CONTRÔLE LITHOLOGIQUE, HYDROTHERMAL ET STRUCTURAL DE LA MINERALISATION AURIFERE
Les horizons d’altération supergéne
Les horizons d’altération sont généralement composés des niveaux distincts suivants : la cuirasse latéritique de couleur rouge à jaunâtre indurée à éléments de pisolites ; le niveau d’argile bariolée ou mottled zone de couleur jaune blanchâtre ; le niveau d’alluvions composé d’éléments hétérogènes, subarrondis à arrondis ; la saprolite et le saprock dont la nature dépend de la roche mère sous-jascente. Cette succession de l’horizon d’altération n’est pas toujours vérifié. En effet certains niveaux tels que l’argile bariolée et les alluvions peuvent être absents dans certains trous.
Description des faciès
L’étude détaillée des deux sections a fait ressortir un nombre relativement conséquent de faciès à dominante sédimentaire. 2
Les faciès sédimentaires
Les pélites
Les pélites sont des roches sédimentaires de la classe des lutites dont la taille des éléments est inférieur à 4µm. elles sont composées majoritairement de grains de quartz détritique, de micas, de chlorite et de plagioclase. Les pélites de Boto peuvent être subdivisées en plusieurs faciès en fonction de leur altération et du niveau de déformation (figure 12). Le faciès de pélites 1 : Ce faciès se rencontre dans la partie ouest des sections ainsi qu’à la fin de sondage des derniers trous de la deuxième section. Ce sont des pélites noires contenant de rares passes de grés ou siltites millimétrique. Elles ont subi une altération en hématite, chlorite, et calcite qui se manifeste le plus souvent le long du plan de stratification discrète. La roche présente aussi des boudins de calcite plus ou moins parallèle à la stratification. 28 Le faciès de pélites 2 : C’est un faciès de pélites montrant une alternance régulière avec des passes de siltites millimétriques à centimétriques. Les niveaux de pélites sont hématisés, ce qui leur donnent une couleur rouge alors que les niveaux de siltites albitisés sont de couleur rose-rougeâtre. Le faciès de pélites 3 : Ce sont des pélites gréseuses, bréchifiées ou cisaillées, le plus souvent albitisées de couleur orangée. Elles contiennent des veines à dolomie, magnétite, chlorite et pyrite non minéralisées. Ce faciès est plus commun sur la section 2. Figure 12 : Les pélites; a) pélites noires ;b) pélites à passées de siltites ; c) pélites déformées et albitisées.
Les grès
Dans le secteur de Malikoundi, les grès sont peu communs. Mis à part les niveaux de grès centimétriques que l’on retrouve dans l’unité de flysch, une « lentille » de grès a été cartographiée sur la section 1. C’est un niveau de grès à grains moyen (figure 13a) altéré de couleur rose à rougeâtre (albitisation) alternant avec un niveau de grès fin fortement hématisés (grès laminés). Il est aussi traversé par deux générations de veines ; des veines à calcite-magnétite-chlorite-pyrite, et des veines de quartz+ tourmaline+pyrite +-chlorite qui remobilisent la première génération de veines. 29 En lame mince, les cristaux de quartz sont subarrondis à étirés de dimensions millimétrique moulés par une matrice de quartz micrométrique, de chlorite, de muscovite et de minéraux opaques (figure 13b). Figure 13 : a) Grès albitisé à veinules de calcite+chlorite+pyrite; b) alternance de lits de quartz étirés avec des lits de quartz microcrystalline+chlorite+muscovite.
Les grauwackes
Ce sont des grès fins et noirs constitués de fragments divers qui donnent à la roche un aspect sale (figure 14a). Ils sont plus représentatifs sur la section 1 où ils alternent avec les niveaux de grès albitisés. L’étude microscopique montre des minéraux de plagioclase très abondants, de minéraux de quartz et des fragments de roches dans une matrice abondante de chlorite et de séricite (figure 14b). Figure 14 : a) grauwackes (DBDD-2116, 211,6m); b) assemblage de plagioclase et de quartz dans une matice de séricite et de chlorite.
Les conglomérats
Ce faciès a été défini sous le nom d’agglomérats au début de la campagne pour regrouper les faciès qui ressemblaient à ceux du prospect de Boto 5. Ces roches sont composées d’éléments figurés bruns, roses, jaunâtres ou rougeâtres, de dimensions millimétriques à centimétriques, le plus souvent sub-arrondis à étirés. Les éléments sont pris dans une matrice noire- verdâtre chloritisée parfois carbonatée. L’étirement des éléments est parallèle à la schistosité primaire (figure 15a). Ce type d’agglomérat apparaît dans les quatre premiers forages constituant la section 1 ; ils peuvent être assimilés à des microconglomérats constituant la base de l’unité des flysch. La nature sédimentaire de cette roche est confirmée par l’étude microscopique. En effet, sur la lame mince (figure 15b), on distingue nettement de nombreux fragments de plagioclases, des minéraux de quartz à extinction ondulante très peu abondant, de la séricite et des fragments de roches à éléments de quartz. Des veinules de quartz+ calcite +minéraux opaques (probablement la pyrite) traverse la roche. Ces veinules développent une chloritisation aux épontes. Figure 15 :a) Conglomérat à éléments de pélites et de grès albitisés montrant des veinules de ch+py+mt (DBDD-2131, 236m) ; b) association de fragment de roche + des minéraux de Plg, de Qz, d’Ort liée par une matrice de Se+Ch montrant une texture conglomératique.
Les carbonates
Plusieurs niveaux de carbonate ont été cartographiés dans les deux sections. Ce sont en général des carbonates impurs et rubanés, à passées grèseuses ou pélitiques communément appelés cipolins. Ils sont blancs, ou verdâtres lorsqu’ils sont fortement chloritisés. La foliation mylonitique est plissée (figure 16). ; Ce plissement peut avoir deux origines : 31 plissement lié à des contraintes tectoniques ; plissement par écoulement. Figure 16 : carbonate microplissée (DBDD-2206, 207m).
Les faciès volcanosédimentaires tufs andésitiques
En macroscopie, cette roche donne une texture de pélites hématisées contenant une dissémination de minéraux verdâtres qui alternent avec des niveaux plus grossiers à chlorite –albite (figure17a). L’étude microscopique montre un litage discret de niveau de pélites qui alterne avec des lits composés de fragments de plagioclases, de biotites et d’amphiboles chloritisés (figure 17b). La présence de ces minéraux définit la nature andésitique de ces tufs. Figure 17 : a) tuf andésitique (DBDD-2206, 125m); b) alternance de niveau de pélites avec des lits discret de Plg+ de Bt et d’Hb.
Les roches magmatiques
Diorites
Elles sont sombres à texture grenue, composées de plagioclase, d’hornblende, de biotite, d’orthose et un peu de quartz (figure 18a). En microscopie, la roche est mylonitisée à plan de cisaillement C formé par les amphiboles chloritisés. Les cristaux de plagioclases sont, soit fracturés et cisaillés en dominos parallèles au plan S de schistosité, soit recristallisés en minéraux de quartz et d’albite. Figure 18 : a) diorite foliée (DBDD-2207, 105m); b) lame mine montrant un minéral de Plg fracturé entouré par des niveaux d’amphibole chloritisé.
Dolérites
C’est une roche à texture microgrenue composée de minéraux verts noirâtres d’amphibole, des plagioclases albitisés (figure 19a). Elle est traversée par de veines de quartz +tourmaline+pyrite. L’étude microscopique montre des lattes de plagioclases albitisés, des pyroxénes déstabilisés en amphiboles qui donnent une texture doléritique (figure 19b). 33 Figure 19 : a) Dolérite (DBDD 2206 226m); b) abondance des lattes de plagioclase montrant une texture doléritique.
Andésites
De teinte verdâtre tachetée de noir et de blanc, ce faciès présente des phénocristaux automorphes de feldspaths ainsi que des vésicules remplies généralement de chlorite et de calcite (figure20a). Des lambeaux ou enclaves de l’encaissant peuvent se retrouver à l’intérieur de cette unité. Notons que ces faciès à contact généralement figé s’accompagnent d’une recristallisation de fibre de calcite syncinématique indiquant la direction d’ouverture de la faille, ou de gouge argileuse lorsqu’ils sont repris par des failles tardives. L’étude microscopique (figure20b) montre que les phénocristaux de plagioclase se présentent en baguettes orientées suivant une direction préférentielle perpendiculaire aux fibres de calcite ; ce qui prouve que la tectonique contrôle la mise en place de ces laves. Figure 20 : a) Andésite au contact figé avec les pélites; b) baguettes de Plg orientées associées à des vacuoles à remplissage de calcite (DBDD-2207, 163 m).
Colonne lithostatigraphique et nature des contacts
Les roches saines de la section 1 de Malikoundi sont recouvertes par une couche de latérites se développant sur des niveaux d’alluvions. Sur cette section (figure 21), deux unités lithologiques se distinguent: – A l’ouest, la séquence lithologique est constituée de haut vers le bas par : les pélites noires renfermant par endroit des passes gréseuses centimétriques à décimétriques, des agglomérats et du cipolin ; ces derniers sont intrudés par des diorites. Cette séquence lithologique est en contact anormal avec les grès (grès albitisés alternant avec des grauwackes). Ces grès sont ainsi bordés par deux niveaux de cipolins. Leur contact inférieur avec le cipolin se manifeste par une zone peu épaisse, très argileuse et très chloriteuse (gouge), alors que leur contact supérieur est fortement cisaillé. – Le centre de la section est occupé par des pélites à structures lenticulaires traversées par des laves andésitiques. – A l’est, l’unité pélitique réapparait fortement déformée, albitisée et hématisée.
L’altération supergène produit sur cette section un niveau de saprock et de saprolite d’une épaisseur de 50m sur lesquelles s’est déposée une couche d’alluvions entièrement latérisée à son sommet. La séquence lithologique (figure 22) est principalement formée de pélites noires qui alternent avec des passes décimétriques à métriques de grès ou de siltites, des cipolins, des agglomérats et des intrusions de diorite et de laves vésiculaires sous forme de dykes et de sills. Les unités lithologiques ont un pendage vers l’ouest qui est cependant plus redressé par rapport à la section 1 de Malikoundi. A partir de ces informations, une colonne lithostratigraphique résumant la lithologie du secteur est proposée (figure 23).
RÉSUMÉ |