CONTRIBUTION A L’ETUDE CHIMIQUE et BIOLOGIQUE de Brunfelsia eximia (Solanaceae)

CONTRIBUTION A L’ETUDE CHIMIQUE et BIOLOGIQUE de Brunfelsia eximia (Solanaceae)

GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES

 Les huiles essentielles sont des substances de compositions complexes qui renferment des principes odorants. Elles sont en général d’aspect liquide à température ambiante [1]. Elles contiennent des composés formés d’une ou de plusieurs unités terpéniques, tels les hydrocarbures terpéniques et leurs dérivés oxygénés. Elles sont localisées dans divers organes de la plante, aussi bien, dans les fleurs [2], dans les feuilles [3], dans les fruits [4], que dans les écorces [1] et les rhizomes [5]. L’intérêt des huiles essentielles couvre plusieurs domaines. Elles sont longtemps utilisées dans des pharmacopées médicinales, et prescrites dans l’aromathérapie [6]. Certaines sont douées de propriétés antibactériennes [32] antivirales, et sont largement employées dans l’industrie des cosmétiques, en parfumerie [8], ou comme arômes dans l’industrie agro-alimentaire [5]. A .1 – Travaux antérieurs sur le genre Brunfelsia [28] Les utilisations traditionnelles de B. grandiflora (Solanaceae) dans la région Amazonie ont été rapportées par Plowman. B. grandiflora y est utilisé pour soigner le rhumatisme, l’arthrite, la bronchite, la fièvre. Le rendement rapporté pour l’huile volatile est de 0,08%(g/g) de la matière végétale sèche concernant la fleur. Les caractéristiques physico-chimiques suivants sont précisés: densité (21,5°c): 1,071; indice de réfraction (20°C): 1,5105. La composition d’huile volatile des vapeurs des parties aériennes de B. grandiflora a été analysée par GC-MS. 122 constituants ont été identifiés sur environ 200 composés mis en évidence sur les chromatogrammes obtenus. Ce sont principalement des hydrocarbures (26), des aldéhydes (24), des cétones (22), des alcools (21), et des esters (14). Les méthyles salycylates sont les constituants prédominants ; un tiers des composés sont d’origine terpénique. Environ 20 constituants trouvés identifiés sont de concentration significative, le reste étant à l’état de traces. 4 A .2 – Utilisation traditionnelle de FD et des espèces du même genre A Madagascar, FD est utilisé en médecine traditionnelle pour soigner les plaies et les blessures locales. Les feuilles sont mâchées et étalées sur la plaie ou la blessure. D’autres espèces du même genre sont utilisées pour le traitement des diarrhées. 

ACTIVITE ANTIBACTERIENNE 

Introduction

 La détermination précise des activités antibactériennes des huiles essentielles est nécessaire en vue d’une application thérapeutique efficace et reproductible. Par exemple, l’utilisation des huiles essentielles contre le rhumatisme, contre les infections microbiennes ou autres nécessite de déterminer avec précision leurs activités antimicrobiennes. Dans le cadre de ce travail nous avons évalué les activités anti-microbiennes des huiles essentielles de deux espèces Brunfelsia eximia et FD. Au cours de notre travail effectué au CNARP à Androhibe, au Laboratoire de PharmacoDymanie sous la direction du Docteur Michel RATSIMBASON, des tests d’inhibition sur 6 souches bactériennes ont été réalisés avec les huiles essentielles. 

Définitions 

En microbiologie, un antibiogramme est le résultat de l’action d’un antibiotique sur un germe. L’étude consiste à mettre en présence, dans un milieu de culture approprié, le produit à tester et l’agent infectieux, afin d’apprécier l’inhibition provoquée par le produit sur le germe. L’aromatogramme désigne un antibiogramme réalisé avec une huile essentielle en lieu et place de l’antibiotique. 

LES DIFFERENTES METHODES D’EXTRACTION DES HUILES ESSENTIELLES 

On connaît plusieurs méthodes d’extraction des huiles essentielles : l’entraînement à la vapeur d’eau, l’hydrodistillation, l’expression des péricarpes frais de certains Citrus , l’enfleurage, l’extraction par solvants volatiles , l’extraction à l’aide du gaz carbonique à l’état supercritique. Mais les méthodes les plus couramment utilisées sont l’entraînement à la vapeur et l’hydrodistillation. 

L’hydrodistillation 

Elle est basée sur le fait que la plupart des huiles essentielles sont entraînables par la vapeur d’eau. Le procédé d’hydrodistillation utilise un alambic et consiste à chauffer ensemble la matière première et l’eau, puis à condenser les vapeurs dans un circuit réfrigérant. L’eau et l’huile essentielle n’étant pas miscibles, une simple décantation suffit pour séparer les deux (2) phases. Suivant la localisation de l’huile essentielle dans la plante, l’hydrodistillation concerne les écorces, les fleurs, les fruits,les racines, les tiges , les parties aériennes,etc. Le matériel végétal est mis en contact avec de l’eau bouillante contenue dans une enceinte appelée curcurbite qui est reliée à un condenseur au moyen d’un col de cygne. Le tout est porté à l’ébullition. La vapeur d’eau entraîne avec elle l’huile essentielle, puis à la sortie du condenseur, les deux liquides non miscibles sont recueillis dans un séparateur appelé vase florentin où s’effectue la décantation. 6 Schéma 1 : L’hydrodistillation en laboratoire Matériels – Ballon de 5 litres – Essencier type CLEVENGER pour huiles légères – Réfrigérant à boules. – Chauffe-ballon de 5 litres, régulateur de tension. – Pinces, noix. 2760 g de feuilles fraîches de FD sont mises dans le ballon avec 3 litres d’eau distillée. L’essencier et le réfrigérant sont montés, puis on chauffe. La distillation est arrêtée après 8 heures. A la fin de l’extraction, on laisse refroidir et se décanter l’huile essentielle moins dense que l’eau. Elle est recueillie à l’aide d’une pipette pasteur propre et sèche dans un flacon en verre préalablement taré et muni d’un bouchon. L’huile essentielle est conservée à + 4°C au réfrigérateur.

 Entraînement à la vapeur 

Dans ce cas, le matériel végétal n’est pas immergé dans l’eau mais placé dans un panier perforé situé à une certaine distance du fond de l’alambic. On introduit dans l’alambic un courant de vapeur d’eau qui entraîne les substances volatiles de la plante. L’introduction de vapeurs d’eau se fait à la partie inférieure de l’alambic mais on peut aussi le faire par le haut ; ainsi pulsée de haut en bas la vapeur franchit la masse végétale .Cette technique est appelée hydrodiffusion et permet dans certains cas d’obtenir un bon résultat.

L’expression

C’est la méthode utilisée pour récupérer les huiles essentielles des zestes d’agrumes: citron, orange, pamplemousse, etc. Les péricarpes sont scarifiés puis l’huile essentielle qui se dégage de la peau est aspirée à l’aide d’une éponge .Pour récupérer l’huile essentielle l’éponge est exprimée. On peut aussi « râper » les peaux de fruits sous un courant d’eau puis séparer la phase aqueuse et l’huile essentielle par centrifugation. Un autre procédé consiste à écraser les fruits entiers entre des cylindres métalliques et éliminer les déchets solides. Cette opération est suivie d’une séparation par centrifugation du jus de fruit et de l’huile essentielle. Une nouvelle huile essentielle peut encore être récupérée par entraînement à la vapeur d’eau des matériaux solides résiduels. 

L’enfleurage 

Il y a plusieurs types d’enfleurage des fleurs : l’enfleurage à chaud (60 à 70°C) pour les fleurs aux huiles moins volatiles et l’enfleurage à froid pour les fleurs aux huiles très volatiles. Il consiste à macérer les fleurs dans des graisses, les plus utilisées communément sont des lards. Occasionnellement les graisses solides sont remplacées par de l’huile d’olive. Le renouvellement des fleurs ne s’arrête que la graisse est soit complètement chargée. Le produit résultant constitue la pommade. Les fleurs sont macérées pendant 3 jours dans l’huile d’olive c’est la macération ou digestion, ensuite on traite (3 fois) l’huile essentielle avec l’alcool éthylique (EtOH). L’alcool obtenu est évaporé sous vide et on aboutit à l’extrait des fleurs appelé concrète (enfleurage absolu). Les huiles essentielles sont débarrassées de cires par une dissolution des concrètes dans 8 l’éthanol, suivie d’un refroidissement, ce qui provoque la précipitation des cires qu’on élimine alors par simple filtration [3]. Ce traitement à l’éthanol fournit l’essence absolue ou absolue. Le matériel utilisé : Matériel végétal, huile d’olive, un grand récipient pour la macération, châssis de verre, erlenmeyer, entonnoir, papier filtre, Na2SO4 anhydre pour éliminer l’eau. 

 Extraction avec du liquide carbonique 

Un processus allemand affirme que les huiles essentielles peuvent être complètement extraites par le liquide carbonique sans diminuer ni affaiblir l’odeur du produit naturel. En voici avantages : basse température, rendement quantitatif, évaporation complète et spontanée du solvant de l’extrait toutefois cette méthode coûte très cher.

Table des matières

Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des schémas
Liste des Planches .
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION
A. GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
A .1 – Travaux antérieurs sur le genre Brunfelsia
A .2 – Utilisation traditionnelle de FD et des espèces du même genre4
B. ACTIVITE ANTIBACTERIENNE
B.1- Introduction
B.2- Définitions
MATERIELS ET METHODES
PARTIE CHIMIE
C. LES DIFFERENTES METHODES D’EXTRACTION DES HUILES ESSENTIELLES
C .1- L’hydrodistillation
C.2 – Entraînement à la vapeu
C.3 – L’expression
C.4 -L’enfleurage
C.5 – Extraction avec du liquide carbonique
D. Les caractéristiques physico-chimiques des huiles essentielles8
D.1- Caractéristiques physiques
D.1.1- Caractéristiques organoleptiques
D.1.2- Densité relative
D.1.3- Indice de réfraction
D.1.4- Pouvoir rotatoire
D.2 – Caractéristiques chimiques de l’huile essentielle
D.2.2- Indice d’ester : I.E
E. Méthode d’analyse des constituants chimiques d’une huile
essentielle
E.1- La chromatographie sur couche mince : CCM
E.2 – La chromatographie liquide à basse pression : CLBP
E.3 – La chromatographie en phase gazeuse : CPG
E.4.1- Ionisation et accélération
E.4.2 – Séparation : filtration selon le rapport m/z
E.4.3 – Détection
E.5 – Le couplage CPG /SM
PARTIE BIOLOGIE
F. Les règles d’asepsie
G. METHODES D’ANALYSE
H. Préparation de l’échantillon
I. PREPARATION DU MILIEU DE CULTURE
I.1. ENSEMENCEMENT MICROBIEN
J. Les souches bactériennes
K. Evaluation de l’activité antimicrobienne
RESULTATS ET DISCUSSION
TRAVAUX PERSONNELS
PARTIE CHIMIE
L. ETUDE DE L’HUILE ESSENTIELLE DES FLEURS DE Brunfelsia eximia
L.1-Introduction
L.2 – Description Botanique
L.2.1- Extraction et caractéristiques de l’huile essentielle de fleurs de
Brunfelsia Eximia
a. Extraction
b. Caractéristiques organoleptiques et physico-chimiques
b.1 Caractéristiques organoleptiques
b.2 Caractéristiques physico-chimiques
L.2.2-Composition chimique de l’huile essentielle de fleurs de Brunfelsia eximia
a. Analyse en Chromatographie sur couche mince ( CCM )
b. Fractionnement de l’huile essentielle par chromatographie liquide à.30
basse pression CLBP
c. Analyses par CPG/SM de l’huile essentielle et des fractions Hydrocarbures
Terpéniques (HY) et Produits Oxygénés (PO) des fleurs de Brunfelsia eximia
L.2.3 – Détermination de structure du produit majoritaire de l’huile essentielle totale de Brunfelsia eximia
L.2.4 – Isolement de quelques constituants de l’huile essentielle totale des fleurs
de Brunfelsia eximia
M. ETUDE DE L’HUILE ESSENTIELLE DE FD
M.1- Etude chimique
M.1.1. Extraction et caractéristiques de l’huile essentielle des
feuilles de FD
a. Extraction
c. Caractéristiques physico-chimiques
M.1.2 – Résultats du criblage phytochimique
M.1.3 – Composition chimique de l’huile essentielle des feuilles de FD
a. Analyse en chromatographie sur couche mince : Figure1
b. La chromatographie liquide à basse pression CLBP.
c. Fractionnement de l’huile essentielle
d. Isolement d’un constituant de l’Huile Essentielle des feuilles de FD
e. Identification des constituants de l’huile essentielle totale de
f. Formules chimiques de quelques produits identifiés pour l’huile essentielle totale des fleurs de Brunfelsia eximia et de l’huile essentielle totale des 60
feuilles de FD
PARTIE BIOLOGIQUE
N. Activités antibactériennes des huiles essentielles de fleurs de Brunfelsia eximia et de FD
N.1. Tests antibactériens sur les HE
N.2. Conclusion partielle
CONLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAHIQUES
ANNEXE

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