Déchets solides ménagers
On entend par déchets ménagers ou ordures ménagères, les déchets produits par les ménages au cours de leur consommation courante ou de leurs activités domestiques. Il en existe plusieurs types parmi lesquels on peut citer :
les déchets spéciaux (ou déchets dangereux) : ce sont des déchets » qui ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des ordures ménagères, sans créer de risques pour les personnes ou pour l’environnement. Ces déchets peuvent être explosifs, corrosifs, nocifs, toxiques, irritants (ammoniaques, résines), facilement inflammables, ou d’une manière générale dommageables pour l’environnement »(Sy, 2013) ;
les déchets encombrants : « ce sont des déchets dont le volume est si important qu’ils ne peuvent pas être ramassés en même temps que les ordures ménagères. Se classent dans cette catégorie les appareils électroménagers et électroniques, les meubles, les matelas, etc. » (Albouy, 2008). » Au Sénégal, le décret n°74-338 du 10 avril 1974 réglementant le dépôt et l’évacuation des ordures ménagères exclue de celles-ci: les déblais, gravats, décombres et débris provenant des travaux publics et particuliers »(Sy, 2013) ; les matières de vidange : il s’agit des eaux vannes et boues de vidange de l’assainissement individuel. En effet, leur gestion relève plutôt de la compétence directe des ménages et non celle de la collectivité locale.
Dans le cadre de cette étude, sont considérés comme déchets solides ménagers, tous les détritus générés dans les ménages : les déchets de nourriture ou de préparation des repas, balayures, objets ménagers, journaux et papiers divers, emballages métalliques de petites dimensions, bouteilles, emballages plastiques ou papiers, chiffons et autres résidus textiles.
En outre, sont également rangés dans la catégorie des déchets solides ménagers, les détritus qui « sont de nature similaire aux déchets des ménages et produits par des individus dans des proportions relativement proches. On citera par exemple les déchets de bureaux, des commerces, de l’artisanat, des administrations, des halles, des foires, des marchés, des collectivités » (Thonart et Diabaté, 2005, cités dans Sy, 2013).
Impacts environnementaux et sanitaires liés à la gestion des déchets
Impacts sur l’environnement : La mauvaise gestion des déchets est à l’origine d’une grande partie des nuisances et pollutions issues des centres de stockage des ordures ménagères et assimilées (odeurs nauséabondes, émissions de gaz à effet de serre, pollutions des sols et des nappes phréatiques, etc.). Pollution des sols et des ressources en eau : La formation des lixiviats est un des impacts négatifs les plus important liés à la gestion des déchets (Mallard et al., cités dans Diop, 2010). En effet, au niveau des décharges non contrôlées, les lixiviats peuvent pénétrer directement dans le sol et rejoindre une nappe phréatique, polluant ainsi la ressource en eau. En outre, les eaux de surfaces sont les plus exposées, du fait qu’au contact des déchets, ces eaux connaissent une pollution chimique et bactériologique.
Pollution de l’air : Le tassement des déchets provoque la fermentation de bio-déchets, créant ainsi des conditions favorables à l’émission de méthane dans l’atmosphère. Ce gaz a un pouvoir de réchauffement global 25 fois supérieur à celui du CO2. « En France, environ 16 % des émissions de méthane proviennent des centres de stockage de déchets ménagers » (Centre National d’Information Indépendante sur les Déchets, France).
« Par ailleurs l’incinération des déchets solides ménagers dégagent en plus de la fumée, des polluants toxiques (dioxyde de souffre, oxyde d’azote, hydrocarbures aromatiques, acide chlorhydrique etc.) qui peuvent être nocives pour la santé quand elles sont inhalées »(Tchaou, 2011).
Nuisances olfactives : « Les nuisances olfactives sont l’un des principaux obstacles à l’implantation des installations de CET et la réalisation des opérations de gestion des déchets urbains. Les multiples composés gazeux à l’origine de ces odeurs sont produits par toutes les matières organiques brutes ou lors de leur dégradation » (Defoer et al., 2002 cités dans Diop, 2010). Aspect esthétique : « Le milieu physique servant de cadre de vie à l’homme nécessite une beauté et une harmonie. Cette beauté de l’environnement contribue également au bien-être de ses occupants. La mauvaise gestion des déchets a une large part de responsabilité dans l’insalubrité publique des agglomérations » (Tchaou, 2011).
Impacts sur la santé : L’impact de la proximité des décharges sur la santé des populations est largement établi (Noël et al., cités dans Diop, 2010). En effets, la mauvaise gestion des ordures ménagères peut favoriser la prolifération et la transmission des maladies par les vecteurs tels que les mouches, les moustiques, les rongeurs, etc.
Les ordures ménagères sont également le lieu préféré des cafards, des chiens errants qui peuvent véhiculer des agents pathogènes. Les odeurs nauséabondes issues de la fermentation des déchets peuvent provoquer la pneumonie, les bronchites, la toux et même le cancer de poumon (Tchaou, 2011).
La stratégie nationale de gestion intégrée et durable des déchets solides dans les collectivités
Elaborée en 2006 sous les auspices de l’APROSEN, cette stratégie prône une gestion durable des déchets. Aussi, a-t-elle souligné les maux qui gangrènent le secteur de la gestion des ordures ménagères et qui ont pour noms :
insuffisance des ressources financières ; le déficit d’une conscience éco-citoyenne des populations; la faible implication des populations dans la gestion de leur cadre de vie ; l’inexistence d’un système efficace d’élimination finale des déchets ; l’irrégularité de la collecte ;la faiblesse des infrastructures, etc.
En somme, le cadre politique en matière de gestion de l’environnement devrait se traduire par la mise en place de programmes et de projets. Toutefois, force est de constater que les programmes et projets relatifs à la gestion des ordures ménagères ont rarement été réalisés par les collectivités locales.
Caractérisation des déchets solides urbains
De manière générale, les déchets solides ménagers se caractérisent par leur quantité et leur composition. « Ces deux paramètres peuvent varier de manière considérable en fonction de la densité de la population, de la saison et surtout de la zone où l’on se trouve »(Fall, 1996). Quantité de déchets urbains : La quantité de déchets produite est exprimée en poids par habitant et par jour (Kg/habit/j). » À partir des données disponibles sur huit des onze communes de l’étude, on estime que la production d’ordures ménagères dans les villes secondaires du Sénégal est légèrement inférieure à 0,5 kg par habitant et par jour….Les volumes sont nettement supérieurs (presque deux fois) dans les villes de plus de 100 000 habitants que dans les villes plus petites (0,6 kg contre 0,33 kg) »(Rouyat et al., 2005). La commune de Fatick ayant une population de 35 160 habitants, elle doit donc avoir une production journalière de déchets par habitant qui gravite autour de 0,33kg.
Composition des déchets urbains : « Les déchets urbains constituent un mélange hétérogène de matériaux ayant des propriétés physiques, chimiques et biologique très différentes. Cette composition est largement déterminée par la nature des produits et de leur emballage ainsi que par les pratiques de consommation »(Diop, 2010). Ainsi, on peut avoir : « les déchets biodégradables ou fermentescibles, les papiers, les cartons, le verre, les plastiques, les textiles, les déchets combustibles, les déchets incombustibles, les métaux etc. (Albouy, 2008).
Table des matières
Introduction
Première partie : Cadre théorique et présentation générale de la commune de Fatick
Chapitre 1 : cadre théorique de l’étude
1.1 Problématique
1.2 Questions de recherche
1.3 Objectifs de recherche
1.3.1 Objectif général
1.3.2 Objectifs spécifiques
1.4 Définition des concepts
1.4.1 Stratégie
1.4.2 Gestion
1.4.3 Déchet
1.5 Revue bibliographique
1.5.1 Cadre politique, juridique et institutionnel de la gestion des déchets au Sénégal
1.5.1.1 Cadre politique
1.5.1.2 Le cadre juridique
1.5.1.3 Le cadre institutionnel
1.5.2 Gestion des déchets solides
1.5.2.1 caractérisation des déchets solides urbains
1.5.2.2 Techniques de gestion des déchets solides urbains
1.5.3 Impacts environnementaux et sanitaires liés à la gestion des déchets
1.5.3.1 Impacts sur l’environnement
1.5.3.2 Impacts sur la santé
1.6 Méthodologie de recherche
1.6.1 Stratégie de recherche
1.6.1.1 Les cibles
1.6.1.2 L’échantillonnage
1.6.1.3 Techniques et outils de collecte de données
1.6.1.4 Traitement des données
Chapitre 2 : Présentation du cadre d’étude
2.1 Situation géographique
2.2 L’organisation du tissu urbain
2.3 Données physiques
2.3.1 Le relief
2.3.2 Les sols
2.3.3 Le climat
2.3.4 La pluviométrie et les températures
2.3.5 L’ensoleillement et les vents
2.3.6 Les ressources en eaux
2.3.7 La végétation
2.4 Données démographiques
2.5 Dynamique communautaire
2.5.1 Promotion féminine
2.5.2 Les associations de jeunes
2.6 Données économiques
2.6.1 L’agriculture
2.6.2 L’élevage
2.6.3 La pêche
2.6.4 L’extraction du sel
2.6.5 L’artisanat
2.6.6 Le commerce
2.6.7 Le transport
2.6.8 Institutions financières (Banques et IMF)
Deuxième partie : Diagnostic du mode actuel de gestion des déchets solides ménagers et proposition d’une stratégie de gestion durables des dits déchets dans la commune de Fatick
Chapitre 1 : Diagnostic du mode actuel de gestion des déchets solides ménagers dans la commune de Fatick
1.1 Identification et analyse des acteurs de la gestion des ordures ménagères dans la commune de Fatick
1.1.1 Les acteurs locaux
1.1.2 Les intervenants
1.2 Production, composition et conditionnement des déchets solides dans la commune de Fatick
1.2.1.1 Identification et localisation des sources de production des déchets
1.2.1.2 Les ménages
1.2.1.3 Les rues
1.2.1.4 Les équipements marchands
1.2.2 La composition des déchets
1.2.2.1 Au niveau des ménages
1.2.2.2 Au niveau du marché central
1.2.2.3 Au niveau de la gare routière
1.2.3 Le conditionnement de déchets à domicile
1.2.3.1 L’achat de poubelles réglementaires
1.3 La pré-collecte, la collecte secondaire, la mise en décharge, la récupération et la valorisation
1.3.1 La pré-collecte
1.3.1.1 Le dispositif de pré-collecte
1.3.1.2 Les sites de déversement des déchets collectés
1.3.2 La collecte secondaire
1.3.3 La mise en décharge
1.3.4 La récupération et la valorisation des déchets
1.4 Le dispositif financier de la gestion des déchets
1.4.1 La Taxe d’enlèvement des Ordures ménagères (TOM)
1.4.2 Le budget annuel
1.4.3 La redevance
1.5 Appréciations générales de certains responsables du conseil municipal sur le niveau de service relatif à la gestion des déchets
1.6 Comportements et sensibilisation des populations en matière de gestion des déchets
1.6.1 Facteurs expliquant le comportement incivique des populations par rapport à la prise en charge quotidienne de la propreté
1.6.2 Niveau d’information des populations sur la gestion des déchets
1.6.3 Aspects sur lesquels les ménages souhaitent d’avantage d’informations
1.6.4 Les canaux qui pourraient être les plus pertinents pour une bonne communication sur la gestion des déchets solides
Chapitre 2 : proposition d’une stratégie de gestion des déchets solides ménagers dans la commune de Fatick
2.1 Dispositif technique et organisationnel
2.1.1 Renforcement des capacités humaines et matérielles
2.1.2 Redynamisation des comités de salubrité
2.1.3 Réduction des quantités de déchets à collecter
2.1.4 Amélioration du conditionnement
2.1.5 Organisation du balayage
2.1.6 Organisation de la pré-collecte et du transfert vers les déchetteries
2.1.7 Organisation de la reprise des déchets au niveau des déchetteries
2.1.8 Tri et Valorisation
2.1.9 Elimination finale des déchets
2.1.10 Education et sensibilisation
2.2 Financement de la gestion des ordures ménagères
2.3 Dispositif du suivi-évaluation
Conclusion
Références bibliographies et wèbographiques
Liste des personnes interviewées
Annexe 1 : Guides d’entretien
Annexe 2 : Fiche d’information sur le système communal de gestion des déchets
Annexe 3 : Questionnaires d’enquêtes