CONTRIBUTION A L’AMELIORATION DE LA QUALITE DES PHYTOMEDICAMENTS

CONTRIBUTION A L’AMELIORATION DE LA QUALITE DES PHYTOMEDICAMENTS

Historique

Un premier texte découvert en Egypte, écrit en caractères cunéiformes sur une tablette d’argile et datant de 3000 ans avant Jésus Christ, atteste l’emploi des plantes dans le domaine thérapeutique (3). Cette pratique ancestrale a été longtemps utilisée jusqu’à la seconde guerre mondiale où l’apparition des médicaments de synthèse a quelque peu éclipsé son utilisation. Mais les effets secondaires constatés et engendrés par ces médicaments de synthèse, la recherche et la diversification de nouvelles sources thérapeutiques ont permis un regain d’intérêt pour les plantes médicinales en thérapeutique ces dernières années (4). La pratique de phytothérapie a toujours existé à Madagascar. En effet, sous le règne d’Andrianamponimerina, en 1800, l’utilisation et la commercialisation des plantes médicinales étaient déjà règlementées pour protéger la santé et l’individu. Ces dispositions ont été encore confortées par le code de 305 articles de 1881sur la vente des plantes médicinales (2). A partir de 1896, début de la colonisation, l’utilisation des plantes médicinales était sévèrement réprimée et ce jusqu’à l’accession de Madagascar à l’indépendance en 1960 (5). Depuis, l’utilisation des plantes médicinales n’est plus un délit mais n’est pas formelle, le code de santé malgache datant de 1962 ne reconnaît pas l’utilisation des plantes dans le système de Santé malgache. Ce code vieux d’un demi siècle a été en vigueur jusqu’en 2012. Une grande partie de la population malgache (85%) vit en milieu rural et consulte les guérisseurs utilisant les plantes médicinales (6). De plus, l’accès aux centres de santé est encore difficile dans les zones enclavées. Devant ces réalités, l’Etat malgache rejoint la politique des autres pays africains pour la promotion de l’utilisation des plantes médicinales traditionnelles. Etant membre de l’OMS, le gouvernement malgache s’est engagé à intégrer les tradipraticiens dans le système de santé et a accepté de dispenser des remèdes traditionnels améliorés fabriqués par des institutions privées (HOMEOPHARMA, IMRA) dans les formations sanitaires (6-9). Cette intégration est cadrée par les différentes lois comme le décret N° 2003-1097 du novembre 2003 (10) et le décret 805/2007 sortie en 2007 par le ministère de santé portant intégration des remèdes traditionnels améliorés au sein des établissements sanitaires (11). Le nouveau code de santé malgache est sorti en 2011 et remplace celui datant de 1962. Dans ce nouveau code l’utilisation des plantes et préparations à base de plante sont désormais reconnues officiellement. Ce nouveau code de santé précise la définition et la règlementation des plantes médicinales et médicaments à base de plantes dans le titre V chapitre III. Cette nouvelle loi préconise de réunir toutes les informations concernant les plantes susceptibles d’être utilisées en thérapeutique et de codifier leur emploi ainsi que la préparation galénique des médicaments à bases de plantes (12). Dans cette politique d’intégration, le service de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée rattaché à la Direction et la Gestion des Intrants de santé, du Laboratoire de la Médecine Traditionnelle (DGILMT) du Ministère de la Santé publique malgache a sorti en 2009 la première version de la pharmacopée malgache intitulée « Vers une Pharmacopée Malagasy Monographie d’usage ».

Définitions

Par définition, on entend par :  Phytothérapie: traitement des maladies par les plantes médicinales;  Plante médicinale: toute plante dont le tout ou la partie délivrée en l’état présente une vertu curative ou préventive scientifiquement prouvée ou reconnue traditionnellement (12) ;  Drogue végétale: partie active de la plante utilisée. Elle peut être la feuille, la tige, la racine, l’écorce, la résine, la plante entière, la sommité fleurie ou la graine (13) ;  Plaie: agression cutanée volontaire (opération chirurgicale) ou involontaire (effraction ou traumatisme accidentel) qui provoque une perte de revêtement tissulaire et de substances primaire et secondaire (14) ;  Cicatrisation: phénomène physiologique de réparation tissulaire. La cicatrice en est le résultat final .

Histologie de la peau

La peau se subdivise en 3 couches superposées, de la superficie à la profondeur, on distingue (16, 17):  L’épiderme : C’est un épithélium non vascularisé, stratifié, pavimenteux et orthokératosique. Il est normalement constitué de 4 types de cellules dont les kératinocytes (80%), les mélanocytes, les cellules immunocompétentes et les cellules de Merkel. Ce sont les kératinocytes qui donnent à l’épiderme sa caractéristique morphologique caractérisée par une stratification en plusieurs couches de cellules superficielles pavimenteuses. Les kératinocytes se repartissent en 6 couches qui sont bien visibles en microscope optique et dénommées, de la superficie à la plus profonde, une couche cornée ou stratum corneum, une couche vitreuse ou stratum lucidum, une couche intermédiaire ou stratum intermedium une couche granuleuse ou stratum granulusum, une couche spineuse ou stratum spinosum et une couche basale ou stratum germinativum. L’épaisseur des couches est variable suivant l’âge de l’individu et les régions du corps. Elle est maximale en peau épaisse, c’est-à-dire au niveau des paumes et plantes. Cette stratification correspond aux changements de forme et d’aspect des kératinocytes lorsqu’ils migrent et en se différenciant de la profondeur à la superficie de l’épiderme. La jonction dermo-épidermique comme son nom l’indique sépare l’épiderme du derme. Elle est formée de 3 couches distinctes, la membrane cellulaire, la membrane basale et la région sous basale. Elle constitue une barrière physico-chimique entre le derme et l’épiderme.  Le derme : C’est un tissu conjonctif qui sépare l’épiderme de l’hypoderme. Il est constitué de 2 zones anatomiques, le derme superficiel ou derme papillaire et le derme moyen ou derme réticulaire. Le derme superficiel contient le réseau vasculaire superficiel et les terminaisons nerveuses sensitives. Le derme moyen est riche en fibroblastes baignant dans la matrice extracellulaire. Les cellules du derme sont constituées de fibroblastes, de macrophages, de mastocytes et des cellules dendritiques (cellules de Langerhans, dendrocytes). 6  L’hypoderme : C’est un tissu adipeux sous cutané qui sépare le derme profond des fascias musculaires. Il est constitué de lobules adipeux formés d’adipocytes et de septaux interlobulaires (tractus conjonctif véhiculant les vaisseaux et les nerfs). Figure 1: Schéma d’une coupe de la peau Source : CNR, laboratoire de tribologie et dynamique de système I-4. Physiopathologie de la cicatrisation Le processus de cicatrisation débute dès que l’agression ait eu lieu et ne prend fin qu’à l’obtention de cicatrice. Pour qu’il y ait cicatrice à la fin de cicatrisation, l’organisme doit passer les 4 différentes phases ci-après : 7 I-4-1. Phase exsudative La phase exsudative pour la détersion de la plaie : pour chaque plaie, la cicatrisation commence par l’apparition des phénomènes inflammatoires précoces. Immédiatement après le traumatisme, des éléments cellulaires (macrophages, polynucléaires neutrophiles et éosinophiles) et des substances plasmatiques s’infiltrent à partir des vaisseaux sanguins et des vaisseaux lymphatiques. L’augmentation de la perméabilité capillaire favorise le passage du plasma avec des anticorps, des leucocytes et des macrophages vers la région traumatisée. Ce flux riche en fibrine coagule à la surface de la plaie et forme un enduit fibrino-leucocytaire appelé « exsudat ». Ainsi, les tissus nécrosés, les corps étrangers et les microbes sont détruits et éliminés par phagocytose. C’est la détersion de la plaie. Cette phase exsudative débute dix minutes après le traumatisme et elle va assurer la défense contre l’infection et la détersion de la plaie (18). I-4-2. Phase proliférative La phase proliférative avec développement du tissu de granulation : la réparation tissulaire est avant tout l’œuvre du tissu conjonctif. Ce tissu est composé de deux éléments de base, la matrice extracellulaire (MEC) et les cellules dont les fibroblastes. La MEC est formée d’une substance fondamentale composée en particulier des glycosaminoglycanes (GAG) et de fibres de collagènes. Les fibroblastes sécrètent les composants de la MEC qui sont des GAG, de fibronectine et de collagène (19, 20). Environ 4 jours après la blessure, l’organisme commence à combler la perte en substances à partir du tissu de granulation constitué par les cellules péri-lésionnelles et les fibroblastes. Les cellules péri-lésionnelles se multiplient et se différencient en histiocytes ou macrophages, et les fibroblastes secrètent les constituants de la substance fondamentale. Ainsi se forme le bourgeon charnu. C’est ce nouveau tissu qui comble les pertes de substances. Il est formé par 3 zones distinctes, de la superficie vers la profondeur, l’enduit fibrino-leucocytaire, la zone vasculaire et la zone d’implantation des néo-vascularisations. L’enduit fibrino-leucocytaire englobe la crosse de retournement néo-capillaire et affleure l’épithélium péri-lésionnel, la zone vasculaire correspond à l’éventail des néo-vaisseaux et des fibres réticuliniques et aux mailles de 8 fibres collagènes ; et la zone d’implantation est centrée par une artériole et une veinule entourées de collagènes jeunes et d’histiocytes (21).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
I-1. Historique
I-2. Définitions
I-3. Histologie de la peau.
I-4. Physiopathologie de la cicatrisation6
I-4-1. Phase exsudative
I-4-2. Phase proliférative
I-4-3. Phase de différenciation
I-4-4. Phase de maturation
I-5. Médicaments ou plantes utilisées pour traiter les plaies.
I-6. Présentation de la plante
I-6-1. Systématique
I-6-2. Description botanique
I-6-3. Ecologie
I-6-4. Utilisations traditionnelles de Siegesbeckia orientalis à Madagascar
I-6-5. Utilisations traditionnelles dans d’autres pays
I-6-6. Etudes effectuées sur Siegesbeckia orientalis
II. MATERIELS ET METHODES
II-1. Matériels
II-1-1. Matériel végétal
II-1-2. Animaux d’expériences
II-1-3. Verreries et appareillages
II-1-4. Produits et réactifs chimiques
II-1-5. Préparation des réactifs
II-2. Méthodes
II-2-1. Méthodes chimiques
II-2-1-1. Séchage
II-2-1-2. Extraction
II-2-1-3. Criblages phytochimiques
II-2-1-4. Méthode colorimétrique pour la détermination de la teneur en polyphénols
II-2-2. Méthodes pharmacologiques
II-2-2-1. Test de l’activité cicatrisante
II-2-2-2. Test de l’activité anti-oxydante
III. RESULTATS .
III-1. Résultats des études chimiques
III-1-1.Rendement d’extraction
III-1-2.Criblage phytochimque
III-1-3.Teneur en polyphénols
III-2. Résultats pharmacologiques
III-2-1.Activités cicatrisantes
III-2-2.Activité anti-oxydante
IV. DISCUSSION
IV-1. Activité cicatrisante de Siegesbeckia orientalis
IV-2. Teneur en polyphénols et activité cicatrisante
IV-3. Teneur en polyphénols et activité anti-oxydante
IV-4. Activité anti-oxydante et activité cicatrisante
IV-5. Comparaison de l’effet cicatrisant des extraits de tige et de feuille
CONCLUSION

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