CONTRIBUTION A L’ETUDE HYDROGEOLOGIQUE DE LA NAPPE

CONTRIBUTION A L’ETUDE HYDROGEOLOGIQUE
DE LA NAPPE

INTRODUCTION

La République Islamique de la Mauritanie est un pays en grande partie semi-désertique à désertique qui connaît actuellement des bouleversements socio-économiques importants liés à un climat désertique contraignant et aux longues périodes de sécheresse. Le phénomène de l’exode rural massif à cause de la sécheresse, aggravé par une urbanisation accélérée, accentue les besoins déjà importants en eau dans les zones à grande concentration humaine. L’approvisionnement en eau peut, en effet, être sujet à de fortes fluctuations en termes de quantité et de qualité. Pour ce faire, une maitrise et une bonne gestion de la ressource sont indispensables à tout développement durable. Le réseau hydrographique de la Mauritanie n’est que temporaire et quasi-inexistant sur la majeure partie du territoire. par conséquent, pour satisfaire la demande en eau des populations, il est nécessaire de réaliser des forages et des puits supplémentaires. Le contexte hydrogéologique, souvent défavorable, implique la mise en œuvre d’une étude complète de la zone d’implantation de chaque nouvel ouvrage. Ces dernières années, l’accès à l’eau à partir de ressources souterraines a connu une amélioration significative. Par ailleurs, de nombreux efforts restent encore à fournir pour mieux reconnaitre ces ressources, notamment leurs comportements hydrodynamiques et hydrochimiques, qui revêtent d’une importance vitale pour une exploitation rationnelle des aquifères. Notre zone d’étude qui alimente la capitale économique, Nouadhibou, qui est approvisionnée en eau potable par le champ captant de Boulenouar, fait office d’un suivi régulier de sa nappe, nécessaire pour contrôler sa qualité et son hydrodynamisme. Le champ captant de Boulenouar est exploité depuis 1971 ; la moitié des réserves disponibles estimées en 1970 a déjà été prélevée. Si l’estimation de ces réserves est juste, il reste plus ou moins10 ans d’exploitation au rythme actuel ; et moins si, comme c’est probable, la demande en eau augmente notablement. L’absence d’évolution du rabattement qui aurait dû, d’après les prévisions par modèle mathématique, accompagner l’augmentation des prélèvements, n’est pas un facteur rassurant. En effet, elle signifie clairement que l’eau douce prélevée est remplacée par de l’eau salée. Si le front salé n’a pas encore atteint le champ captant, la remontée des eaux saumâtres en provenance des niveaux inférieurs se manifeste déjà. Toutefois, la faible perméabilité de ces niveaux inférieurs limite la disponibilité en eau saumâtre. Le risque d’intrusion salée du champ captant de Boulenouar, en provenance du biseau salé côté mer et des couches inférieures, est grand. S’il se produit avant que des ressources de substitution ne soient mises en place, il laisserait la ville de Nouadhibou sans eau potable. Sur la poche de Bennichab et Chami, le volume exploité est plus faible, laissant probablement plus de délai avant la résorption de la poche d’eau douce et la salinisation des captages. Toutefois, le développement de la ville de Chami pourrait accélérer l’épuisement des réserves d’eau douce et une pénétration du biseau salé vers l’intérieur des terres Cette étude a pour objectif la détermination des caractéristiques hydrodynamique et hydro chimique du champ captant de Boulenouar Pour bien présenter l’ensemble de notre problématique et de nos analyses, notre étude est divisée en trois chapitres : – Le Chapitre 1 présentera le Cadre physique et contextuel de la zone d’étude – Le Chapitre 2 décrit le Matériel et les méthodes utilisés durant cette étude. – Le Chapitre 3 fera la synthèse des Résultats et interprétations.

Contexte hydrogéologique 

 contexte général 

Selon des critères essentiellement géologiques (conditions de dépôts pour les bassins sédimentaires et modes structuraux pour les formations métamorphiques et cristallins), sept unités hydrogéologiques sont identifiées sur le territoire mauritanien (Figure 7) : – Le Bassin Côtier : qui comporte les aquifères de Boulenoire, de Bennichab, et du Trarza. – Le Bassin secondaire de Taoudenni : il comporte un aquifère généralisé dans les sables, qui pourrait être le plus important de la Mauritanie, après celui du Trarza. – Le Tagant et l’Assaba : qui comportent trois ensembles aquifères dans les alluvions et les sables, les dolomies du Cambro-ordovicien et dans les schistes et grés. – Le Tirris Zemour : il comporte des aquifères dans les formations fissurées des roches cristallines ou altérées et dans la bordure nord du bassin de Taoudeni. – Les mauritanides : qui comportent les nappes discontinues des ensembles métamorphiques et cristallins de l’Inchiri, du Brakna, du Gorgol et du Guidimagha. – Le sud-est mauritanien : qui comporte les aquifères contenus dans les grés d’Aioun et les pélites du Hodh. – L’Adrar : les aquifères sont contenus dans les formations infracambriennes fracturées ou karstifiées, qui reposent sur l’ensemble granitisé de l’Amsaga. La composition chimique de l’eau est intimement liée aux caractéristiques lithologiques, donc dépendante de la nature (continue ou discontinue) de ces aquifères. Les aquifères représentés par les couches perméables du bassin sédimentaire côtier, la couverture dunaire de l’Aouker et de l’Assaba, les alluvions quaternaires, les grès d’Aouin et le continental intercalaire du bassin secondaire de Taoudeni, sont continus avec des eaux peu chargées. Ces aquifères produisent des débits relativement importants. Par contre dans les zones du socle granitique ou métamorphique et dans les régions des formations gréseuses et calcaires essentiellement fracturées, les aquifères sont discontinus avec des débits médiocres et des eaux minéralisées (Semega . BM, 1995).

 Contexte local 

Dans le nord-Est de la Mauritanie le bassin Sénégalo-Mauritanien forme la nappe de Boulenouar, dans les formations de quaternaire et du continental terminal CT cette nappe est limitée à l’est par une unité géologique caractérisée par le socle précambrien, principalement et constitue des roches cristallines et métamorphique (dorsal de Rguébat) et à l’ouest par l’océan atlantique. BLN .Le champ captant est exploité à la fois par la SNDE (Société Nationale de l’Eau) et par la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière). L’exploitation du champ captant a débuté en 1960. Depuis sa création 39 forages ont été réalisés, à l’heure actuelle 15 forages fonctionnent pour la SNDE et 3 pour la SNIM.

SYNTHESE HYDROGEOLOGIE LOCAL

Avec la création de la ville de Nouadhibou en 1905 s’est alors posé le problème de son alimentation en eau. Après les années 1950, les recherches se sont orientées au Nord-Est de la ville ; et le champ captant de Boulenouar fut identifié. Deux exploitants y sont présents de manière complètement indépendante depuis 1960, la Société Nationale de l’Eau et d’Electricité (SONELEC) devenue en partie la Société Nationale de l’Eau (SNDE) d’une part, et la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) d’autre part. Le champ captant de Boulenouar alimente non seulement les villes de Nouadhibou et Boulenouar, mais il dessert également, par l’intermédiaire des wagons-citernes du train de la SNIM, toute la zone proche de la voie ferrée entre Nouadhibou et Choum(Figure 9). Depuis la mise en exploitation de ce champ, la demande en eau n’a cessé de croître et les campagnes de réalisation de forages d’exploitation se succèdent depuis lors. Ainsi, la dernière campagne de travaux menée en 2000 par la SNDE a-t-elle conduit à la réalisation de douze nouveaux forages. En provenance du Sahara occidental, Boulenouar est la première localité mauritanienne qui est traversée par la route goudronnée reliant le Maroc et la Mauritanie. Par conséquent, l’on peut prévoir une augmentation de la demande en eau avec la croissance du trafic routier mais aussi l’installation de nouveaux campements le long de ladite route. Il est généralement admis que cet aquifère est de type multicouche et seules les deux premières nappes, phréatique (superficielle) et subphréatique (plus profonde), séparées par un niveau semi perméable, sont exploitées. L’extension latérale de ces nappes n’est pas encore connue de manière précise. Toutefois, les niveaux statiques enregistrés dans la zone de Boulenouar semblent être au même niveau que la mer. Les intrusions salines qui pourraient donc résulter de la surexploitation des nappes nécessitent une attention particulière.

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
CHAPITRE I : CADRE INSTITUTIONNEL ET PHYSIQUE DE L’ETUDE
I.1. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL (SNDE)
Présentation de la SNDE
I.2. Situation géographique
I.3.Contexte climatique
I.3.1.Paramétres climatiques
I.3.1.1.Puviométrie
I.3.1.2.Précipitation
I .4. Contexte géologique
I.4.1.Contexte général
I.4.2.contexte local
I.5. Contexte hydrogéologique
I.5.1.contexte général
I.5.2.Contexte local
I.6.SYNTHESE HYDROGEOLOGIE LOCAL
I.6.1.Réseau de distribution en Eau potable
I.6.2.Nature de l’aquifère
I.7.Contexte socio-économique
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
II.1. Données antérieures
II.2. Méthodologie
II.2.1. Matériels
II.2.2. Méthode
CHAPITRE III : RESULTATS ET INTERPRETATION
III.1. DEBIT D’EXPLOITATION
III.2. FLUCTUATIONS PIEZOMETRIQUES
III.3. ANALYSES HYDRO-CHIMIQUES
III.3.1. Paramètres physico-chimiques
III.3.1.1. Température et PH
III.3.1.2.Chlorure
III.3.1.3. Sulfates
III.3.1.4. Conductivité
III.4.PROCESSUS GEOCHIMIQUE
III.5. FACIES CHIMIQUE
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

 

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