Contrôle de conformité de la qualité des huiles végétales conditionnées
Généralités sur les huiles végétales
Historique de l’entreprise
En septembre 1975, Lesieur Afrique est nationalisé pour devenir la SONACOS (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal). Mais la filière arachide rencontre des difficultés et en mars 2005 la SONACOS est privatisée au profit d’un consortium mené par le groupe Advens. Le 1er janvier 2007, la société repart sur de nouvelles bases. Elle change de nom et devient Suneor – une combinaison de sunu qui signifie « notre » en wolof et or, car l’arachide étant une des principales ressources du pays . Suneor est le premier acteur de l’industrie agro-alimentaire du Sénégal, la première société d’huiles de table du Sénégal. Le classement 2007 des 500 meilleures entreprises africaines situait la Suneor à la 433e place (375e l’année précédente) . C’était la douzième entreprise sénégalaise dans ce palmarès annuel.
Composition des huiles végétales
On appelle huile végétale une matière grasse liquide et comestible obtenue à partir de graines oléagineuses (tournesol, soja, arachide, olive) et utilisée en cuisine et dans l’alimentation. Les huiles végétales, qui contiennent 100% de lipides, proviennent de graines oléagineuses, de la pulpe de fruits d’oléagineux, ou encore de germes de céréales . Ces lipides sont répartis en 3 catégories d’acides gras . Acides Gras Saturés (AGS) : 25 % des lipides totaux ; .Acides gras Mono insaturés (AGMI) : 60 % des lipides totaux ; .Acides Gras Poly insaturés (AGPI) : 15 % des lipides totaux. Les constituants mineurs représentent des traces et sont composés de : -phospholipides -lipides complexes -constituants non glycériques comme les vitamines. L’huile d’arachide « d’Origine Sénégal » contient en moyenne 19% d’Acides Gras Saturés (AGS), 62 % d’Acides gras Mono insaturés (AGMI) et 19 % d’Acides Gras Poly insaturés. Elle a un profil nutritionnel idéal .
Importance économique
Six espèces végétales seulement assurent plus de 90 % de la production mondiale d’huile pour la consommation humaine. La survie de la population mondiale dépend de la production de ces quelques espèces pour la partie lipidique de sa ration alimentaire. Tableau I : Résumé de la production mondiale de quelques huiles Source : Oil world La production d’huiles végétales a été multipliée par 4 aux USA entre 1945 et 1965 et de 50 % en Chine entre 1991 et 1996 . Le continent africain est restée à la traîne du développement et n’ayant connu qu’une augmentation minime des apports énergétiques dans la même période . Pour l’Afrique sub-saharienne, le solde des échanges d’huiles végétales était positif en 1960 (+300 000 tonnes), alors qu’il est négatif à la fin des années 1990 (-2,8 millions de tonnes en 1998), ce qui met en évidence la dépendance croissante de ces pays vis à vis des corps gras végétaux importés. Au Sénégal, le déficit a été comblé en 2000 par l’importation de 98 000 tonnes d’huile de soja, palme et colza respectivement en provenance d’Amérique du sud, d’UE et de Côte d’Ivoire [18]. Cependant, la culture de l’arachide au Sénégal revêt une importance économique, sociale et culturelle. Elle concerne 10% de la population (1 million de producteurs) sur 842 000 ha, mais est actuellement dans une situation difficile, entraînant une chute de la production et des exportations [18]. Le Sénégal a adopté une stratégie particulière dans le secteur des oléagineux : les sénégalais ne consomment pas l’huile d’arachide produite localement. La production d’arachide destinée au marché local est consommée sous forme de pâte d’arachide, d’arachide de bouche, de fane pour le bétail mais non d’huile, car c’est une huile trop chère pour les consommateurs locaux qui est donc destinée à l’exportation. En 2005, plus de 250.000 tonnes de graines récoltées ont été vendues aux industriels locaux qui ont produit plus de 80.000 tonnes d’huile. 95% de cette huile est exportée. Dans les années 80, le choix a été fait d’importer des huiles végétales pour la consommation humaine et d’exporter l’huile d’arachide industrielle [18]. Production mondiale d’huiles végétales en millions de tonnes Année 2003-2004 Soja 32,0 32 % Palme 27,2 28 % Colza 13,6 13,5 % Tournesol 9,0 8,9 % Arachide 4,8 4,8 % Coton 4,2 4,2 % Total 90,8 91,4 % 4 Suneor commercialise au Sénégal, mais aussi exporte l’huile et les tourteaux. Au total, Suneor produit chaque année plus de 100millions de litres d’huiles pour les consommateurs sénégalais et panafricains .
La place de l’huile dans l’alimentation
L’alimentation est non seulement une source de plaisir, mais aussi un moyen de préserver sa santé. L’huile a une place importante dans l’alimentation, notre corps a besoin d’un apport calorique de 30% de lipides environ [26]. Cependant, il convient de savoir équilibrer son alimentation. Pour que notre alimentation soit équilibrée, nous devons veiller à ce que notre consommation en lipides (matières grasses) représente 35% des calories totales. En effet, les matières grasses sont importantes pour le fonctionnement du cerveau. Elles fournissent de l’énergie, constituent les précurseurs des hormones (prostaglandines) et véhiculent les vitamines A, D et E. Elles facilitent l’absorption du calcium et sa fixation sur les os via les vitamines apportées.
La production d’huile végétale
L’huile peut être produite de façon industrielle ou artisanale. Cependant, la Suneor produit uniquement de l’huile d’arachide, l’huile de soja est importée de l’Argentine et du Brésil.
La production industrielle
Elle se déroule en plusieurs phases : Pression Les graines d’arachide sont aplaties dans des cylindres et transformées en flocons, puis elles sont cuites à 80°c, tamisées et séchées sous vide à 100°c pour faciliter l’extraction de l’huile et des tourteaux qui peuvent contenir 12 à 20% d’huile. Extraction Elle consiste à extraire l’huile des tourteaux gras à l’aide d’un solvant alimentaire (l’hexane). On obtient du marc à 20-30% d’hexane et le miscella. Ensuite on fait une distillation du miscella par chauffage sous vide puis condensation ; l’huile d’extraction sera séchée sous vide à 100°c pour sa conservation. Pour extraire l’huile des tourteaux, on fait une extraction du solvant par passage à la vapeur dans une tour. Le solvant est récupéré et peut être réutilisé dans le procès miscella. La pression et l’extraction se font à Lydiane et à Ziguinchor, après ces deux étapes on obtient de l’huile végétale brute qui est transportée à Dakar par voie maritime pour le raffinage. Raffinage Une fois à Dakar, l’huile est stockée dans des réservoirs au niveau du port autonome puis transférée au Conditionnement Des Huiles (CDH) qui ne l’envoie au raffinage qu’après analyse d’un échantillon au laboratoire. Le raffinage consiste à éliminer certains composés gênants comme les phospholipides et les acides gras. Il comporte les étapes suivantes : -Elimination des phospholipides par brassage avec de l’eau acidulée. On obtient un mélange huile+acide qu’on appelle huile hydratée ; -Elimination des acides gras libres au moyen d’une solution de soude 0,0326N ; -Centrifugation pour éliminer les savons, puis on lave l’huile deux fois avec de l’eau à 90°C pour neutraliser le gout ; -Séchage sous vide ; -Décoloration par brassage à 90°C avec de la terre ; -Désodorisation à l’aide de vapeur d’eau à 150-180°C ; -Stockage dans des réservoirs. On peut donc dire que le raffinage est un traitement de purification qui rend l’huile utilisable et consommable. A- La production artisanale La production artisanale se fait généralement dans les villages où les moyens ne sont pas réunis pour produire une huile de qualité. Elle se fait par des méthodes traditionnelles de pressage et trituration ce qui donne de fins morceaux et souvent sous forme de pâte d’où la nécessité de faire une décantation, puis une filtration pour récupérer l’huile. D’après Ndiaye et al [19], les huiles végétales artisanales alimentaires sont de plus en plus consommées par les Sénégalais en raison de la chute de leur pouvoir d’achat. Cette production présente souvent des risques car au fur et à mesure que la graine vieillisse, l’acidité augmente et devient supérieure à la norme Codex et il y a également risque de contamination par les aflatoxines. Chez l’homme, des études épidémiologiques conduites en Afrique, en Asie et aux Etats-Unis ont montré que l’ingestion d’aflatoxines a une incidence certaine sur l’étiologie du cancer du foie. Cet effet cancérogène a été mis en évidence chez des espèces animales soumises à des expérimentations de longue durée. De plus, les études réalisées par Cliford et al. [9] chez le rat et par Zuchermen [22] sur les cellules de foie humain en culture ont montré que les aflatoxines sont des inhibiteurs de synthèse extrêmement actifs. En fait, elles induisent le blocage de la synthèse de l’ARN, de L’ADN et des protéines. Cependant, il faut noter que l’aflatoxine n’est pas une toxine spécifique à l’arachide, même si celle-ci en constitue le substrat de prédilection. On la retrouve, entre autres, sur le riz, le manioc, le maïs .
Partie I : Synthèse bibliographique. |