Contribution à l’identification des freins au développement de l’aviculture intensive
Le poulet a connu une amélioration spectaculaire de sa productivité, grâce aux progrès concomitants des méthodes d’élevage, de la nutrition, de la génétique et de la médecine vétérinaire. Ainsi, à l’âge de 18 mois, la production d’œufs de table peut atteindre 270 oeufs par poule de souche améliorée [14]. Chez le poulet de chair, l’âge à l’abattage est inférieur à 50 jours [14]. Les souches importées au Bénin pour la ponte sont Derco, Harco, Warren et Isa. Cornish, Hubbart et Jupiter sont utilisées pour la production de viande.
Les principales normes d’élevage
Grâce à la sélection des reproducteurs de type ponte et chair, les performances des poulets n’ont cessé de s’améliorer. Mais pour que ce potentiel génétique s’extériorise intégralement, le respect des principes de base est nécessaire pour l’obtention de bons résultats technico-économiques à savoir : • mettre dans chaque structure d’élevage, une seule espèce provenant d’une seule origine et ayant le même âge. • respecter les normes d’hygiène : lavage, désinfection et vide sanitaire, • interdire l’entrée des visiteurs et éviter les stress d’élevage, • protéger l’élevage vis-à-vis des rongeurs et des oiseaux sauvages, • contrôler la croissance des poulets et poulettes.
Le logement avicole
Le bâtiment pour la volaille doit être conçu pour répondre aux besoins physiologiques des oiseaux (température, vitesse de l’air, humidité et protection des volailles). Sa conception doit faciliter le nettoyage du sol, des parois et de la toiture. Il doit être d’un accès facile, avoir une bonne orientation et un coût relativement bas.
Les normes de bonne ambiance
Dans un logement d’élevage, les normes de bonne ambiance sont relatives à la température, à l’hygrométrie, à la vitesse de l’air, à la densité et à la litière.
La température
La température ambiante agit sur la consommation d’énergie, la production d’œufs, le poids de l’œuf et l’aspect de la coquille chez les pondeuses. Elle influence la croissance et la conversion alimentaire de même que la composition de la carcasse [14]. On estime que le confort thermique des poulets est assuré pour une température voisine de 25°C. Mais c’est l’âge des oiseaux qui conditionne les valeurs à respecter.
L’hygrométrie
Même en saison des pluies, l’hygrométrie ne doit jamais dépasser 70 % à l’intérieur du bâtiment. L’humidité de l’air conditionne l’état de la litière, la densité et la nature des poussières en suspension dans le bâtiment [14].
La vitesse de l’air
Les mouvements de l’air influencent considérablement le confort thermique des animaux. La circulation de l’air à l’intérieur du bâtiment doit varier de 0,1 à 1,5 m/s
L’ammoniac
La production de l’ammoniac est favorisée par les déjections, l’humidité , la chaleur et les fermentations. Au-delà de 15 ppm qui est la limite maximum recommandée surtout dans les bâtiments des poules pondeuses, l’ammoniac perturbe fortement les performances de ponte [20].
La densité
La densité recommandée en zones chaudes et dans les conditions d’une simple ventilation statique est de 8 poulets de chair en finition par m2 [14]. En élevage au sol sur litière, la densité recommandée entre 22 semaines et 18 mois est de 3 à 3,5 poules pondeuses par m2 [14].
La litière
La litière joue essentiellement un rôle d’isolant. Elle absorbe également l’eau et permet d’obtenir des œufs propres [17]. La litière peut être en balle de riz, en copeaux, en sciure de bois, en paille de blé [20]. Elle doit avoir une épaisseur de 6 à 15 cm en fonction des spéculations. L’humidité de la litière doit être inférieure à 25 %.
Le matériel d’élevage
Pour chaque poulailler et en fonction de l’âge, il faut disposer d’éleveuses, de mangeoires, d’abreuvoirs et de sources de lumière [14]. Particulièrement pour les poules pondeuses, il faut des perchoirs et des pondoirs .
Les mangeoires
Les mangeoires varient avec l’âge des oiseaux. Ainsi dans les deux premières semaines, il est conseillé d’utiliser des mangeoires de 1er âge [19]. A un âge plus avancé, les mangeoires de 2ème âge seront installées.
Les abreuvoirs
Pendant les deux premières semaines de vie, les poussins vont s’abreuver dans des abreuvoirs xiphoïdes. Au-delà de cet âge, ils seront remplacés par des abreuvoirs cylindriques automatiques. Contribution à l’identification des freins au développement de l’aviculture intensive au Bénin
L’éleveuse
Les poussins ont besoin de chaleur pour maintenir leur température corporelle. Les éleveuses à gaz ou électriques sont les plus recommandées [19]. Dans la pratique, l’ambiance est bonne quand les poussins sont uniformément répartis sur toute la litière.
L’ éclairage
En élevage de poules pondeuses, la variation de la durée de l’éclairage du poulailler influence la maturité sexuelle. L’éclairage artificiel se fait à l’aide d’ampoules électriques de 60 watts accrochées à deux mètres du sol et une ampoule par 10 m2 [17]. Il existe des programmes d’éclairage qu’il convient d’adapter au type d’élevage
Les perchoirs
Les poules en particulier aiment les perchoirs pour y passer la nuit. Les plus craintives s’y réfugient pendant la journée pour échapper à l’attaque des congénères [16]. Les perchoirs sont faits de lattes de bois de 5cm par 7cm, espacées d’environ 35cm.
Les pondoirs
Les pondoirs sont des nids aménagés pour les pondeuses. Ils devront être placés 2 à 4 semaines au moins avant le démarrage des pontes. Ils évitent les pertes d’œufs par piétinement. Ils sont souvent en bois.
Les facteurs influençant les performances
La maîtrise des paramètres zootechniques permet d’obtenir de bonnes performances. Il s’agit de l’eau, de l’aliment, de la croissance et de la conduite d’une exploitation avicole.
L’eau
L’eau sert à abreuver les animaux, à nettoyer les locaux et le matériel d’élevage, mais elle sert aussi pour la prise de médicaments et de vaccins [16]. Ainsi, toute modification de la quantité d’apport en eau pourra entraîner des conséquences néfastes sur la santé et sur les performances des animaux. L’eau sera distribuée à la bonne température et le matériel d’abreuvement sera nettoyé au moins une fois par jour. Au Bénin, les impluviums et les puits à grand diamètre sont les installations d’abreuvement qui servent à alimenter les poulaillers. Dans la majorité des cas, l’exhaure est manuelle. Dans certaines fermes, l’eau des forages et du réseau urbain de distribution d’eau est utilisée pour abreuver les poulets.
L’aliment
Pour pouvoir transformer l’aliment en viande et en œuf avec la meilleure efficacité, l’animal a besoin : • d’énergie, carburant de la machine animale (glucides, lipides, protéines), • des matières de construction (protéines, calcium) pour former des tissus, • des facteurs de fonctionnement (oligo-éléments, vitamines) pour activer et diriger les réactions biochimiques qui s’effectuent dans son organisme. Les rendements zootechniques dépendent en grande partie de la teneur énergétique des aliments. Chez les poulets de chair, le niveau d’énergie varie de 2850 à 3200 kcal/kg d’aliment. Pour les besoins protéiques, le niveau varie de 180 à 210 g/kg d’aliment [14].
La croissance
La croissance est l’augmentation en taille et en poids qui doit être très rapide chez le poulet de chair et relativement lente chez la poulette [17]. Chez le poulet de chair, on estime qu’à l’âge de sept semaines, il doit atteindre le poids de 2 kg pour une consommation de 4 kg d’aliment .
La conduite d’une exploitation avicole rentable
L’élevage intensif utilise des souches améliorées à haut rendement. Elles sont très fragiles face aux stress et agressions microbiennes ou parasitaires mais une bonne pratique hygiénique favorise les bonnes performances. Une exploitation avicole moderne doit donc avoir un certain niveau de technicité et disposer d’infrastructures adéquates, de personnel permanent et qualifié. Dans le contexte économique du Bénin, pour qu’une exploitation de poules pondeuses soit rentable, une bande de poussins destinés pour la ponte doit permettre d’obtenir au moins 1000 poulettes prêtes à pondre. Le taux de mortalité doit être inférieur à 7 pour 100. Pour conduire cette bande jusqu’à la ponte du 1er œuf, un investissement minimum de 2.927.000 f CFA doit être prévu pour couvrir les dépenses liées aux salaires du personnel; à l’amortissement du logement et des équipements ; à l’achat des poussins, à l’alimentation et à l’entretien des oiseaux pendant 18 semaines. Pour qu’un élevage de poulets de chair puisse être rentable au Bénin, l’éleveur doit pouvoir livrer par bande au moins 500 poulets ayant chacun un poids vif moyen de 2 kg. L’âge à la vente ne doit pas excéder 40 jours et le nombre d’oiseaux éliminés (mortalités, rebuts,…) doit être inférieur à 7 pour 100. Pour conduire cette bande, un investissement de 874.500 f CFA doit être prévu pour couvrir les dépenses de fonctionnement et les frais fixes. Le poulet étant vendu à 2000 f CFA sur pied à la ferme, l’éleveur gagne dans ce cas 125.500 f CFA par bande. La présentation du cadre général de l’aviculture intensive au Bénin nous permettra de décrire les acteurs de la filière avicole et d’évaluer leurs impacts sur la filière avicole moderne béninoise.
Introduction |