Contribution des champignons mycorhiziens à arbuscules dans la biodisponibilité des micronutriments
Le niébé : Vigna unguiculata (L.) Walpers
Description, origine et taxonomie Le niébé, Vigna unguiculata (L.) Walpers, est une plante herbacée annuelle de cycle court, appartenant à la grande famille des Fabacées communément appelée Légumineuse. C’est une espèce diploïde (2n = 2x = 22) et essentiellement autogame avec 0,2 à 2% d’allogamie (Adam, 1986). Il se reproduit par voie sexuée (Ehlers & Hall, 1997) et serait originaire d’Afrique (Coulibaly et al., 2002 ; Pasquet & Baudoin, 1997). Le niébé est une plante grimpante à port rampant, semi- rampant ou érigé. La tige est frêle, cylindrique, lisse ou rugueuse présentant peu de ramifications et sa taille varie suivant les cultivars. Ses feuilles sont composées de trois folioles ovales, alternées et sont rattachées aux tiges par un pétiole d’environ 25 cm de long. Ses inflorescences portent deux à quatre fleurs au niveau du rachis. Les fleurs, de couleur blanche, jaunâtre, bleu pâle, rose ou violette, sont à l’extrémité d’un long pédoncule, formant des grappes axillaires. Les fruits sont des gousses, indéhiscentes, de forme cylindrique plus ou moins comprimées et dressées par paire (Borget, 1989). La taille du génome de la plante est estimée à 620 Mégabases (Chen et al., 2007).
Ecologie de la plante
Le niébé est une plante annuelle qui s’adapte aux températures élevées et à la sècheresse (Falalou, 2006). Sa température optimale de développement tourne autour de 28°C (Craufurd et al., 1997). Selon Franco & Munns, 1982, il est cultivé sur de nombreux sols de texture sableuse à argileuse et tolère une faible salinité du sol. Dans les régions équatoriales et subtropicales, le niébé peut être cultivé sur toutes les altitudes (Ehlers & Hall, 1997). Il possède une aptitude à la symbiose mycorhizienne qui lui permet de puiser une quantité importante de micronutriments, d’éléments minéraux et d’oligoéléments biodisponibles dans le sol. De même, le niébé est capable de contracter également une symbiose bactérienne, lui permettant d’utiliser l’azote atmosphérique fixé par les bactéries. Cette double symbiose (mycorhizienne et bactrienne) améliore la nutrition du niébé et lui permet de s’adapter aux conditions de stress biotique et abiotique (Ollivier et al., 1982). Parmi les variétés de niébé, on distingue des variétés à cycle précoce (55 jours), intermédiaire (65 à 80 jours), ou tardif (100 à 120 jours). Cette distinction est basée sur la durée entre le semis et la floraison (50% de floraison). Les variétés 4 de niébé sont sensibles à la photopériode et tendent à fleurir quand les jours sont courts. Le cycle de développement de la plante varie selon les variétés (Ehlers & Hall, 1997).
Importance socio-économique
Le niébé constitue l’une des principales légumineuses à graines qui jouent un rôle de premier plan dans les systèmes de cultures en restaurant la fertilité des sols par la fixation de l’azote atmosphérique (Moussa et al., 2011). Il fait partie des cultures primaires les plus cultivées et consommées dans le monde notamment en Amérique et en Afrique de l’Ouest. Le niébé présente d’énormes potentialités agronomiques et alimentaires. Ses graines contiennent des macros et micros nutriments (comme le fer, Zinc ou Calcium) (FAO, 2018). Elles apportent une quantité importante de protéines, glucides, vitamines du groupe B (niacine, acide pantothénique, thiamine, …) ainsi que des fibres alimentaires. Elles apportent aussi de l’acide folique très importante pour les femmes enceintes pour la lutte contre la malformation du nouveau-né. Dans l’alimentation, les produits issus de la culture du niébé servent à divers usages. Les feuilles juvéniles et les gousses immatures sont consommées sous forme de légume, alors que les graines sèches sont utilisées dans une variété de mets préparés (Dugje et al., 2009). La composition en éléments nutritifs des graines est consignée dans le Tableau 1. Le commerce des produits frais et des nourritures dérivées du niébé offre des revenus substantiels pour les exploitations agricoles (Ouédraogo et al., 2004).