CONTRIBUTION A L’ETUDE ECONOMIQUE DE LA FERTILISATION DU SOL

CONTRIBUTION A L’ETUDE ECONOMIQUE DE LA
FERTILISATION DU SOL

Conduite de l’essai : Mise en place de l’essai

Préparation de la pépinière Pour obtenir des plants vigoureux, faciles à arracher et repartant immédiatement après repiquage, une pépinière jardinée à la japonaise ou « Ketsa vohitra » a été utilisée. C’est une pépinière à sec confectionnée tout proche de la rizière (Patrick Vallois, 1996). Elle s’étale sur une plate-bande de 8 m2 : (5m x 1 ,6m) que l’on a surélevé. En effet, en SRI, le rapport pépinière/rizière doit être égal à 1/100. Et comme on a 800 m 2 de rizière (parcelles élémentaires + restes), la pépinière a donc 8m2 de surface. La quantité de semence utilisée est de 1 kg. En effet, en SRI, la dose de semence est de 6 à 12 kg/ha et la dose de 12 kg/ha a été pris lors de l’expérimentation pour prévenir l’attaque des ennemis tels que les rongeurs (les rats) et les oiseaux. Les semences ont été prégermées car elles ont besoin d’humidité et de chaleur pour qu’elles puissent bourgeonner rapidement. Pour ce faire, les semences sont mises d’abord dans de l’eau pour faire flotter les grains vides et les éliminer. Après 24 heures de trempage des grains pleins dans l’eau, les semences déjà gonflées sont mises dans un sac placé ensuite dans un trou préchauffé pendant la même durée. A la fin de cette durée, la prochaine tigelle encore sous forme de pointe blanche apparaît déjà sur les grains. La plate-bande est un peu tassée pour éviter que les plants de riz s’enracinent profondément et compliquera ensuite le repiquage. Le semis doit être régulier et clair, couvert d’une fine couche de fumure organique et ensuite de paillage pour le protéger contre l’entraînement par les eaux d’arrosage quotidien et aussi contre les oiseaux et le soleil. Le paillage est aussi nécessaire pour garder la chaleur et une certaine humidité. Les entretiens consistent à l’arrosage une fois tous les soirs. Les semences ont besoin d’un sol humide, bien aéré, ensoleillé, et chaud. La couverture a été enlevée petit à petit selon le développement des jeunes semis. La mise en place du site d’expérimentation a été effectuée au début du mois de Novembre 2010.  Figure 3: Semis, arrosage et emplacement de la pépinière (source : Auteur) 

Préparation du sol

Une bonne récolte sollicite une bonne préparation du sol. Un labour a été effectué pour enfouir les débris végétaux colonisant la surface. Ensuite, un émottage à l’angady des parcelles élémentaires le suit, ces dernières ont une surface relativement petite ne permettant pas l’émottage à la herse. Un planage a été réalisé convenablement car il est impératif en SRI (RAZAFIMAHATRATRA, 2003). La différence de niveau accumule l’eau, rendant plus difficile le repiquage, les plants risquent aussi d’être submergés et noyés. Au moment du repiquage, la rizière a été mise en boue et bien nivelée horizontalement. Cependant, les petites irrégularités de niveau peuvent être encore compensées lors du repiquage. Il suffit d’apporter ou retirer un peu de boue avec la main, juste avant de placer le plant. C’est la « compensation différentielle ». 

Epandage des engrais

Avant l’épandage des engrais, le sol doit avoir suffisamment d’eau pour activer les microorganismes contenus dans les engrais organiques (champignons, bactéries,…). L’épandage se fait quelques jours avant le repiquage du fait que ces microorganismes ont besoin de temps avant d’accomplir leur action. II.4.4 Arrachage et repiquage Au bout de 8 jours, la pépinière est verte et pleine de plants à deux feuilles prêts à être repiqués. A cet âge, ils ont en moyenne 8 cm de hauteur. Avec une angady, on prélève plus doucement des plaques de plants de riz, constituées par le jeune semis ainsi que le sol et l’engrais qui l’entourent, dans la pépinière que l’on transporte avec un plateau jusqu’à la rizière. Les plants de riz dans ces plaques sont récupérés brin par brin en faisant attention de ne pas abîmer les racines et le grain de riz qui les accompagne. Figure 4: Opération d’arrachage et plant de 2 feuilles (source : Auteur) Le repiquage a été fait le plus vite possible (une demi-heure après l’arrachage au plus tard) et moins profond (1 à 2 cm au plus). Notons que le repiquage de jeunes plants permet de minimiser les traumas dus au repiquage et de favoriser l’expression du pouvoir de tallage des plants de riz. Les plants sont repiqués en ligne au carré et l’écartement entre les plants adopté est de 33 cm x 33 cm, donc la densité est de 9 plants au m2 . Cette opération contraint à l’utilisation des cordes marquées c’est-à-dire des cordes nouées tous les 33 cm. Ce qui fixe le nombre de pieds à 20 par parcelle élémentaire. Il faut également faire attention au bon 14 alignement dans les deux sens, bien perpendiculaire, pour pouvoir passer la sarcleuse facilement et dans les deux sens. Cliché 3: Ecartement optimal entre les plants (source : Auteur) 

Lutte contre les mauvaises herbes : Sarclages

Les mauvaises herbes peuvent constituer un facteur limitant la production. Elles concurrencent le riz pour l’espace et les éléments nutritifs ainsi que pour la lumière et peuvent excréter des toxines inhibitrices du pouvoir de succion des racines. Une rizière non désherbée ne produira que 40 % des récoltes escomptées avec la pratique de deux sarclages (RABEZANDRINA, 2000). Des sarclages précoces ont été entrepris pour éviter que les mauvaises herbes n’aient le temps d’exercer leur action néfaste. Le premier sarclage a été fait dès le 10ème jour après le repiquage, suivi de trois sarclages espacés de 15 jours avec l’utilisation d’une sarcleuse dans les deux sens tant que l’espacement permet son passage et terminés par un désherbage manuel. Le passage de la sarcleuse joue un rôle important dans l’aération du sol, aération favorable aussi bien au développement et à l’activité des racines qu’à son environnement microbien. 15 Cliché 4: Premier sarclage: 10 jours après repiquage (source : Auteur)

Maîtrise d’eau

La maîtrise de l’eau est une des conditions pour avoir une augmentation considérable de production (RAZAFIMAHATRATRA, 2003). Il convient alors d’apporter uniquement ce que le riz a besoin. Le sol doit être maintenu humide mais sans eau stagnante. En fait, le SRI préconise un régime de succession d’irrigations-assèchements au début du tallage. Ceci permettra aux racines de bénéficier d’un maximum d’oxygénation. Juste avant le repiquage, il la rizière a été ressuyée, pendant un ou deux jours, pour obtenir une boue onctueuse, assez ferme. La rizière asséchée, l’eau des macropores qui s’est retirée est remplacée par de l’air. Il s’ensuit une descente plus profonde des racines et leur prolifération dans le sol. Pendant la phase de croissance, le terrain est maintenu humide. Ensuite, 3 à 4 cm de lame d’eau est appliquée à partir du fin de tallage jusqu’à la maturité pour assurer la formation des panicules et la montée des sèves vers les graines. 25 jours environ avant la récolte, dès que les premiers épis chargés commencent à se courber, toute la rizière est asséchée pour homogénéiser la maturation du riz (JOELIBARISON, 1997).

Table des matières

I. INTRODUCTION GENERALE
I.1. Contexte général de l’étude
I.2. Problématique
I.3. Hypothèses
I.4. Objectifs
II. Matériel et Méthode
II.1. Description de la zone d’étude
II.1.1 Localisation géographique et administrative
II.1.2 Raison de choix du lieu d’expérimentation.
II.1.3 Conditions climatiques
II.2. Site d’expérimentation.
II.2.1 Dispositif expérimental
II.2.2 Les terrains d’expérimentation : Résultat d’analyse du sol
II.3. Matériel
II.3.1 Matériel végétal : raison de choix de la variété utilisée
II.3.2 Engrais organiques : Taroka et Compost Tananamadio
II.3.2.1 Le Taroka
II.3.2.2 Le compost Tananamadio
II.4. Conduite de l’essai : Mise en place de l’essai
II.4.1 Préparation de la pépinière
II.4.2 Préparation du sol
II.4.3 Epandage des engrais
II.4.4 Arrachage et repiquage
II.4.5 Lutte contre les mauvaises herbes : Sarclages
II.4.6 Maîtrise d’eau
II.5. Collecte des données
II.5.1 Observation directe et suivi des cultures
II.5.2 Prélèvement des échantillons
II.5.2.1 Modalités de prélèvement des échantillons
II.5.2.2 Variables mesurées : Les composantes de rendement
III. LIMITES DE L’ESSAI
IV. RESULTATS
IV.1. Effet des engrais sur le cycle végétatif de la plante
IV.2. Effet sur les rendements en paddy
IV.3. Variation de rendement par rapport au témoin sans fertilisation T1 : (ΔR)
IV.4. Courbes de réponse du riz
IV.5. Etude économique sur la pratique du SRI
IV.5.1 Etude économique pour l’utilisation de Compost Tananamadio
IV.5.2 Etude économique pour l’utilisation de Taroka
V. DISCUSSION
V.1. Sur le cycle végétatif de la plante
V.2. Sur les rendements en paddy
V.3. Variation de rendement (ΔR) par rapport au témoin sans fertilisation (T1)
V.4. Courbes de réponse du riz
V.5. Etude économique sur la pratique du SRI
VI. RECOMMANDATIONS
VI.1. Sur le plan technique
VI.2. Sur le plan expérimental
VI.3. Sur la disponibilité des engrais
VI.4. Sur la diffusion du système SRI
VII. CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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