Contexte
La place des femmes dans la configuration sociale malgache est assez ambigüe : tantôt, elle est considérée comme étant libre, et tantôt, elle est considérée comme étant entravée par diverses situations, l’empêchant de prendre part activement au développement du pays. Une des bases sur lesquelles l’on pourrait s’appuyer pour étayer cela se situe au niveau de la participation des femmes dans les affaires politiques : elles sont faiblement représentées, et ne bénéficient souvent que de peu de marge de manœuvre dans les conceptions, la mise en œuvre des projets de développement.
C’est que bien souvent, les femmes sont mésestimées et sous-estimées, alors qu’elles supportent le plus de charges sociales. L’idée serait donc de canaliser cette énergie potentielle, vers une organisation sociale plus propice à l’épanouissement de l’être humain, dans un cadre de coopération entre les genres. Une telle idée suggère souvent dans les esprits des dynamiques féministes.
Le genre
Historique du genre
L’histoire du genre (Gender History) est un courant histographique d’origine américaine. Le concept de Gender (genre) est né au cours des années 1980 à la suite de l’histoire sociale des femmes. Cette nouvelle approche s’inspire en partie des théories du courant Linguistic Turn. La plupart des recherches historiques concernant les femmes ont pour objectif de mettre en lumière les formes de domination qu’elles ont subies depuis les débuts de l’humanité. Le genre privilégie les relations entre les hommes et les femmes, étant donné que l’on ne peut définir les uns que par rapport aux autres. Parmi les œuvres fondatrices du courant : «Le deuxième sexe» de Simone de Beauvoir et «Gender and the politics of history» de Joan W. Scott. Les femmes et les approches genre en matière de développement ont évolué à travers les décennies écoulées. Jusqu’au début des années 1970, les politiques de développement se sont penchées sur les besoins des femmes pauvres dans le contexte de leur rôle en tant qu’épouse et mère. L’approche du «bien-être» étant connue, l’accent portait sur la santé de la mère et de l’enfant, l’assistance à l’enfance et la nutrition. L’on considérait alors que les avantages des stratégies macro-économiques orientées vers la modernisation et la croissance vont toucher les pauvres et les femmes pauvres qui allaient bénéficier de l’amélioration de la situation économique de leur mari. Les femmes étaient des réceptionnaires passives de ces avantages. Les services sanitaires et de l’eau étaient définis dans le contexte de l’hygiène et des soins sanitaires et de l’eau qui faisaient partie de la responsabilité des femmes.
Définition
Une raison de la création de ce terme «genre» est l’influence des «féministes», qui différencièrent le sexe anatomique du genre afin de remettre en cause les contraintes imposées par ce dernier. Ainsi, le sexe est utilisé pour faire référence aux différences non atomiques (psychologiques, mentales, sociales, économiques, démographiques, politiques). Joan W. Scott, l’une des pionnières de la théorie du genre, «le genre est un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir».
C’est une relation socialement définie entre les hommes et les femmes. C’est aussi l’égalité de droit entre les hommes et les femmes. Le genre est en rapport avec le pouvoir, les moyens de contrôler les ressources.
Au niveau le plus général, le genre est la construction sociale de la différence des sexes. Le mot sexe permet de souligner le caractère social des comportements et des significations associées à la différence des sexes (LAQUEUR, 1992).
La politique
D’après le dictionnaire encyclopédique de théorie et de sociologie du droit, 1993
Au sens général
C’est ce qui concerne l’organisation, l’exerce du pouvoir, les gouvernements des hommes par un Etat, au sein d’une société organisée, de la « Cité », plus largement, ce qui concerne les forces sociales à l’œuvre autour de l’exercice du pouvoir.
Au sens de « Policy »
Ligne ou principe d’action, nature et contenu de l’action d’une autorité, formes de mise en œuvre de cette action, susceptibles de s’appliquer au domaine juridique (legal policy) ou au sein desquels le droit et ses institutions de mise en œuvre (la justice, la philosophie) peuvent avoir à jouer un rôle, notamment dans le domaine des politiques publiques.
Au sens de connaissances scientifiques
Les «sciences politiques», c’est l’ensemble des sciences humaines et sociales (notamment l’histoire, la sociologie politique, la politologie, la philosophie) consacré à l’étude du politique et de ses divers manifestations, le juridique pouvant être également objet d’analyse.
Opinions et perceptions communes et savantes sur la politique
L’opinion commune s’est toujours divisée sur la valeur qu’il convient d’attribuer à l’activité politique. Pour Aristote, la politique est «l’art du commandement social, l’activité pacificatrice permettant à une société divisée de s’ordonner à une fin supérieure». (De Certeau, 1980).
Selon une interprétation plus «vulgaire», la politique est une activité sale, dégradante, renvoyant soit à des «jeux stériles», soit à des «bavardages artificiels», soit enfin à des «ambitions effrénées». L’opinion savante se trouve aussi divisée lorsqu’il s’agit d’apprécier l’aire de la sphère politique.
D’un point de vue «restrictif», la politique demeure un comportement singulier de la société distincte des autres activités sociales, assujettie à des buts et des règles spécifiques. Pour la thèse «extensive», par contre, la politique est omniprésente et traverse de part en part la société : «tout est politique», qu’il s’agisse de l’élection d’un Chef d’État, de l’éducation ou des chansons d’un musicien.
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