Contribution géographique à l’étude de l’occupation des milieux insalubres

Les migrants en ville

Les modes de vie : Les ruraux qui viennent d’arriver en ville ont encore un style de vie campagnard. Leurs habitudes sont marquées par les collectes des produits naturels et l’exploitation de la forêt, ce qui va mener jusqu’à une installation temporaire.
Les collectes de produits naturels et l’exploitation de la forêt : La vie quotidienne des migrants en ville ressemble beaucoup à celle qu’ils ont eu dans leur milieu natal. Comme dans leurs villages d’origine, à Toliara, ils ne cessent de visiter la forêt pour chercher des produits comestibles tels que les fruits de Jujubiers, de dattiers et de tamariniers. La recherche de ces produits permet de compléter leurs activités quotidiennes. Face à cette situation, la plupart des migrants ruraux en ville vendent les produits de leurs collectes à bazar S.C.A.M.A (Société de Conserve Alimentaire de la Montagne d’Ambre) et aux abords de la route vers Maninday.
Pour le migrant Mahafale, la vie en milieu urbain de Toliara est aussi peu de différence à celle qu’ils ont dans leur village d’origine. Ils exploitent les forêts sur la route qui mène à Sakaraha (RN7) et les forêts du Nord, sur la route allant de Toliara vers Ankililoaka (RN9) pour fabriquer de charbon de bois. Ce charbon est commercialisé à Toliara.
Il y a aussi ceux qui coupent les arbres dans les forêts aux alentours de Toliara pour avoir les bois de chauffage vendus en ville.
Certains groupes Tanalana en ville vont accompagner le Vezo autochtone-tompontany du quartier de Sakabera pour exploiter le Vondro (Typha angustifolia) sur le marais à typha au Nord de Toliara appelé Ranobe. Ce Vondro est presque vendu au Bazar Antaninarenina (sur la route vers le stationnement de Tsongobory).

Les lieux d’habitations

Les caractères généraux : Les migrants ruraux en ville ont les mêmes environnements d’occupation des quartiers. Dans l’ensemble, les habitations y sont beaucoup plus de types ruraux qu’urbains. Les gens sont incontestablement au bas niveau de vie, d’où, ils habitent dans des cases traditionnelles. Ces cases vétustes et branlantes s’enchevêtrent sans ordre autour des ruelles exigües et sans électricité. Mais, en général, les quartiers sont dotés des bornes fontaines de 10 à 30 Ariary par seau. Il y a aussi des bacs à ordures mobiles qui sont toujours pleins de déchets ; c’est-à-dire que les ramassages des ordures ménagères sont tellement rares dans ces quartiers.
On souligne également que dans les différents quartiers urbains de Toliara, les nouveaux venus en ville font leurs besoins aux espaces encore libres ou dans un coin de leur cours, ou encore dans un coin au bord de la route. Alors, malgré les efforts de ces migrants pour s’adapter au milieu urbain, leurs quartiers sont désordonnés et très sales comme le cas des quartiers Tsimenatse I et II, Betania – Tanambao, Besakoa, Tsienengea, Ambohitsabo etc…..

Les activités de types ruraux

L’agriculture : Dans la ville de Toliara, l’agriculture joue un rôle de l’autosubsistance et d’une réduction de dépenses monétaires. La pratique de l’agriculture est un moyen de survie pour certaines couches de migrants ruraux en ville.
Comme dans leur village d’origine, la plupart d’entre eux ne ratent pas à la pratique de culture de feuilles potagères surtout des salades, « Anamamy-(Salamium rigium), Kimalao – (Phyllantus slecauo), Anantsonga-(Brassca chincusus) ». Face à cela, cette culture se multiplie toujours, dans les quartiers périphériques urbains (Tsongobory, Antaravay, Betania-Tanambao, Andamasina, Andakoro).
L’élevage : A part de la pratique agricole, certains néo-citadins font également de l’élevage comme activité. L’élevage occupe la quatrième place de leurs activités après le commerce ambulant, l’artisanat et l’agriculture. Il s’agit d’élevage : caprin, porcin, bovin.
Pour les chèvres, nous les trouvons dans tous les différents coins de l’espace urbain à la recherche de pâturage ; c’est-à-dire la végétation rabougrie. Cette végétation pousse généralement à l’abri des dunes (à Antaninarenina, Tsongobory), aux abords de mangroves (à ambohitsabo, Anketraka) et au long de route nationale 7et 9 ainsi qu’aux chemins des quartiers périphériques. Comme les chèvres sont omniprésentes, nous les trouvons souvent dans les terrains vagues libres des quartiers périphériques tels que Besasavy, Tsongobory, Motombe ou autour des dépôts d’ordures.

LIRE AUSSI :  Apport de la photogrammétrie satellite pour la modélisation du manteau neigeux

Les causes de l’occupation des milieux insalubres

Les lieux d’activités : Les milieux que nous avons cités au- dessus sont entièrement occupés par les gens. A part Tsongobory et Tsianaloka, ce sont des groupes pêcheurs Vezo qui prédominent dans ces milieux.
Comme nous avons dit dans la première-partie, les vezo s’occupent de la pêche comme activité principale. De cette situation, ils s’installent sans aucun doute sur les quartiers situés à proximité de la mer comme Ankiembe-bas, Ambohitsabo Ouest, Tsimenatse I Ouest. En effet, malgré la stagnation des eaux usées et pluviales, les populations continuent à occuper les zones basses, c’est-à-dire les terrains de leurs ancêtres. Et Aujourd’hui, ces bas quartiers qui ne se trouvent pas loin de la côte permettent de faciliter le débouché de leurs produits.
Pour le cas des autres groupes de population (à part les vezo pêcheurs), ils habitent dans les quartiers insalubres où sont situés leurs lieux de travaux (le marché pour les petits commerçants, et les champs pour les agriculteurs).
Le Faible niveau de vie : Dans l’ensemble, la plupart de gens qui occupent ces quartiers insalubres, sont de gens qui n’arrivent même pas à régulariser leur vie quotidienne ; parmi lesquels les pauvres demeurant dans une case en vondro de petite pièce (pas d’un réseau d’assainissement). Cette case préfabriquée en vondro est évidemment démontable venant généralement d’un village de Tsonoabo. Le prix de ce type de case est moins cher, c’est-à-dire 50.000 à 60.000A par case. Pour les Vezo marins, noyau de la population de la ville, qui ont des habitudes de consacrer leur vie à la mer, dans la majorité des cas, ne savent pas lire ni écrire. Selon les enquêtes effectuées auprès des habitants de ces quartiers, ils n’arrivent même pas à terminer les études de l’Ecole primaire. L’Abandon précoce de l’école de ce groupe marin autochtone est liée à l’exploitation de la mer.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES ASPECTS PHYSIQUES ET LE MILIEU HUMAIN 
I. La géographie physique 
I. 1. Le climat
I. 2. Le sol
CHAPITRE II : L’HETEROGENEITE DE LA POPULATION 
II.1. La population autochtone
II.1.1. Le groupe Vezo
II.2.1. La population originaire du sud
II.2.1.1. Le groupe tanalana
II.2.1.2. Le groupe mahafale
II.2.1.3. Le Groupe Antandroy
II.2.2. La population étrangère
II.2.2.1.L’ importance numérique
II .2. 2.2. Les causes de l’installation
III.1 : Les causes 
III.1.1 : Les causes socio-économiques
III.1.1.1 : La recherche d’emplois
III.1.1.2. Les problèmes familiaux
III.1.1.3.L’amélioration au niveau de la scolarisation et de la santé
III.1.2. Les causes naturelles
III.1.2.1 L’insuffisance de l’eau
III.1.2.2. Les difficultés de la pratique de l’agriculture et de l’élevage
III.2. Les migrants en ville 
III.2.1. Les modes de vie
III.2.1.1. Les collectes de produits naturels et l’exploitation de la forêt
III. 2.1.2. L’installation temporaire
III.2.2. Les lieux d’habitations
III.2.2.1. Les caractères généraux
III. 2.2. 2. Le type d’habitat
III.2.2. 3. Le sol et les eaux usées domestiques
CHAPITRE IV : LES ACTIVITES DES MIGRANTS 
IV .1. Le secteur informel 
IV. 1.1 Le commerce ambulant
IV. 1. 3. L’artisanat
IV.2. Les activités de types ruraux 
IV.2.1. L’agriculture
IV.2.2. L’élevage
CHAPITRE V : LA POPULATION URBAINE
V .1 : La Répartition de la population 
V.1.1 : Les Quartiers
V.1.2. La Population dans l’arrondissement
V .2. L’évolution de la population 
CHAPITRE VI : LES EXEMPLES DES MILIEUX INSALUBRES 
VI .1. Quelques échantillons des quartiers insalubres
VI .1.1. Ankiembe-bas
VI.1.2 Ambohitsabo Ouest
VI.3. Tsongobory
VI. 1.4 Tsianaloka
VI .1 .5 Mahavatse II Est Ambararata
VI .2. Les causes de l’occupation des milieux insalubres 
VI.2.1 les lieux d’activités
VI.2.2. Le Faible niveau de vie
VI .3 Les conséquences de l’occupation des milieux insalubres
VI .3.1. La perturbation scolaire et de la circulation
VI.3.2. Les maladies
VI.3.3. Les problèmes environnementaux
VI .4. Les recommandations 
VI.4.1 Au niveau des eaux stagnantes
VI.4.2. Au niveau des ordures
VI. 4. 3. Au niveau de latrine
VI. 4.5. Au niveau de la municipalité
VI.4.6. Au niveau de l’occupation foncière
CONCLUSION

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *