CONTRIBUTION A L’ETUDE DES INSECTES INFEODES A LA RIZICULTURE

CONTRIBUTION A L’ETUDE DES INSECTES INFEODES A LA RIZICULTURE

Dicladispa gestroi 

 Morphologie 

Dicladispa gestroi, ce sont des insectes qui ont des œufs sphériques de dimension de 0,3 à 0,7mm. Ils sont déposés individuellement dans la fente sous l’épiderme, parallèlement aux nervures, près du bord, généralement à la face inférieure des feuilles (figure 2b). Les larves sont aplaties, éruciformes, de corps blanc, crème, à tête brune et de longueur 5mm (figure 2c). 9 Les adultes mesurent 4 à 5mm avec un corps allongé souvent, entièrement noir bronzé ou noir verdâtre, épineux (figure 2a). Figure 2 : Dicladispa gestroi (a = adulte x 10, b = œuf x 15, c = larves x 2) Source : Fiche technique de la protection des cultures Fiche n°8/1991

 Dégâts

 Les attaques des poux épineux ont lieu en pépinière ou en rizière. Les adultes se nourrissent en rongeant la surface supérieure du limbe foliaire, parallèlement aux nervures (figure 3). Ces dégâts se manifestent sous l’aspect de stries blanches sur les feuilles. Celles-ci se dessèchent. Dans ce cas, l’assimilation chlorophyllienne se fait mal, entraînant une faiblesse de la plante. La plante flétrit et peut mourir finalement. S’il n’y a pas de traitement, il provoque une perte sur le rendement pouvant atteindre jusqu’à 50 à 80%. a b c 10 Figure 3 : Dégât foliaire provoqué par le poux épineux x 2 Source : Fiche technique de la protection des cultures. Fiche n°8/1991 

Biologie 

Les premiers adultes apparaissent dans les rizières après les premières pluies. Leurs plantes hôtes sont en général l’Oriza sativa mais l’adulte habite dans les souches de diverses graminées et des mauvaises herbes durant l’hivernage. On estime que les graminée Ischaemum rugosum, Echinochoa sp et Leerisia hexandra sont les graminées permettant aux poux d’accomplir leur développement complet. Les premiers accouplements ont lieu 2 à 3 jours l’éclosion. Après une courte période de préoviposition, la femelle peut pondre 5 à 8 œufs par jour, pendant plusieurs semaines. 11 Les œufs sont cimentés par la femelle dans une fente pratiquée sous l’épiderme de la feuille. A l’éclosion, la jeune larve pénètre dans l’épiderme et progresse en mineuse, parallèlement d’une manière progressive. La surface d’une mine peut atteindre le tiers de celle de la feuille. La larve peut également quitter sa mine, pour en forer une autre dans une feuille voisine. Après quatre stades larvaires, la nymphose a lieu dans la mine. La nymphe demeure dans sa mine jusqu’à l’éclosion. Le développement complet de l’œuf au stade adulte dure 22 à 23 jours, à température moyenne de 24°C environ (durant les mois de novembre à février dans le cas du Lac Alaotra). La durée de vie des adultes se situe généralement autour de deux mois, mais peut atteindre 9 mois .

Trichispa sericea 

Morphologie

 Ce sont des insectes plus petits aussi, leurs œufs sont ovales, mesurant 0,7 à 0,9 mm de long sut 0,3 à 0,4 mm de large, à coloration blanche. Les larves ont un corps aplati, de type éuciforme, mesurant 2 à 5 mm selon le stade. Leur corps est nettement segmenté et chaque segment porte une expression latérale. Les larves ont une coloration crème (Figure 4). Les Nymphes colorées en brune mesurent environ 4 mm de long. Les adultes de Trichispa sericea mesurent 3 à 4mm de long. Ils possèdent sur leur bord externe quelques petites pointes peu accusées. Ils sont différents de Dicladispa gestroi à cause de la présence d’élytres dépourvues d’épines. Les adultes ont une coloration brun foncé à brun noirâtre, revêtu d’une pubérence verdâtre. Leur prothorax est arrondi à la partie supérieure et armé sur son pourtour de 4 épines latérales jaunâtres, à pointe brune (Figure 5). 12 Figure 4 : Larve de Trichispa Figure5 : Trichispa sericea adulte x 2 à gauche sericea x 4 et x 1,5 à droite Source : Fiche technique de la protection des cultures Fiche n°8/1991 

Dégâts

 Les dégâts principaux sont causés par les larves : par leur façon de miner la partie entre l’épiderme et le parenchyme foliaire. Ceci provoque le dessèchement ou totale des feuilles. Les adultes se nourrissent du parenchyme des feuilles en rongeant parallèlement aux nervures. Ils ne laissent que l’épiderme inférieur, ce qui provoque les stries anguleuses et blanches caractéristiques (Figure 6). Etant donné que les premières infestations des poux se font très souvent en foyer, des taches blanches ou jaunes plus ou moins grandes, constituées de plantes aux feuilles desséchées, peuvent être observées aussi bien dans les pépinières que dans les rizières. Les attaques apparaissent jusqu’à la fin du tallage et rarement à un stade plus avancé étant donné que l’insecte préfère les jeunes plants. 13 Figure 6 : Dégât foliaire provoqué par les poux inermes du riz x 1,5 Source : Fiche technique de la protection des cultures Fiche n°30/1993 

 Biologie

 L’apparition des premiers adultes sur les pépinières et les rizières repiquées précocement coïncide avec l’arrivée des premières pluies. Après l’accouplement, la femelle pond ses œufs isolément sous une fente qu’elle a incisée parallèlement aux nervures, en général à la face supérieure du limbe foliaire. L’œuf est recouvert d’un amas d’excréments annonçant son dépôt récent. Après 4 à 7 jours, les larves éclosent et pénètrent à l’intérieur du parenchyme foliaire, où elles vivent en mineuse entre les deux parois épidermiques du limbe. Ceci entraîne le dessèchement progressif des feuilles. Les larves peuvent ressortir à l’air libre pour forer une autre mine. Il y a 4 stades larvaires qui durent au total 20 à 25 jours. Les nymphes sont immobiles dans les mines creusées par les larves et ne s’alimentent plus. La durée de ce stade nymphal est de 4 à 6 jours. Deux à trois jours après l’émergence, les adultes commencent à s’accoupler. La femelle, après une période de préoviposition d’environ 6 jours, pond en moyenne 220 œufs durant toute sa vie qui dure 2 à 3 mois. 14 Pendant l’intersaison, les poux de la dernière génération hivernent à la base des chaumes de riz et des graminées des diguettes. Les adultes sont bons voiliers, ce qui facilite leur dispersion. Ils sont aussi capables de flotter pendant plusieurs heures à la surface de l’eau, ce qui contribue également à leur dissémination. Le cycle de l’œuf à l’œuf dure environ 4 semaines et on compte trois à quatre générations dans les conditions climatiques d’Antananarivo. Les paysans pensent que la cause de leur apparition dans les rizières est la manifestation des feux de brousse. Or les feux de brousse sont fréquents dans la région d’Antananarivo. Les poux du riz vivent en effet sur les graminées et les adventices des montagnes. Les feux de brousse en détruisant leur foyer les obligent à descendre dans les rizières. Un autre facteur expliquant leur apparition, c’est l’eau d’irrigation. Les rizières ou les pépinières situées dans les bas fonds de montagnes et les plaines seraient alors les premières infestées par les eaux d’irrigation qui véhiculeraient les poux du riz.

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Ecologie 

L’écologie de Dicladispa gestroi et de Trichispa sericea est presque la même. Les deux poux ont une dynamique saisonnière assez particulière. L’apparition est liée aux premières pluies qui peuvent tomber entre le début du mois d’octobre et la fin du mois de novembre. On n’a pas trouvé de poux adultes en hiver (mois de juin à septembre). D’autre part, de nombreuses prospections effectuées dans la partie des marais située aux bords immédiats des rizières et dans les haies ou bosquets au pied des montagnes sont restées absolument infructueuses [15]. 15 Après les premières pluies, les adultes apparaissent sur les repousses des chaumes de riz et sur diverses graminées longeant les canaux. Puis les adultes vont se nourrir sur d’autres espèces, comme les dicotylédones. Après une période de nutrition, les adultes des poux vont soit vers les jeunes pépinières soit vers les rizières semées directement. Ce déplacement constitue l’apparition des premiers foyers d’infestation. Durant cette phase, les poux montrent un comportement grégaire, de telle sorte que les foyers sont bien délimités. Ces foyers hébergent rapidement de nombreuses pontes, témoignant un comportement reproducteur intense des adultes. Lors de l’infestation, on rencontre rarement plus de 6 mines par feuille : environ 50% des feuilles ne présentent qu’une seule mine. Ces mines peuvent être de taille très variable, mais occupent 15 à 25% de la surface des feuilles. 

 Méthodes utilisées pour lutter contre les poux du riz

 Depuis 1961, les poux du riz surtout l’espace Trichispa sericea ont commencé à menacer notre riziculture. En 1966, les attaques fréquentes deviennent dévastatrices. Alors, le Ministère de l’Agriculture pris des mesures de lutte stricte. L’arrêté n°1178 du 27 mai fut appliqué, obligeant les paysans à informer les responsables et à traiter les pépinières en priorité et les rizières ensuite sous peine de sanctions [24]. Le service de la défense des cultures lança l’opération de poudrage par l’utilisation des produits organo-chlorés : HCH 25 et D.D.T. 10%. Les paysans étaient obligés d’acheter ces produits et les poudreuses étaient de fabrication artisanale comme les sacs de jute [24]. A partir de 1968, les produits étaient distribués gratuitement avec l’aide du B.C.S.R et de la C.E.A.M.P.  

Table des matières

INTRODUCION
Première partie: PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
1- Situation géographique
2- Pédologie
3- Climat
Deuxi7me partie: METHODOLOGIE
1- Matériel d’étude
1-1- Les poux du riz
1-1-1- Dicladispa gestroi Chap
1-1-1-1- Morphologie
1-1-1-2- Dégâts
1-1-1-3- Biologie
1-1-2- Trichispa sericea Guerin
1-1-2-1- Morphologie
1-1-2-2- Dégâts
1-1-2-3- Biologie
1-1-2-4- Ecologie
1-1-3- Méthodes utilisées pour lutter contre les poux du riz
1-2- Les chenilles défoliatrices
1-2-1- Description
1-2-1-1- Nymphula depunctalis Gueinée
1-2-1-2- Borbo borbonica Boisd
1-2-1-3- Parnara poutieri Boisd
1-2-1-4- Spodoptera litoralis Boisd
1-2-1-5- Spodoptera mauritia Boisd
1-2-2- Biologie
1-2-3- Méthodes utilisées pour lutter contre les chenilles défoliatrices
2- Observation et enquêtes
2-1- Observation sur le terrain
2-1-1- Description des parcelles étudiées
2-1-2- Variétés de riz utilisées
2-1-3- Calendrier cultural et pratique culturale
2-1-4- Les insectes ravageurs observés
2-1-4-1- Différents types
2-1-4-2- Cas des poux du riz
2-1-4-2-1- Méthode de comptage
2-1-4-3- Cas des chenilles défoliatrices
2-1-4-4- Lutte contre ces insectes
2-2- Enquêtes
2-2-1- Variétés de riz cultivées par les paysans
2-2-2- Calendrier cultural et pratique culturale
2-2-3- Insectes ravageurs
2-2-3-1- Cas des poux du riz
2-2-3-1-1- Période d’apparition
2-2-3-1-2- Différentes espèces
2-2-3-1-3- Variétés attaquées
2-2-3-1-4- Surfaces attaquées
2-2-3-1-5- Traitement
2-1-3-2- Cas des chenilles défoliatrices
2-1-3-2-1- Période d’apparition
2-1-3-2-2- Différentes espèces
2-1-3-2-3- Variétés attaquées
2-1-3-2-4- Surfaces attaquées
2-1-3-2-5- Traitement
Troisième partie : RESULTATS ET DISCUSSION
1- Observation
1-1- Les insectes observés tout au long du cycle de développement de la plante
1-1-1- Cas des poux du riz.
1-1-1-1- Comptage de pontes des poux
1-1-1-2- Observation des larves par parcelle
1-1-1-3- Surface attaquée
1-1-2- Cas des chenilles défoliatrices
2- Résultats de l’enquête
2-1- Variétés utilisées
2-2- Calendrier cultural et pratique
2-3- Les différents problèmes de la riziculture dans la zone de Moriandro
2-4- Les insectes ravageurs
2-4-1- Cas de poux du riz
2-4-2- Cas des chenilles défoliatrices
2-4-3- Méthodes de lutte contre ces insectes
2-4-4- L’influence de Euddleja madagascariensis (Sevalahy) sur le comportement des adultes des poux
3- Conclusion
Quatrième partie : INTERETS PEDAGOGIQUES
1- Biologie
2- Ecologie
3- Géologie
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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