Contrôles de la minéralisation aurifère

Contrôles de la minéralisation aurifère

LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU KENIEBA (BKK) 

D’une superficie de 16000 km2 , la Boutonnière de Kédougou Kéniéba est située à cheval entre le Sénégal et le Mali. Elle est limitée à l’Ouest par la Ceinture Hercynienne et Panafricaine des Mauritanides et est recouverte au Nord et à l’Est par les formations épicontinentales Néoprotérozoïques et Paléozoïques du Bassin intracratonique de Taoudéni.

 CONTEXTE GEOLOGIQUE ET STRUCTURAL 

LES ENSEMBLES LITHOLOGIQUES

 D’un point de vue lithologique, les formations birimiennes de la boutonnière de KédougouKéniéba sont constituées essentiellement de ceintures de roches vertes volcaniques, de volcanosédiments et d’unités sédimentaires intrudés par divers granites mais aussi par des intrusifs basiques à ultrabasiques (figure 4). En 2010, Théveniaut et al. proposèrent une nouvelle subdivision de la géologie du Sénégal oriental. Ainsi ils considèrent deux groupes d’âge paléoprotérozoïques regroupés dans le supergroupe du Birimien il s’agit : Moussa THIOUB Mémoire d’ingénieur géologue de conception, IST-2018 14  du groupe de Mako (2200 – 2170 Ma) avec deux formations : l’une à dominante volcanique et l’autre à dominante sédimentaire. Il est intrudé par la suite de Sandikounda-Soukouta (2170 – 2140);  du groupe de Dialé-Daléma (2140 – 2100 Ma) à dominante sédimentaire intrudé par les suites de Saraya (2100 – 2060) et de Boboti (2080 – 2060).

 LE GROUPE DE MAKO 

Le groupe de Mako est situé dans la partie Nord de la BKK, à l’Ouest de la MTZ. C’est une ceinture volcanique orientée dans la direction NE-SW et constituée de roches volcaniques basiques, des termes hypo-volcaniques à plutoniques et des unités volcanosédimentaires à sédimentaires. Il est constitué de métabasaltes (majoritairement en pillow), de dolérites et de métagabbros interstratifiés avec des roches sédimentaires (conglomérats, grauwackes, pélites gréseuses, schistes pélitiques) (Ngom, 1995). Les unités volcaniques sont représentées par des andésites d’affinité calco-alcaline, des rhyodacites, quelques rares rhyolites et des métasédiments immatures. Ce groupe est intrudé par les granitoïdes syntectoniques du batholithe de Badon-Kakadian et d’autres massifs post à tardi-tectoniques (Mamakono, Sambarabougou, Tinkoto), (Bassot et Caen-Vachette, 1984 ; Gueye et al, 2007 et 2008). Ces ensembles lithologiques sont affectés par un métamorphisme de faciès schiste vert qui peut atteindre le faciès amphibolite à épidote aux épontes des granites (Ngom, 1995) et un métamorphisme dans le faciès granulite dans le complexe amphibolo-gneissique, (Gueye et al 2008). Les contextes de mises en place du groupe de Mako a fait l’objet de plusieurs études menées par différents auteurs. Ces études indiquent un magmatisme d’arc insulaire océanique (Dia, 1988 ; Diallo, 2001 ; Pawlig, 2006), de rides médio-océaniques (Bassot, 1966 ; Ngom, 1985 ; Dioh, 1986 ; Zonou, 1987 ; Fabre, 1987) ou de plateau océanique (Abouchami et al, 1990). Sur le plan tectonique, Tempier 1986 et Lemoine et al 1985 définissent une orogénèse antééburnéenne appelée burkinien (2,5 à 2,2Ga) affectant les terrains du Dabakalien sur la base d’un métamorphisme de haut degré accompagné d’une tectonique tangentielle locale des complexes amphibologneissiques de Sandikounda-Sonfara. Par contre, Dia (1988), Bertrand et al (1989) et Dia et al (1997) supposent que ce complexe serait la base du groupe de Mako et est la phase initiale de la croissance crustale du Paléoprotérozoïque. Selon eux les terrains du Dabakalien étaient la base de la croûte océanique remontée en surface par la mise en place de vastes complexes calco-alcalins et que le burkinien ne serait qu’une phase précoce de l’éburnéen. La thèse de ces derniers auteurs est appuyée par les récentes études géochronologiques menées par Gueye et al (2007) de par les âges trouvés sur différents plutons (2213 ± 3 à 2198 ± 2 Ma pour la granodiorite de Badon ; 2194 ± 4 Ma pour le gneiss tonalitique de Sandikounda ; 2074 ± 9 Ma pour le pluton de Tinkoto ; et (2067 ± 12Ma pour les roches felsiques encaissantes du pluton de Mamakono). Ces datations attestent ainsi d’une longue phase de l’orogénèse éburnéenne. Les intrusions plutoniques du Supergroupe de Mako Les roches plutoniques du Supergroupe de Mako sont de composition et de générations différentes. L’ensemble de ces intrusions plutoniques d’âges et de composition variés constitue le Batholite de Badon-Kakadian (Bassot, 1963). Il s’agit d’associations magmatiques de péridotites-pyroxénites-hornblendites-gabbro-diorites-anorthosites, constituant un complexe plutonique lité. Ils ont été ensuite suivis de complexes granodioritiques à granitiques répartis en plusieurs massifs. Le Complexe plutonique lité (Dioh et al., 1990 ; Dia et al., 1997) est un ensemble de formations caractérisé par l’existence d’un rubanement dû à l’alternance à des échelles variées (centimètres à décamètres) de lits mélanocrates, leucocrates et mésocrates. Les ensembles granodioritiques (Dioh et al., 1990 ; Dia et al., 1997 ; Gueye et al., 2008) correspondent à des plutons à dominante granodioritiques, formés d’associations magmatiques allant des termes gabbroïques aux termes granitiques et comprenant des gabbrodiorites et tonalites. 

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 LE GROUPE DE DIALE-DALEMA 

Le groupe de Dialé-Daléma est caractérisé par des sédiments détritiques avec des termes volcaniques calco-alcalins (andésites, occasionnellement des rhyolites). Il est recoupé par le batholite syntectonique de Saraya (Valéro et al, 1985 ; Pons et al, 1992) qui a été daté à 2079± 2 Ma (Hirdes et Davis, 2002, UPb sur Zircon) et qui divise le groupe en deux séries à savoir la série de Dialé à l’Est et la série de Daléma à l’Ouest. Il est également recoupé par un volcanoplutonisme circulaire à elliptique de Balangouma et Boboti (Ndiaye et al, 1997) à pétrographie hétérogène.  La série de Dialé est constituée à la base par des calcaires et des marbres dolomitiques, suivis de grauwackes, de grès et de pélites (Bassot, 1966). La zone de Bandafassi est caractérisée par des faciès carbonatés sous forme de marbres, ayant parfois un aspect conglomératique, associés à une série détritique et des roches éruptives (gabbros diorites et granitoïdes) Diallo (1983).  La série de Daléma consiste en des quartzites, des grauwackes, des schistes et des marbres interstratifiés et contenant parfois des brèches d’effondrement (Bassot, 1966). Le complexe plutonique Les termes plutoniques se rapportent aux granitoïdes de Boboti qui développent un important métamorphisme de contact dans leur encaissant sédimentaire, volcanique et hypovolcanique. Il ont fait l’objets de nombreuses études (Witchard, 1965 ; Bassot, 1966 ; Bassot et CahenVachette, 1984 ; Ndiaye et al., 1997). Les principaux faciès sont des granitoïdes à biotite, à amphibole, à pyroxène ; à biotites et amphiboles et à biotites et muscovite. Les massifs de Saraya, Boboti et Gamaye sont les plus importantes intrusions granitiques du Supergroupe de Dialé-Daléma. Le massif de Saraya est une syénogranite à muscovite et biotite avec des enclaves sédimentaires fortement affectées par le métamorphisme thermique. Le massif de Boboti est une granodiorite à pyroxène contenant de nombreuses enclaves (diorites, gabbros, métasédiments). Le massif de Gamaye est un granite à biotite. Ces massifs sont allongés suivant les directions NE-SW à NS et seraient syn- à tardi tectoniques (Bassot, 1966). Ils sont associés à de petits massifs circonscrits, pétrographiquement voisins du massif de Mamakono dans le Supergroupe de Mako (Bassot, 1966).

Table des matières

DEDICACES
Remerciements
ABREVIATIONS, ANNOTATIONS ET SIGLES
Résumé
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE
CHAPITRE 1 : LE CRATON OUEST AFRICAIN (COA
I. CONTEXTE GEOLOGIQUE ET STRUCTURAL
I.1. Les formations archéennes
I.2. Les formations paléoprotérozoïques
I.3 Les modèles lithologiques et structuraux des formations paléoprotérozoïques
II. Contexte métallogénique
II.1 Les différentes périodes métallogéniques
II.2 Minéralisation du craton ouest africain
II.2.1 Les minéralisations de l’Archéen
II.2.2 Les minéralisations du Protérozoïque inférieur
II.3. La typologie des gisements d’or
CHAPITRE 2 : LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU KENIEBA (BKK)
I. CONTEXTE GEOLOGIQUE ET STRUCTURAL
II.1. LES ENSEMBLES LITHOLOGIQUES
II.2. LE CADRE STRUCTURAL
CHAPITRE 3 : LE PERMIS DE KANOUMBA
I. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
II. CONTEXTE GEOLOGIQUE ET STRUCTURAL
II.1. LES ENSEMBLES LITHOLOGIQUES
II.2. LE CADRE STRUCTURAL
III. TRAVAUX REALISES DANS LE PERMIT DE KANOUMBA
III.1 REGOLITE
III.2 GEOCHIMIE REGIONALE
III.3 GEOPHYSIQUE
DEUXIEME PARTIE : ETUDES REGOLITIQUES, GEOCHIMIQUES, LITHOLOGIQUES, STRUCTURALES ET HYDROTHERMALES DU CORRIDOR DE SOFIA.
CHAPITRE 1 : LE REGOLITE
I. Méthodologie
II. Résultats et interprétations
III. Conclusion
CHAPITRE 2 : GEOCHIMIE SOL
I. Méthodologie
II. Résultats et interprétations
III. Corrélation entre la géochimie sol et le régolite
CHAPITRE 3 : LES ENSEMBLES LITHOLOGIQUES
I. La cartographie géologique
I. 1 Méthodologie
I. 2 Résultats et interprétations
II. Les travaux de tranchée
II.1 Méthodologie
II.2 Résultats et interprétation
III. Les Travaux de sondages
III.1 Méthodologie
III.2 Résultats et interprétations
IV. Description des différents faciès rencontrés
V. Géologie interprétative du corridor de Sofia
VI. Conclusion
CHAPITRE 4 : LE CADRE STRUCTURAL
I. Analyse linéamentaire
II. Analyse structurale en surface
III. Analyse structurale en subsurface
IV. Analyse structurale en profondeur
V. Identification et description des différentes structures
VI. La carte structurale interprétative du corridor.
CHAPITRE 5 : L’HYDROTHERMALISME
I. Altération en subsurface
II. Altération en profondeur
III. Description des différentes formes d’altération rencontrées
IV. Conclusion
TROISIEME PARTIE : CONTROLE DE LA MINERALISATION DANS LE CORRIDOR DE
SOFIA
CHAPITRE 1 : CONTROLE LITHOLOGIQUE DE LA MINERALISATION
I. Corrélation entre lithologie et minéralisation en surface
II. Corrélation entre lithologie et minéralisation en subsurface
III. Corrélation entre lithologie et minéralisation en profondeur
IV. Conclusion
CHAPITRE 2 : CONTROLE STRUCTURAL DE LA MINERALISATION
I. Corrélation entre structures majeures et minéralisation en surface
II. Corrélation entre structures et minéralisation en subsurface
III. Corrélation entre structures et minéralisation en profondeur
CHAPITRE 3 : CONTROLE HYDROTHERMAL DE LA MINERALISATION
I. Corrélation entre altération et minéralisation en subsurface
II. Corrélation entre altération hydrothermale et minéralisation en profondeur.
CHAPITRE 4 : PROPOSITION DE MODELE ET COMPARAISON DES STYLES DE MINERALISATION
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

 

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