu de la difficulté […] bien, on lui envoie des exercices pour pallier à ces lacunes. On fait un suivi, oui et non, c’est comme si on dit à l’élève: « vous devriez, avant de commencer vos guides, ou commencer vos guides tranquillement, mais faire cette révision-là». » Les examens ne font pas l’objet d’une rétroaction autre que la note finale. L’engagement conceptuel est donc limité.« […] une fois qu’il a fait les examens, l’enseignant envoie ça à l’élève pour dire, par exemple, « t’es inscrit, exemple, en factorisation, voici ta note finale » et en même, il envoie un papier […] à la secrétaire, qui, elle, transmet la note au Ministère. » « Et évidemment, l’examen on le garde et c’est là qu’on envoie la note à l’élève avec une feuille qui dit: « vous avez réussi tel cours » avec une nouvelle feuille d’inscription pour le prochain cours. » (76)La première étape de la démarche proposée par l’institution est une rencontre avec l’enseignant pour « dédramatiser » et expliquer l’utilisation du matériel pédagogique et lui donner une façon de faire.« […] tandis que là, on dédramatise, ils (les élèves) ouvrent le paquet avec l’enseignante et là, elle va lui dire, par exemple: « tu fais de la page 0 à 50, après ça, soit que tu viens me voir ou tu m’appelles ». Donc, ça donne une méthode à l’élève et ça fait moins peur également. » Ensuite, suivent la réalisation des exercices et des devoirs. Les envois au tuteur, la rétroaction et la révision par l’élève. Selon la conceptrice, la majorité des élèves respectent cette démarche.« Parce que les devoirs quand les tuteurs les reçoivent, ils les annotent, les corrigent et ils postent le devoir. […] Donc, ça va être posté et annoté et là bon, il va voir les choses qu’il y a à réviser et tout. » « De toute façon, on s’en rend compte assez rapidement si quelqu’un s’est dit: « non, moi je fais le guide, je ne fais pas les exercices », évidemment les erreurs et les lacunes vont revenir en examen. Mais je vous dirais que la majorité des gens vont le faire. Ils le font puis ils postent ça à l’enseignante ou ils viennent se faire corriger. »
Sur le plan administratif
Les attentes de la conceptrice sont essentiellement liées au respect de la procédure, à la connaissance des services offerts et des échéances.« Donc, on a un conseiller qui va élaborer le profil et on va le poster à l’élève. Donc, on poste le profil de formation sur la réception du bon de commande, on procède à l’inscription de l’élève au cours auquel il veut s’inscrire. On lui expédie une lettre qui lui indique les coordonnées de l’horaire de son tuteur. » « C’est pour ça que c’est bien quand ils passent à la procure de dire: « va voir ton enseignante, puis elle va te dire comment fonctionner avec tout ça », au lieu d’arriver chez soi tout seul. Évidemment, on ne les oblige, pas on les invite. » La relance est aussi une activité d’encadrement importante afin d’inciter l’élève à respecter les délais administratifs ou du moins à reprendre contact avec son enseignant.
« Par exemple, pour le cours d’histoire, l’élève a 4 mois pour le faire, mais après un mois et demi, si l’enseignant n’a pas reçu de devoir, soit il l’appelle, soit il lui envoie une lettre. » (58)
« Oui. Après un mois s’ils (les tuteurs) n’ont pas eu de nouvelles là, ils envoient la lettre…. C’est dur de mettre des chiffres, il y a un 30 pour-cent sinon 35 pour-cent des élèves qui n’auront pas réussi à terminer à la date, à ce moment là, ils vont se réinscrire. Souvent, c’est juste pour 3 semaines, 1 mois, pour réviser, pour faire un autre devoir, faire parvenir le dernier devoir puis passer l’examen. » « […] soit il lui envoie une lettre, en disant: « Tu es inscrit depuis telle date dans le cours. Je n’ai pas reçu de devoir de ta part, je n’ai jamais eu d’appel non plus. Je tiens à te dire que je suis toujours disponible, voici mes heures ». »
Engagement social
La dimension sociale occupe une place prépondérante dans le discours de la conceptrice. Elle se rapproche beaucoup de la dimension affective.« Mais l’élève qui est classé, exemple, en secondaire 2 ou 3 et qui en a pour un bout de temps là, ça lui prend autre chose! Il a besoin d’avoir une relation, un petit plus, comment je pourrais dire? Plus près de l’enseignant sinon… »« Ils y en a qui n’ont plus besoin de se nommer, on reconnaît la voix et je vous dirais moi, que quand j’étais tutrice c’est la curiosité de dire: « Mon dieu! Je lui parle à chaque semaine et je ne l’ai jamais vu! » Il y a comme une relation qui se crée, on reconnaît la voix, on sait que c’est un tel étudiant mais on ne l’a jamais vu! Ça peut paraître spécial au début mais on s’habitue à ça! » Le tuteur doit être disponible et accueillant avec les élèves, avoir de l’empathie.« Ils (les tuteurs) sont très, très près des élèves. Ils ont beaucoup d’empathie parce que c’est particulier; c’est des relations longues distances, il faut avoir de l’empathie pour ces étudiants. Quand on corrige un devoir, il faut annoter, il faut expliquer » « Là, je parle au niveau relations interpersonnelles, c’est hyper important en formation à distance. C’est très, très important, parce que l’élève qui va seulement appeler, il ne le voit pas […] »
Sur le plan du sentiment d’être en relation
Selon la conceptrice, les élèves ont besoin de sentir qu’ils ne sont pas seuls et pour cela ils ont besoin de rencontrer leur enseignant.« Également, on pourrait dire qu’une bonne partie des gens, quand on se fait expliquer, on aime bien voir, et tout se faisait par téléphone. Les élèves me demandaient assez fréquemment s’ils pouvaient me voir, si on pouvait prendre un rendez-vous par exemple, au centre, pour se voir, pour expliquer des notions. » L’enseignant doit avoir beaucoup d’empathie pour les élèves. Le développement d’une relation tuteur-élève (en présentiel) est fortement encouragé. Pour la conceptrice, c’est vraiment important. Les élèves ont besoin d’un contact et le seul moyen est de rencontrer le tuteur pour créer un lien.« Parce que la majorité des gens sont visuels et il faut qu’ils voient l’enseignant pour qu’il y ait un lien, il faut qu’il y ait un lien de créé. […] même si l’étudiant poste son devoir, qu’il a une belle note, puis que le devoir est posté rapidement etc. Il y en a que ça va les satisfaire. […] Mais l’élève qui est classé, exemple, en secondaire 2 ou 3 et qui en a pour un bout de temps là, ça lui prend autre chose! Il a besoin d’avoir une relation, un petit plus […]. Plus près de l’enseignant sinon… » Le concepteur J s’attend à ce que l’élève fasse une démarche pour entrer en contact avec son tuteur.« Nous ce qu’on dit à l’élève, c’est « quand tu t’inscris, si tu n’es pas capable d’aller voir l’enseignant en classe, appelle-le à ce moment-là pour te présenter, pour lui dire: « Je viens de m’inscrire au cours du soir », pour faire un premier contact » »
Sur le plan de la disponibilité
Les élèves ont besoin de sentir que le tuteur est là pour les accueillir, qu’il est disponible pour eux (en personne, par courriel ou par téléphone) et l’institution où œuvre J a mis en place des mesures pour ce faire.[…] « tu peux aller voir ton enseignante, elle est à tel local et elle est disponible 2 après-midi/semaine et tous les soirs jusqu’à 10 heures ». » « Les élèves peuvent venir les voir, chaque prof à un ordinateur et il y a des élèves qui communiquent par courriel ou ils peuvent appeler, ils ont une ligne 1-800 puis une ligne 450. »