Dans les pays du Sud, la forte croissance démographique et l’urbanisation galopante contribuent à une demande croissante et urgente en protéines animales. Un des grands défis du MAP (Madagascar Action Plan) est de satisfaire une telle demande, sans pour autant mettre en péril les milieux naturels.
Le littoral Ouest de Madagascar se déroule sur environ 3900 km du 12ème au 25ème degré et demi latitude Sud. La grande île dispose de 325 560 ha soit environ 3 000 km2 de mangroves, 14 000 km2 de plateau continental et 1 400 000 km2 de ZEE (Zones Economiques Exclusives). Le secteur pêche est composé de trois sous secteurs entre autres la pêche proprement dite, les aquacultures en eaux douces et marines. Une dynamisation de la pêcherie de crabe s’est produite avec la construction « récente » d’une usine de production de sa chair (BAUTIL et ARDILL, 1991). Le crabe des palétuviers existe sur toute la côte malagasy là où il y a de la mangrove. Mais, il est beaucoup plus important sur toute la côte Ouest d’Antsiranana jusqu’à Toliara. Dans ces régions, la pêche était et reste toujours une activité traditionnelle que ce soit pour la consommation familiale ou pour le marché intérieur. Un créneau certain existe pour le marché des crabes, à condition que celui-ci réponde bien aux exigences du consommateur. Mais, il y a aussi les normes en vigueur extrêmement strictes dans le cas du marché européen à respecter et à faire respecter. C’est au développement de ce marché d’exportation susceptible de procurer des devises fortes que s’est attachée la société REFRIGEPECHE-OUEST dès mars 1987. Depuis, la production s’avère encore insuffisante et connaît un approvisionnement trop faible et trop irrégulier. Ainsi, l’idée de maîtriser la biologie et l’écologie des crabes de mangroves a été initiée afin de pratiquer l’élevage à partir de la reproduction au grossissement.
Le corps du présent ouvrage comprend trois parties distinctes à savoir la présentation du contexte actuel de la filière crabe des mangroves à Madagascar, la caractérisation des paramètres physiques, chimiques et biologiques du Scylla serrata et les recommandations suivies de la perspective de la filière.
MILIEU PHYSIQUE
Données climatiques
Elles sont caractérisées par un climat qui relève à la fois de celui de l’Est avec une pluviométrie annuelle élevée de l’ordre de 2 000 mm et de l’Ouest avec une température moyenne annuelle élevée de 26°C avec une faible amplitude. Il n’y a pas de mois physiologiquement sec malgré l’existence de saison relativement sèche de mai à septembre .
La région est soumise à un climat de type tropical. Il est caractérisé par une alternance d’une saison fraîche et sèche de mai à novembre et d’une saison humide et chaude à partir de décembre (SAGE, 2003).
a- Température
Le régime thermique de la région est régi par l’alternance de deux saisons chaude et fraîche. Ses températures moyennes annuelles sont relativement élevées toute l’année . Pour les stations situées au bord de la mer, les moyennes annuelles oscillent entre 25°C pour Ambanja et 20°C à 26°C pour Antsiranana . L’amplitude thermique est faible dans l’ensemble, celle-ci augmente avec l’altitude à mesure de l’éloignement de la côte (SAGE, 2003). Une légère baisse de température entre 1998 à 2002 a été observée. Le bilan thermique fait état d’une situation déficitaire en saison fraîche du mois de mai à juin et de septembre. A Nosy Be, pendant le mois de mai, ce phénomène a été également observé. Cela signifie une tendance à la perturbation du climat liée probablement à la dégradation de l’environnement (SAGE, 2003).
b- Pluviométrie
Les précipitations annuelles de la région varient d’une zone à l’autre, plus précisément entre 900 à 2 200 mm . Alors, les quantités reçues présentent un écart considérable au niveau des deux stations retenues. Entre 1961-2002, une diminution de la pluviométrie annuelle d’environ 20 % aussi bien à Antsiranana qu’à Nosy Be et une extension de la saison sèche ont été observées .
A l’Ouest, du cap d’Ambre à la presqu’île d’Ampasindava, existe un phénomène identique à celui de la côte Est avec une augmentation du total pluviométrique vers le Sud et une réduction de la durée de la saison sèche. La quantité totale dépasse 1 500 mm au Sud de l’Ankarana, tandis qu’Ambilobe, avec 1 870 mm ne compte que 86 jours de pluies avec un minimum de 55 jours et un maximum de 118 jours. Ambanja, avec un total de 2 171 mm réparti sur 130 jours, est à la limite du climat tropical humide (SAGE, 2003). Les mois les plus arrosés s’étendent du décembre à mars tandis que les mois les plus secs sont de juin à octobre.
c- Humidité relative
Le massif de Tsaratanana et celui des zones côtières protègent la région des vents alizés desséchants du Sud-Est et arrêtent les vapeurs d’eau en provenance de la mer qui secondensent en petites pluies bienfaisantes (TONGAZARA, 2006).
Hydrologie
Hydrologie fluviale
Le Tsaratanana est le principal château d’eau de la région. Les trois principaux cours d’eau de la zone : le Mahavavy, le Sambirano et le Ramena, y prennent leur source.
Au niveau du district, elle est caractérisée par le fleuve de Sambirano . qui détermine la plaine alluviale propice à l’agriculture. Par conséquent, des rivières arrosent les plaines de la région telles que : la rivière de Ramena, Beangona, Antontorogno, Beambatry, Ambahatra et Ambazoana. Elles se jettent toutes dans le fleuve du Sambirano exceptée la rivière Ambazoana qui irrigue la partie septentrionale du district (TONGAZARA, 2006). Elle débouche dans le canal de Mozambique en un delta souvent très évasé via le village d’Ampampamena et la baie d’Ambaro.
INTRODUCTION |