Contrôle des adventices
Les mauvaises herbes constituent une contrainte majeure de la riziculture (Lacharme, 2001a). La prolifération mal contrôlée des adventices est reconnue pour être responsable de pertes de production très élevées, allant jusqu’à 100% en riz pluvial en Afrique de l’Ouest (Akobundu, 1996). La connaissance des adventices est nécessaire pour proposer leur meilleure gestion dans les agrosystèmes. Au Sénégal nous pouvons citez certains méthodes techniques utilisées pour la lutte contre les adventices : le désherbage manuel, mécanique et chimique. Le désherbage manuel, reste la méthode la plus efficace sur des petites surfaces mais il est fastidieux et demande une maind’oeuvre. Le désherbage mécanique qui nécessite l’achat d’un matériel demande des moyens.
Pour le désherbage chimique, il est efficace et est employé dans les grandes surfaces mais, il présente de nombreuses conséquences sur la santé humaine, animale et sur l’environnement. Selon Samb (1992), la combinaison de ces méthodes de contrôle des adventices donne de meilleurs résultats. Pour Liebman et Davis, (2000), l’application d’engrais un peu tôt stimule la croissance des adventices. Une fertilité du sol améliorée est importante pour la gestion efficace des adventices parasites tels que le genre Rhamphicarpa (Rodenburget al. 2011). Au Sénégal, Haefele et al. (2004) ont rapporté que la variété de riz Java de bas-fonds est compétitive vis-à-vis des adventices et à un rendement élevé. Pour cette variété riz jaya les pertes de rendements causées par les adventices sont estimées à 20% comparées à la variété de riz Sahel 108 dont les pertes sont estimées à 40 %. Selon Haefele et al. (2002), les herbicides sont souvent associés à d’autres options de lutte. A titre d’exemple, dans les systèmes irrigués au Sénégal, la plupart des producteurs utilisent la lutte chimique contre les adventices suivie du désherbage manuel. Ainsi, il est nécessaire de bien connaître ces adventices pour proposer une méthode de les gérer de manière durable.
Présentation de la zone d’étude
La commune de Diembéring est située entre 12° 28′ 01″ nord et, 16° 46′ 50″ ouest (www.diembering.com) dans la région naturelle de la Casamance, une des zones les plus humides du Sénégal (figure 2). Elle abrite une unité écologique spécifique grâce à sa situation géographique d’interface entre la mer et le continent (PEPAM, 2007).Cette commune située à l’extrême sud-ouest du Sénégal comprend 21 villages sur une superficie de 237 km². Elle est limitée au nord par le fleuve Casamance, à l’est par les communes de Mlomp, Oukout et Santhiaba Manjacque, au sud par la République de Guinée Bissau et à l’ouest par l’Océan Atlantique (PEPAM, 2007). Son climat de type tropical, sub-guinéen se caractérise par une longue saison sèche de 7 mois et demi (novembre -mi-mai) et une saison des pluies qui s’étend sur 4 mois et demi (juin à mioctobre) et reste la saison favorable aux activités agricoles (Sarr, 2015). Les sols sont d’une dominance dunaire (www.diembering.com).
La végétation est caractérisée par la présence de forêts claires et de savanes boisées qui peuplent les zones de plateaux et les terrasses tandis que les mangroves et les palmeraies occupent les terres halomorphes et les sols hydromorphes (PEPAM 2007). Les activités principales des populations dans cette partie sud-ouest du Sénégal sont : l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce et le tourisme (Bassène, 2012). En agriculture, la culture du riz a toujours été et reste l’activité dominante du fait des habitudes alimentaires et des pratiques culturels des populations. Cette riziculture est pratiquée dans les plateaux et les bas-fonds. La riziculture de bas-fonds recule au profit du riz de plateaux à cause de la salinisation des rizières. D’autres cultures vivrières sont également pratiquées autour des cases ou en association [riz (en pépinière), mil, maïs, niébé, manioc, patate], dans le souci de diversifier la production. Les cultures commerciales sont dominées par celle de l’arachide qui est surtout pratiquée à Boucotte Diembéring (PEPAM, 2007). L’élevage n’est pas très développé et est caractérisé essentiellement par un système sédentaire, confiné dans le terroir villageois et destiné à l’autoconsommation (PEPAM, 2007). L’ouverture de la commune à l’océan Atlantique et ses cours d’eau internes, démontre la disponibilité des ressources halieutiques. L’exploitation de ces ressources halieutiques (pêche) présente deux systèmes : la pêche maritime qui se pratique en haute mer et celle autour des bolongs (Sarr, 2015). Le tourisme est important dans cette zone, notamment le tourisme balnéaire et celui de découverte. La façade maritime et les positions des îles confèrent au site du Cap Skirring le poumon économique de la région de Ziguinchor, voire de toute la Casamance (Sarr, 2015). La population est composée de diverses ethnies majoritairement constitués par ordre d’importance des Diolas, des Ouolofs, des Manjaques, des Sérères, des Peulhs et des Mandingues. La religion dominante est l’animisme, pratiqué principalement par les Diolas, suivie du Christianisme et de l’Islam (PEPAM, 2007).