Le développement humain durable constitue jusqu’à présent la préoccupation principale de toutes politiques nationales ou internationales menées. Ce développement humain est toutefois conditionné par plusieurs facteurs qui permettent d’identifier son évolution avec la compréhension que l’humanité ne peut s’épanouir que dans un environnement juridique, politique, social, culturel, économique viable et un environnement sain, stable et adéquat. Parmi ces facteurs, l’économie affiche une importance majeure, indicateur de tel développement. L’existence de la politique économique internationalement admise, en vue d’une unification de toutes politiques nationales pour un développement économique, reflétant ce développement humain, témoigne cette importance et l’exigence d’une adéquation de toute autre politique nationale menée à la politique économique qui le confirme.
L’économie est une filière constituée de différentes branches telles que le commerce, l’industrie, l’artisanat, l’agriculture, …, et elle est animée par divers acteurs comme les pouvoirs publics, les investisseurs, les opérateurs,…, des acteurs qui sont issus de la population regroupée en ménage. Ceci ramène à dire que s’il y a un acteur qui apporte le plus à l’économie c’est la population considérée dans sa masse et considérée dans subdivision en ménages.
En effet, dans ces diverses activités, l’Etat, les investisseurs, les opérateurs, restent de catalyseur et d’instigateur. Les véritables actionnaires restent la masse populaire qui intervient par le biais de l’emploi.
L’emploi, qui constitue l’essentiel des ressources de la population et des ménages, avec les revenus qu’il génère, reste ainsi un besoin fondamental pour l’efficience de l’économie en vue d’un développement humain durable.
MARCHE DU TRAVAIL
Le marché est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande d’un « Bien ». En prenant le travail comme un bien, le marché de travail est donc la rencontre de l’offre et de la demande de travail dont le ménage en est l’offreur et l’employeur le demandeur.
LA DEMANDE DE TRAVAIL
La conception de la demande de travail diffère selon les pensées économiques : pensée néoclassique et pensée keynésienne .
CONCEPTION NÉOCLASSIQUE
Selon cette Ecole, la demande de travail par les employeurs dépend du prix de travail qui est le salaire. En effet, cette demande s’élève avec la baisse du salaire et diminue avec sa hausse.
CONCEPTION KEYNÉSIENNE
La demande de travail par les Entreprises dépend du niveau global de la production. Le salaire est une variable institutionnelle exogène qui dépend des rapports de forces et des négociations entre patrons et syndicats. C’est qui est la contrepartie de travail.
L’OFFRE DE TRAVAIL
Comme la demande de travail, l’offre de travail diffère selon pensées économiques sus- évoquées.
CONCEPTION NÉOCLASSIQUE
Les ménages ont dû d’abord consacrer un temps de travail pour se procurer de revenu. En termes courants, l’offre de travail du salarié dépend du niveau de vie ou niveau de satisfaction que le salaire correspondant lui permet d’atteindre. Les salariés comparent donc la désutilité du travail et le niveau de satisfaction qu’ils peuvent atteindre en gagnant les revenus de leur travail. L’offre de travail par les salariés augmente avec le salaire réel et non pas au salaire nominal.
CONCEPTION KEYNÉSIENNE
L’offre de travail dépend du taux de salaire nominal et non pas au salaire réel. Elle prend en compte la réalité des négociations salariales et elle suppose que les travailleurs sont soumis à l’illusion monétaire. L’offre de travail par les salariés dépend aussi du niveau de la population active et des habitudes sociales d’emploi. Le taux de salaire nominal n’est pas flexible à la baisse en raison de l’organisation syndicale qui défend un taux de salaire minimum et des aspects institutionnels de négociation salariale.
LE MULTIPLICATEUR DE L’EMPLOI
Le concept « multiplicateur » a été exploité pour la première fois par Richard Ferdinand Kahn, économiste de Cambridge, ainsi que Keynes. Le multiplicateur est la relation quantitative entre un accroissement net des dépenses allouées et l’augmentation du revenu qui en résulte. R.F.Khan étudiait les effets d’un programme de grands travaux sur le niveau de l’emploi ; il dégage ainsi « un multiplicateur d’emploi » qui annonce le schéma du « multiplicateur d’investissement ». Le raisonnement est comme suit : soit un Etat qui entreprend la construction des barrages, des routes, des ponts, etc, … Les entreprises qui réalisent ces opérations doivent embaucher des nouveaux ouvriers, la demande de travail augmente, c’est « l’effet primaire de l’investissement ». La construction de ces grands travaux qui entraîne la production supplémentaire des entreprises concernées conduit à l’achat des nouveaux équipements, des matières premières. Ceci entraîne un supplément d ‘activité auprès des autres entreprises qui à leur tour provoqueront la répétition de ce phénomène. Ainsi, quand on évalue les effets d’ensemble de l’investissement initial, on peut en déduire que le montant total des emplois créés représente un multiple du nombre d’emplois créés comme effet primaire auprès de la première entreprise.
Dans ces analyses, RF Khan met en exergue les effets sur l’emploi, Keynes a privilégié l’effet au niveau de la dépense. L’organisation du marché de travail constitue un des objets principaux de la politique de l’emploi.
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