CONTRIBUTION A L’ETUDE DE L’EFFICACITE AGRONOMIQUE DU COMPOST SUR LE SOL ET LE MIL

CONTRIBUTION A L’ETUDE DE L’EFFICACITE AGRONOMIQUE DU COMPOST SUR LE SOL ET LE MIL

GENERALITES SUR LE COMPOST

Le compostage consiste à une dégradation microbienne accélérée de matières organiques putrescibles pour les transformer à un produit stable appelé compost. Ce dernier de couleur brun foncé et riche en sels minéraux, est obtenu suite à de nombreuses réactions biologiques et biochimiques. Ce processus s’effectue normalement en milieu contrôlé (température, aération et humidité) (Menviq, 1987; Maloof, 1988; Menviq, 1991). Généralement, le compost est de manipulation aisée, ayant peu ou pas d’odeur si le procédé a été conduit avec une phase thermophile suffisante. Il permet un stockage temporaire du carbone et de l’azote. Apporté au sol, il libère l’azote progressivement pour les plantes et constitue un bon amendement. De plus il peut améliorer l’efficacité des plantes à utiliser les fertilisants employés en combinaison avec le compost (Bauduin et al., 1987; Serrener consultation inc, 1989). Ainsi, le compostage présente un intérêt à deux niveaux: • en terme de gestion de la fertilité à l’échelle de l’exploitation agricole ou d’un territoire (amélioration de la gestion des effluents avec une gestion de la réduction de la pollution des eaux, transfert de fertilité avec une efficacité agronomique accrue) (Paillat, 2008). • en terme de stabilisation du carbone à l’échelle d’un pays ou de la planète (immobilisation de carbone dans le sol avec une diminution de l’effet de serre, contribution à la gestion des effluents avec une réduction de la pollution atmosphérique) (Paillat, 2008). Le compost peut être utilisé en agriculture, en horticulture et comme matériel de remblayage. Selon Badiane et al., (2000), le compostage est une technique de valorisation des résidus pailleux basée sur leur fermentation plus ou moins avancée en présence d’air (compostage aérobie), en condition semi-aérobie (compostage semi-aérobie) ou anaérobie (compostage anaérobie ou méthanisation). Il a l’avantage de mettre à la disposition des plantes un matériel semi-dégradé plus facilement assimilable et moins toxique que les pailles brutes (Badiane et al., 2000). Selon la présence ou l’absence d’air nous distinguons:

Le compostage aérobie

Les techniques expérimentées au Sénégal s’inspirent du procédé du Centre International du Développement et de Recherche (CIDR) basé à Paris. Les matières végétales utilisées sont les balles et paille de riz, la coque d’arachide et la bagasse de canne à sucre (Sarr et Ganry, 1985). NDIAYE DETHIE Page 4 Ce procédé de compostage est recommandé pour la valorisation industrielle des sous produits pailleux et peut s’intéresser aux entreprises agricoles pouvant accumuler d’importantes quantités de résidus végétaux (compagnie sucrière, entreprise agricole etc.) (Badiane et al., 2000).

Le compostage semi-aérobie de la paille

Ce mode de compostage qui semble être la technique la plus susceptible d’intéresser le paysan a fait l’objet de nombreuses études tel est le cas de ce présent document. Ce type de compostage à autrefois fait l’objet d’un essai à Bambey avec la paille de mil. Une fiche technique de fabrication a été ainsi élaborée par Ganry et Gueye (1991). Même si ce type permet une réduction des pertes d’azote en cours de compostage, celles-ci peuvent atteindre un seuil de 20% ce qui est encore élevé (Badiane et al., 2000). L’apport de phosphate monocalcique au compost et la fixation biologique de l’azote de l’air peuvent compenser cette perte (Badiane et al., 2000). Le lessivage des éléments nutritifs peut se faire au cours du temps avec l’apport d’eau, c’est ainsi qu’une technique pour recueillir l’eau perdue est préconisée lors de notre essai afin de réduire ces pertes. 1.1.3 Le compostage anaérobie L’objectif de ce type de procédé est de disposer d’un compost facilement accessible, de bonne qualité agronomique et présentant une plus-value immédiate incitatrice : le biogaz (Badiane et al., 2000). 

LES PARAMETRES INFLUENÇANT LA QUALITE D’UN COMPOST

Pour obtenir un compost de qualité il est essentiel de contrôler certains paramètres comme

Le pH du mélange

Le pH du compost doit être contrôlé puisque l’activité microbienne en dépend. Ce paramètre est par ailleurs un indicateur de la présence ou du manque d’oxygène dans le compost (Serrener consultation inc, 1989). Des acides organiques sont produits au cours du compostage et provoquent alors une chute du pH qui devient acide. Puis, en présence d’oxygène, ces acides sont éventuellement décomposées, le pH revient ainsi prés de la neutralité ou est légèrement alcalin (Serrener consultation inc., 1989; Fogarty et Tuovinen, 1991). Les valeurs optimales de pH pour favoriser l’activité microbienne se situent entre 5,5 et 8,0. NDIAYE DETHIE Page 5 L’alcalinité excessive se traduit par une perte d’azote sous forme d’ammoniaque et une acidité élevée au départ de l’opération risque d’empêcher l’échauffement du tas (FAO, 1988). 

L’humidité du mélange

Une humidité variant entre 40 à 60% s’avère optimale (Pereira et al., 1987; Ministère de l’environnement de la France et les transformeurs, 1990; Serrener consultation inc, 1989). Un faible degré d’humidité diminue l’activité biologique et par conséquent, ralentit le compostage (Bertoldi et al., 1988b; Epstein et Epstein, 1989). Par contre si l’humidité est très élevée, l’engorgement empêche la circulation de l’air à l’intérieur du compost par conséquent, de mauvaises odeurs sont alors libérées (FAO, 1988).

L’aération

Un apport d’air adéquat à toutes les parties du compost est essentiel aux fins de fournir l’oxygène aux organismes et de chasser l’anhydrite carbonique dégagé. L’absence de l’air entraine le développement de divers types de micro-organismes qui déclenchent soit une conservation acide (semblable à celle de l’ensilage), soit une putréfaction du compost engendrant des odeurs nauséabondes (FAO, 1988). L’aération est assurée soit par une pénétration naturelle de l’air à l’intérieur du compost, soit en retournant ce dernier régulièrement à la main ou mécaniquement, soit en soufflant de l’air à l’intérieur du compost à l’aide d’un ventilateur (FAO, 1988).

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