Dès l’organisation des premiers Etats, à la fin de la Préhistoire, sont apparus des groupements d’un type différent des villages ou des camps qui étaient les seules agglomérations connues jusqu’alors. Les premières villes de l’histoire sont nées dans les foyers de grandes civilisations, le bassin méditerranéen, le Moyen orient, l’Inde, la Chine .La « polis » des Grecs, « l’urbs : » des Romains ont traversé les siècles et subsistent dans notre vocabulaire: une métropole est une très grande ville, l’urbanisme est l’art d’aménager les villes, les faits urbains sont relatifs aux villes.
Certes, les villes d’aujourd’hui ressemblent bien peu à celles de l’Antiquité. Dans le passé, les métropoles, Athènes, Alexandrie, Rome, n’ont jamais rassemblé une très grande part de la population totale des Etats. Il en fut de même au Moyen âge, période pourtant faste en création de ville. Le développement de l’industrie et l’expansion européenne au XIXe siècle sont en grande partie responsables du formidable essor urbain qui caractérise le monde d’aujourd’hui. Alors que la population mondiale triplait en 150 ans, la population des villes était multipliée par 20. Les 750 villes de plus de 5.000 habitants de l’an 1800 sont aujourd’hui 30.000. De 45, le nombre de villes de plus de 100.000 habitants est passé à 1.400.On dénombrait au milieu du XXe siècle 70 villes de plus d’un million d’habitants ; 15 d’entre elles comptaient plus de 3millions d’habitants .Le quart de la population mondiale vit aujourd’hui dans les agglomérations de plus 20.000 habitants. Dans le courant du XIXe siècle, toutes les grandes villes des pays industrialisés confrontées à la nécessité d’assainir le milieu de vie urbain mettront en œuvre des politiques d’urbanisme à peu près comparables : adduction d’eau et traitement des eaux usées, traitement des déchets, transport collectif, illumination des rues durant la nuit, dispensaires. En France, c’est sous le second empire, que le Baron Haussmann lance à Paris une politique d’urbanisme de « régularisation », appuyée sur ce que l’on appellerait aujourd’hui l’ingénierie urbaine, toute nouvelle à l’époque. Ce véritable modèle de l’intervention publique sur les formes de la ville fera école dans plusieurs capitales européennes et dans de nombreuses villes de province. Parallèlement à la remise en forme des centres urbains anciens, la révolution industrielle s’est traduite par la dégradation des banlieues : habitat souvent sordide et usines polluantes, dans un lacis de voies tracées sans plan d’ensemble, telles sont les banlieues héritées de l’industrialisation dans toutes les grandes villes du monde, faubourgs insalubres dans les pays d’Europe au début du vingtième siècle, bidonvilles précaires dans les pays sous-développés encore cent ans plus tard, dans des contextes semblables de concentration des hommes et des activités dans les capitales politiques des Etats, qui s’étalent sans se structurer. Paris et Londres n’ont fait que précéder à la fin du XIXe siècle.
En continuité du cadrage global, le cadrage local du thème d’investigation se caractérisera par l’urbanisation de la ville d’Antananarivo qui s’est faite au temps des Royaumes, d’ailleurs les écrits et les littératures grises accessibles à Antananarivo le confirment. Au XVIIe siècle, l’implantation en hauteur par le royaume merina a été motivée par la double protection naturelle offerte par le site : la protection contre les invasions ennemies et contre les crues périodiques des cours d’eau environnants. C’est ce que les paysagistes, les urbanistes appellent l’urbanisme collinaire. Le principe de l’urbanisme collinaire consiste à implanter les constructions le long des courbes de niveaux de la colline. Le Rova est le principal siège de l’autorité et du pouvoir royal, la cité est donc structurée autour du palais. L’implantation et l’organisation spatiale sont alors basées sur la symbolique astrologique ancestrale, l’importance des orientations cardinales et des rites de construction. A cette époque, nous pouvons déjà noter l’homogénéisation des constructions qui sont relativement constituées de cases en bois ou en terre selon l’appartenance sociale. Il faut également noter l’importance des aménagements hydrauliques lesquels ont joué un rôle primordial dans les prémices de l’urbanisation de la ville d’Antananarivo.
Parallèlement à cela, l’influence culturelle européenne se matérialise dans la ville par de nombreuses constructions comme l’édification de monuments et l’extension du site originel en 1886, palais, Eglise et hôpitaux. Sous l’époque coloniale, l’influence de la France a été manifestée par la centralisation du système administratif sur la ville, laquelle a débouché sur un changement du paysage urbain. De ce fait, les techniques et les conceptions constructives, la construction d’édifice abritant des institutions et des services administratifs, la mise en place de diverses infrastructures sont principalement les changements du paysage urbain. De ce fait, les techniques et les conceptions constructives, la construction d’édifices abritant des institutions et des services administratifs, la mise en place de diverses infrastructures sont principalement les changements marquant l’époque coloniale, notamment dans le domaine de la construction et la transformation du paysage urbain. Pendant cette période, l’on remarque également la première initiative d’étendre la ville dans les zones basses au pied des collines de la vieille ville. Ainsi, l’on note la création et l’apparition des quartiers populaires : quartiers de l’ouest à Isotry, Andohatapenaka, Manarintsoa, Antohomadinika. A la veille de l’indépendance, notamment dans les années 1950-1960, l’extension de la ville s’est caractérisée par l’installation de quelques unités industrielles . Cela a évidement entraîné un apport de population important si bien qu’au lendemain de l’indépendance, l’on constate l’intensification du phénomène « macrocéphalie ». Devant ce phénomène, l’Etat par le biais de la SEIMAD (Société d’équipement immobilier de Madagascar) entreprend la construction de plusieurs bâtis. Cette grande opération dans la plaine (quartiers d’Anosy-Ampefiloha-67ha) s’accompagne d’opération de logements publics et privés. Ceci marque le début de la création des cités et les lotissements, à l’intérieur et en périphérie de la ville.
Mais ceci ne satisfait pas les besoins de la population laquelle subit une croissance démesurée. Par conséquent, cette poussée démographique croissante va encourager la progression spatiale des constructions « illicites » souvent précaires lesquelles sont dépourvues de permis de construire. Les constructions « illicites » se perpétuent pendant les années 1980 jusqu’à nos jours. Il y a prolifération des constructions sur remblais, une grande partie de la plaine a été remblayée pour accueillir les nouvelles constructions. L’urbanisation s’est étalée vers les communes périphériques et vers les routes nationales englobant les villages ruraux environnants. Dès lors, l’on constate la densification des quartiers par le mitage des espaces non construits. La non maîtrise de ce phénomène a conduit à la dégradation des espaces et de la qualité de vie des habitants de la capitale. Les quartiers centraux sont aujourd’hui menacés par une urbanisation croissante et non contrôlée qui s’accompagne d’une démolition de nombreuses constructions traditionnelles pourtant porteuse d’un patrimoine riche authentique, d’une disparition progressive de servitude et d’espaces non construits, ainsi que du développement de tissus urbains en rupture avec ceux existants.
Rôle directeur au point de vue de l’orientation
Le concept d’urbanisme s’étend à des solutions à dominante technique. Il peut constituer aussi la science ou l’art de l’organisation de la ville. Thompson (1965) considère que l’urbanisme implique la résolution des problèmes de développement de la ville qui conditionne la poursuite de l’amélioration du bien être. Avec Lefebvre(1970) l’urbanisme est un problème de société. Son étude débouche sur l’idéologie mais aussi sur l’étude de la vie quotidienne. Une autre vision s’articule autour du concept qui consiste à l’aménagement réparateur ou ordonnateur. Du point de vue de fonctionnement, l’urbanisme est caractérisé par l’absence de souplesse de toute administration ; de la mauvaise volonté (domaine réservé). Du point de vue des objectifs, il faut reloger les sinistrés, reconstruire et construire mieux des usines et des immeubles, la meilleure conception d’aménagement de site, des quartiers, des villes.
Aménagement du territoire
C’est la politique consistant à rechercher la meilleure répartition géographique des activités économiques en fonction des ressources naturelles et humaines. Il est à noter ici que l’urbanisme est inclus dans le concept d’aménagement. Cet esprit d’aménagement est inclus dans la logique fondamentale de l’aménagement du territoire, on peut prendre en considération plusieurs éléments :
a) Littéralement, il s’agit bien entendu d’aménager le territoire, et d’après les objectifs: C’est l’occupation du territoire par les activités industrielles, rurales et touristiques, notamment les structures matérielles destinées à l’accueil de ces activités : il s’agit en réalité des moyens de communication (routiers et aériens) et de télécommunication mais aussi d’une politique pratique de sauvegarde du milieu naturel et humain pour un développement durable.
b) Il s’agit ainsi d’éléments de nature différente, ce qui pose la question de savoir ce qu’est le champ privilégié d’action de l’aménagement du territoire : Il faut définir des points d’ancrage et des moyens privilégiés de la politique d’aménagement du territoire ; ici encore, plusieurs variantes peuvent être rapportées :
1) Le champ d’action limité est porté sur la ville avec les différents concepts, les aides industrielles et les axes routiers.
2) Le champ d’action général se situe dans le domaine d’intervention essentiellement urbain et industriel au début, s’est peu à peu élargi pour retenir en principe tout ce qui touche à l’espace national.
INTRODUCTION GENERALE |