CONTRIBUTION À L’ÉTUDE DU RÉGIME
ALIMENTAIRE DU CHIMPANZÉ
Espèce étudiée
Position systématique Régne
Animal Embranchement : Vertébrés Classe : Mammifères Ordre : Primates Sous ordre : Haplorhini Famille : Hominidés Sous famille : Homininés Genre : Pan Espèce : troglodytes Sous espèce : troglodytes verus 2. 2. Morphologie Le Chimpanzé parmi les grands singes est le plus proche de l’Homme, avec une ressemblance génétique de 98.5% (Barriel, 2004). La taille moyenne debout d’un chimpanzé est de l’ordre de 100 à 170cm. Le poids moyen est d’environ 40kg pour les mâles et 30kg pour les femelles. À l’état sauvage, le poids maximum d’un mâle peut atteindre 55 kg, contre 90kg en captivité (Estes, 1992) La tête est arrondie ou aplatie. Le visage, le front et les oreilles sont sans poils. Le nez est petit, la lèvre supérieure est très longue et mobile. Les dents sont plus développées que chez l’Homme. Les mâles possèdent de puissantes canines. Les pieds et les mains ont cinq doigts ; les pouces des quatre membres sont opposables aux autres doigts. Contrairement à l’Homme, leurs pieds, de même que leurs mains, sont préhensiles. Par conséquent les pieds peuvent servir à maintenir une tige, pendant que les mains sont utilisées pour cueillir un fruit. Les chimpanzés possèdent des ongles, cela donne à leurs mains et à leurs pieds une certaine habilité dans la manipulation d’objets, grands et petits.
La coloration, généralement noire tire parfois au brun.
Les tailles des individus (hauteur, poids) varient avec le climat, l’âge et le sexe (Estes, 1992).
Organisation sociale et structure et des groupes
Les primatologues ont longuement discuté des coûts et des bénéfices de la vie en groupe. Cependant quelques facteurs qui affectent la structure sociale des chimpanzés incluent la baisse de probabilité de la prédation, la défense des ressources et l’efficacité de l’alimentation, et un succès de copulation plus élevé grâce à l’accès aux partenaires (Sakura, 1994; Boesch, 1996). Les chimpanzés vivent généralement dans une structure sociale de type fission-fusion (Kummer, 1971). Cette structure est caractérisée par la formation de groupe temporaire et instable avec un effectif variable. Ladite structure permet aux chimpanzés de mieux explorer leur habitat pour trouver la nourriture disponible mais également les sites de nidification. Cela permet de minimiser les interactions intra-spécifiques surtout en période de rareté des ressources alimentaires et des habitats. La taille d’un groupe augmente considérablement quand la disponibilité de nourriture augmente. Cependant, elle varie d’un groupe à l’autre. La taille d’un groupe augmente aussi quand des femelles en œstrus (femelles fertiles) sont présentes (Matsumoto-Oda et al., 1998). L’organisation sociale est déterminée par l’environnement, mais elle est également dépendante des conditions sociologiques et démographiques au sein de la communauté. Il s’agit des relations entre les femelles, la structure du groupe et la disponibilité des femelles fertiles (Boesch et Boesch-Achermann, 2000b) La structure du groupe chez les chimpanzés est assez complexe avec des possibilités de coopération, de réconciliation, de coalition ou de formation d’alliance .Ces phénomènes sont notés surtout chez les mâles (Goldberg et Wrangham, 1997). Il ya une hiérarchie linéaire au sein des mâles, et les mâles dominent les femelles (Goldberg et Wrangham, 1997). Cette hiérarchie peut être instable dans certains groupes. Les mâles restent dans leur communauté natale, tandis que les femelles migrent dans d’autre communauté en général pendant l’adolescence, entre l’âge de 9 à 14 ans (Nishida et al., 2003 ; Nishida, 2011). L’établissement de la hiérarchie chez les mâles se fait au cours des interactions suivantes : affrontement, agression et soumissions (Display). La hiérarchie chez les femelles est très vague car les interactions sont rares. Figure 3: Un mâle de chimpanzé en agression (© Frans Lanting de National Géographique) Les toilettes réciproques (ou allogrooming) (Figure 4) permettent non seulement de se débarrasser des ectoparasites, des débris végétaux, des peaux sèches ; mais elles constituent également une fonction sociale qui renforce les liens entre les individus et permet de minimiser les tentions au sein du groupe (Aureli et De Waal, 2000) Figure 4: Séance de grooming entre deux chimpanzés mâles (extrait du vidéo Disneynature) 9 2. 4. Régime alimentaire Le régime alimentaire des chimpanzés varie selon les saisons; il dépend en grande partie de la disponibilité de la nourriture et du type d’habitat. Les chimpanzés ont une alimentation très diversifiée. C’est ainsi qu’en Uganda les chimpanzés consomment 112 espèces de plantes (Wrangham et al., 1991 ; Newton-Fisher, 1999 ; Watts et al., 2011) ; en Tanzanie 198 espèces sont consommées (Matsumoto-Oda et Kasagula, 2000) ; 200 espèces servent de nourriture en Guinée Conakry (Sugiyama et koman, 1992) . Le régime alimentaire se compose principalement de fruits, mais ils mangent aussi d’autres parties des plantes comme les feuilles, les bourgeons, les graines, les fleurs, les tiges, la moelle, l’écorce, et la résine pour certaines espèces végétales (Goodall, 1986). Ils complètent leur régime principalement végétarien avec des insectes comme des fourmis suivants Dorylus sp, Oecophylla longinoda (Pruetz, 2006) et des termites des genres Macrotermes, Trinervitermes et Cubitermes (Bogart et Pruetz, 2005). Ils se nourrissent de petits mammifères, y compris d’autres primates. Les mammifères consommés sont le colobe bai Protocolobus badius, le babouin cynocéphale Papio cynocephalus cynocephalus, le babouin de guinée Papio papio, le galago Galago senegalensis, le potto Bosman Perodicus potto, le singe vert Chlorocebus aethiops sabaeus (McGrew et al., 1978 ; Goodall, 1986 ; Pruetz, 2006). Des études faites sur l’analyse des matières fécales des chimpanzés ont révélé qu’elles contiennent 62.5% de fruits de diverses plantes (Saba senegalensis, Adansonia digitata L., Diospyros mespiliformis Hochst., Lannea sp, Landolphia heudelotii A.DC., Ficus sp. Hexalobus monopetalus (A. Rich.) Engl. & Diels ; 16% de feuilles ; 11% de fleurs ; 3% de tige ; 2.5% d’écorce et 5% d’invertébrés (Pruetz, 2006) L’insectivorie varie d’une communauté de chimpanzés à l’autre (McGrew, 1992).
INTRODUCTION |