Contrôle de Rubus moluccanus
(ROSACEAE) dans la Reserve Naturelle
Faune
La RNI de Betampona constitue l’un des sites de conservation des groupes d’animaux (BIRKINSHAW, 2002). Elle possède une richesse faunistique élevée avec : – 35 espèces de mammifères regroupés dans 12 familles et 6 ordres. Parmi ces espèces, trois (03) lémuriens sont considérées comme hautement menacées telles que : Indri indri, Propithecus diadema diadema et Varecia variegata variegata qui est l’espèce- clé de la Réserve. – 89 espèces d’oiseaux ont été recensées au sein de la Réserve, regroupées dans 39 familles et 14 ordres dont les genres Coracopsis et Coua sont les plus connus (Britt, 2002) – Il existe 69 espèces de reptiles et 76 espèces d’amphibiens.
Flore et végétation
Selon PERRIER DE LA BATHIE (1921), la Réserve de Betampona appartient à la flore du vent. Elle fait partie du domaine de l’Est (HUMBERT, 1955), de la zone éco floristique orientale de basse altitude (FARAMALALA & RAJERIARISON, 1999) et dans l’écorégion humide (SCHATZ, 2000). Conformément au type de sol et de climat de la région, la végétation climacique est caractérisée par une forêt dense humide sempervirente de basse altitude (HUMBERT & COURS DARNE, 1965), appartenant à la série à Anthostema (EUPHORBIACEAE) et MYRISTICACEAE. Du côté flore, la RNI Betampona est reconnue comme un des sites les plus importants à Madagascar avec 807 espèces vasculaires recensées et qui se répartissent dans 296 genres appartenant à 114 familles (TAHIRINIRAINY, 2011). Cette richesse est présentée dans le tableau 1.
L’homme et ses activités
La réserve naturelle intégrale de Betampona est entourée de 6 Fokontany appartenant à 2 communes rurales. Dans chaque village, l’organisation sociale des populations est assurée par deux dirigeants : le président du Fokontany est chargé des affaires administratives et les Tangalamena, qui sont des personnes les plus âgées et acceptées dans les villages, dirigeant les cérémonies ancestrales et conservent les coutumes. Le groupe ethnique dominant dans cette région est le Betsimisaraka mais d’autres groupes sont présents comme les Merina, l’Antandroy et l’Antaimoro. Ces populations pratiquent la culture sur brûlis ou « Tavy », la culture de bananiers, de caféiers, de maniocs. La plupart des ménages pratiquent des petits élevages. Il y a aussi les exploitations artisanales à partir des produits forestiers comme la vannerie ou le « Rary » qui ravitaille le centre-ville de Toamasina
Historique de Rubus moluccanus
L’aire d’origine de Rubus moluccanus est localisée dans le Sud-Est asiatique, à partir de la Chine et de la Birmanie (Cadet, 1977). Après son introduction probable par l’homme, Rubus moluccanus nommée « Takoaka » à Madagascar est présent sur quelques îles de l’Océan Indien : La Réunion, Maurice, Mayotte mais également en Australie. Dans chacune de ces localités, elle est déclarée comme une plante envahissante. Elle a été introduite à Madagascar après l’année 1932 par une usine qui la prenait comme une vigne sauvage (Binggeli, 2003).
Classification de Rubus moluccanus
L’espèce est classée comme suit (suivant APG II) : REGNE : PLANTAE EMBRANCHEMENT: TRACHEOPHYTA CLASSE : SPERMATOPSIDA ORDRE : ROSALES FAMILLE : ROSACEAE Sous-famille: ROSOIDEAE GENRE : Rubus Espèce : moluccanus Vernaculaire : Takoaka
Répartition de Rubus moluccanus dans la réserve
Rubus moluccanus envahit 79,6 ha de la Réserve Naturelle Intégrale de Betampona en 2012. Cette espèce présente une proliferation très rapide car de 2005 à 2012 son aire d’occupation a augmenté de 52 ha, passant de 27,6 ha en 2005 à 79,6 ha en 2012. Elle a montré un plus fort taux de croissance (188,4%) par rapport aux autres plantes envahissantes durant cette intervalle de temps (Ghulam, 2014). Rubus moluccanus a besoin de lumière directe pour se développer, et on peut la trouver dans les lisières forestières et les forêts secondaires. . Elle est prolifique à la périphérie de la RNI et peut également être trouvée dans la réserve elle-même dans des zones ouvertes créées par l’exploitation forestière, anciens champs de cultures, glissements de terrain et d’autres causes naturelles ou anthropiques. La carte 5 montre la répartition des 3 plantes envahissantes dans la RNI. Rubus moluccanus est présentée en bleu dans cette carte et les 12 plots se trouvent dans la partie entourée en rouge
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