CONTRIBUTION À L’ÉTUDE CHIMIQUE DE L’HUILE
ESSENTIELLE DES FEUILLES DE Callistemon rigidium
Les techniques d’extraction des huiles essentielles
On compte plusieurs procédés d’extraction des huiles essentielles à partir du matériel végétal.
Entraînement à la vapeur d’eau
La distillation à la vapeur d’eau est un des procédés les plus utilisés. Dans ce procédé, les plantes aromatiques sont placées dans un alambic ; sous l’action de la chaleur, l’eau devient vapeur et entraîne les molécules aromatiques contenues dans les plantes. Ce mélange passe dans un serpentin de refroidissement. A la sortie, un vase florentin sépare l’huile essentielle de l’eau ; l’huile, en général plus légère, reste à la surface, l’eau aromatique ayant servi à la distillation est séparée de l’huile ; elle s’appelle hydrolat ou eau florale et contient moins de 5 % d’Huile essentielle. On l’utilise surtout pour extraire les espèces chimiques odorantes présentes dans les plantes.
Hydrodistillation
L’hydrodistillation est sans aucun doute, le procédé chimique le plus ancien; en effet, il fut importé en Europe par les Arabes entre le VIIIème et le Xème siècle mais le principe était déjà connu et utilisé par les Égyptiens dès le IVème siècle après J.C. Il est aussi le plus utilisé, le plus rentable et il convient le mieux à l’extraction des molécules en vue d’une utilisation thérapeutique 25 . La partie de la plante contenant la molécule à extraire est placée dans un ballon avec de l’eau et quelques morceaux de pierre ponce pour assurer le brassage de la solution. En chauffant, l’eau entraîne avec elle les molécules aromatiques. En passant dans un réfrigérant, le mélange eau – huile essentielle se condense. Les deux liquides non miscibles se séparent par différence de densité. Un essencier ou un vase florentin est utilisé à cet effet.
Expression à froid
On frotte vigoureusement la peau du fruit, puis on aspire l’essence qui s’y dégage par une éponge qui sera exprimée afin d’obtenir l’huile essentielle. Actuellement, des presses hydrauliques substituent ce procédé dans les grandes industries, et les huiles essentielles se séparent des jus par centrifugation. C’est le procédé le plus simple mais le plus limité compte tenu de la restriction de son application aux fruits de la famille des Rutaceae seulement. Nouvelle contribution à l’étude de l’action de principe hypoglycémiant mis en évidence dans l’écorce jeune de Eugenia Jambolana (Myrtaceae) sur l’hyperglycémie provoquée du lapin normal et poursuite de sa purification
Enfleurage
Cette méthode se rapproche de l’extraction par solvants volatils par son principe mais dans ce cas on utilise comme solvant des graisses, qui présentent une forte affinité pour les composés odorants. Elle repose donc sur le pouvoir d’absorption d’une Huile essentielle par le corps gras. La technique d’enfleurage est employée pour les fleurs très fragiles. Celles-ci sont étalées sur des châssis enduits de graisse animale inodore (porc et/ou bœuf) qui extrait les parfums et les odeurs des fleurs et, une fois saturée, elle est traitée à l’alcool. Après évaporation sous vide, il reste un résidu très parfumé, « l’absolue ». On distingue l’enfleurage à froid, utilisé pour les fleurs délicates comme le jasmin et les violettes et l’enfleurage à chaud, pour cela la graisse est portée à une température de 60° à 70°C. En fait, l’enfleurag e n’est pas une technique courante car elle est très coûteuse.
Hydrodiffusion
Dans ce procédé, la vapeur d’eau est envoyée de haut vers le bas, à très faible pression, à travers la masse végétale entraînant ainsi une saturation de ladite matière en peu de temps. L’hydrodiffusion est basée sur le processus d’osmose c’est-à-dire elle met à profit l’action osmotique de la vapeur d’eau qui libère l’huile essentielle sous forme de mélange azéotrope. Le principe est de dégager et de condenser en utilisant la pesanteur, l’azéotrope produit par la vapeur est dispersé dans la masse du végétal. Le phénomène de gravité favorise donc la diffusion de l’huile essentielle. Cette dernière est recueillie au bas de l’alambic. On obtient des rendements plus importants qu’avec l’hydrodistillation.
Extraction par solvant volatile
Le procédé d’extraction par solvant volatil s’est développé grâce à l’industrie pétrolière qui fournit ce type de solvants ; on emploie le cyclohexane, le pentane, l’acétone, l’éther de pétrole… Certaines substances contenues dans les matériels végétaux passent dans le solvant. On parle alors d’une extraction solide – liquide. Après évaporation, il reste un résidu solide appelé « concrète ». Les concrètes sont constituées d’un mélange de parfum et de substances inodores. Une deuxième extraction à l’alcool éthylique de la concrète permet d’obtenir l’absolue, une substance très parfumée, après évaporation de l’alcool.
Extraction au four micro-onde
L’échantillon à extraire est introduit directement dans le four et soumis aux micro-ondes. Le chauffage par micro-ondes permet de porter l’eau contenue dans la matière à ébullition en peu de temps provoquant ainsi l’éclatement des cellules, qui libèrent par la suite, les composés volatils en dehors du tissu biologique. L’huile essentielle est entraînée sous forme d’azéotrope vers le condensateur et séparée de l’eau par décantation. Il existe deux variantes pour ce type de procédé : l’hydrodistillation par micro-ondes à pression atmosphérique, elle s’applique essentiellement aux matières végétales à teneur en eau supérieure à 80% ; l’hydrodistillation par micro-ondes à pression réduite qui s’effectue avec ou sans ajout d’eau respectivement aux produits secs ou humides, ce procédé est appelé VMHD (Vacuum Microwave Hydrodistillation). On réduit la pression du milieu au cours de l’opération. Ce procédé présente les intérêts suivants : le risque de dégradation thermique de la matière végétale est faible ; la qualité n’est pas altérée par l’action hydrolysante de l’eau ; le temps d’extraction est rapide ; le profil aromatique du produit fini est plus proche du naturel.
Dédicace |