CONTRIBUTION A L’ANALYSE DE LA STRATEGIE D’INTERVENTION DU PROJET DE GESTION INTEGREE DES ECOSYSTEMES
Contribution du Sénégal à la conservation de la biodiversité
Stratégie nationale Le Sénégal à signé en 1992 puis ratifié en 1994 la convention sur la diversité biologique. Cet engagement venait confirmer et créer un cadre formel national et un espace international ordonné pour asseoir une politique active de conservation de la diversité biologique en cours depuis longtemps au Sénégal. Cependant la nécessité de la mise en œuvre d’une telle convention résulte d’un certain nombre de constats inquiétants. En effet les scientifiques admettent aujourd’hui qu’il existe sur terre 15 millions d’êtres vivants dont on ne connait que 1,5 millions environ. Pour les espèces connues, le rythme de disparition s’est accéléré ces dernières années ce qui fait craindre pour la centaine d’espèces dont l’humanité est tributaire pour la satisfaction de 90% de ses besoins alimentaires. (SPNACB, 1994) La convention internationale sur la biodiversité offre au Sénégal un cadre qui lui permet d’appuyer, de formaliser et d’harmoniser des traditions largement répandues et une politique gouvernementale active de conservation et de gestion des ressources naturelles au Sénégal. Cette politique a p ermis au Sénégal de conserver une partie considérable de sa biodiversité jusqu’à ces trois dernières décennies pendant lesquelles deux facteurs dénaturants puissants sont venus modifier de façon sensible le potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité. Il s’agit de la sécheresse avec ses co nséquences et une croissance démographique particulièrement élevée sans rapport avec les ressources naturelles disponibles dont dépendent largement ces mêmes populations pour leurs besoins alimentaires, énergétiques et médicaux. Cette situation a amené le gouvernement à mettre en place un système de planification qui renforce la rigueur dans la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité. C’est ainsi qu’un plan national d’action pour l’environnement (P N A E) a été élaboré et adopté récemment pour corriger les tendances négatives lourdes et les distorsions qui s’étaient installées dans la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité. Dans cette même logique, un programme d’action national pour la lutte contre la désertification sera mis en œuvre. 9 La stratégie et le plan d’action pour la conservation de la biodiversité font partie du train de mesures envisagées par le gouvernement aussi bien au plan de la gestion macroéconomique que celle des ressources naturelles avec pour objectif de rétablir les équilibres indispensables qui doivent assurer un développement durable pour le pays. Cette stratégie nationale s’articule autour de quatre objectifs : * La conservation de la diversité dans des sites de haute densité. * L’intégration de la conservation de la biodiversité dans les programmes et activités de production. * Le partage équitable des rôles, responsabilités et bénéfices dans la gestion de la biodiversité. * L’information et la sensibilisation de tous les acteurs sur l’importance de la biodiversité et la nécessite de sa conservation.
Cas du PGIES
La naissance du PGIES s’inscrit dans cette logique de la stratégie nationale de conservation de la biodiversité. Les écosystèmes du Sénégal se distinguent aussi bien par leurs potentialités naturelles que par leur richesse et diversité biologique, offrant ainsi un large éventail d’utilisation et d’exploitation. Toutefois, ces éco systèmes demeurent soumis à des pressions qui conditionnent leur avenir en ce sens que leur intégrité écologique et leur survie restent menacées, notamment par le surpâturage et la surexploitation des ressources biologiques. C’est pourquoi, le développement de modèles appropriés s’est avéré nécessaire pour assurer une restauration et une gestion participative et intégrée de ces écosystèmes ainsi que le renforcement des capacités des acteurs. C’est dans ce contexte qu’intervient le PGIES qui ambitionne ainsi de développer des scenarii pour pouvoir apporter des réponses à la problématique de dégradation continue des écosystèmes et d’essayer d’inverser cette tendance, à t ravers les modèles à développer pour contribuer à la conservation des écosystèmes et à la gestion durable des ressources naturelles ainsi qu’au développement humain par l’appui des actions de développement locales dans les zones d’intervention.
Zones d’interventions
Carte des unités pastorales et de la grande réserve du Ferlo Figure 2 : Carte des unités pastorales et de la grande réserve du Ferlo (source PGIES)
L’intervention du PGIES
Le PGIES, dans ses zones d’intervention, s’intéresse essentiellement aux périphéries des aires protégées. Dans le cas particulier du Ferlo, l’intervention cible les périphéries des réserves de faune du Ferlo nord et sud. Ainsi trois u nités pastorales et une réserve naturelle communautaire seront ciblées à savoir l’U P de Loumbol Samba Abdoul, l’U P de Malandu, l’U P de Wendou diohi et la Réserve naturelle communautaire (RNC) de Mbounguel. En conformité avec l’approche développée par le FEM, l’intervention revêt un caractère tridimensionnel s’intéressant successivement aux terroirs villageois, aux réserves naturelles et aux aires protégées. A Chacun de ces trois niveaux d’intervention, il s’agira d’une levée des barrières juridiques politiques techniques et méthodologiques à une utilisation durable des ressources biologiques. Dans les terroirs villageois, il s’agira d’identifier les systèmes de production, de promouvoir une autosuffisance alimentaire et énergétique afin de lutter contre la pauvreté. Dans les unités pastorales, il sera mis en place des techniques alternatives de diversification des revenus et d’exploitation des ressources biologiques sur une base de compromis et de coopération des acteurs concernées. Dans les aires protégées un système de cogestion sera mis en place avec un partage équitable des profits tirés de la conservation. Il s’agira par la suite d’une réplication des actions par l’ensemble des acteurs concernés L’unité pastorale est un groupement d’éleveurs résidant dans des villages appartenant au même terroir, unis par une solidarité résultant du voisinage, possédant des intérêts communs, exploitant les mêmes ressources naturelles et surtout ayant opté librement de s’unir. L’unité pastorale est subdivisée en terroirs pastoraux. Un terroir pastoral regroupe des villages situés dans un même secteur. Un comité de vigilance est mis à la tète de chaque terroir pastoral, il est dirigé par un chef de terroir. Le comité de vigilance est responsable de l’application de tous les dispositifs du pl an de gestion à l’intérieur du terroir pastoral (PGIES, 2003).
INTRODUCTION |