CONTRIBUTION A L’AMELIORATION DE LA
COMPETITIVITE DES ENTREPRISES EXPORTATRICES
La filière horticole
Historique de la filière horticole
Au Sénégal, l’horticulture est une activité très ancienne. Elle était essentiellement pratiquée dans les zones urbaines et périurbaines. Cependant, les périodes de sécheresse que le pays a co nnues et les difficultés liées à l a commercialisation du riz de la vallée du Sénégal ont poussé de nombreux paysans, qui ne vivaient que de l’élevage, des cultures pluviales d’arachide et de mil ou de riziculture irriguée, à se reconvertir partiellement ou t otalement en horticulteurs, partout où l ’eau douce est accessible (18). Hormis la zone des Niayes, l’extension et le développement des productions maraîchères ont été avant tout l’affaire des petits producteurs dont les groupements de promotion féminine. Ainsi, du bassin arachidier à la vallée du fleuve Sénégal, en passant par la Casamance, beaucoup de groupements féminins créés bénéficièrent de soutiens visant la production et la commercialisation des légumes. Contrairement aux autres filières de production, l’horticulture a très peu bénéficié de structures d’encadrement spécifiques étatiques. Certes, le Centre pour le Développement de l’Horticulture (CDH) créé dans les années 70, et la défunte Bud– Sénégal, ont été le moteur du développement de la filière horticole mais c’est surtout les initiatives privées dans des différentes organisations et actions individuelles qui l’ont conduite à ce niveau (8). Figure 1 : la grappe de l’horticulture : La tête de grappe Constitution : Les entreprises structurées en GIE, et établissement individuel. Les produits : légumes et fruits, fleurs et plantes Les acteurs : GDS ; SEPEM ; SAFINA Activités de soutien Les fournisseurs d’intrants ,les recherches sur les pesticides Ceres locustox et les financements Infrastructures de base Centre, écoles et instituts de formation ; recherche (ISRA) ; organisation professionnelle SEPAS et ONAPES Les marchées Destination : UE, USA, suisse Arabie saoudite Concurrent ; Maroc Egypte, Kenya, Burkina Faso,
La Production horticole
Les différentes zones de production horticole du Sénégal sont : le Cap vert, les Niayes, la vallée du fleuve Sénégal, le Sénégal oriental, la Casamance, le bassin arachidier et Mbour. En effet, la zone des Niayes enregistre environ 60% de la production maraîchère nationale et 80% des exportations horticoles. Selon la Direction de l’Horticulture (DH), la production maraîchère de contre saison est passée de 125 000 tonnes en 1988 à 230 000 tonnes pour la campagne horticole 2001/2002. E n 2003, les volumes de production étaient estimés à 669 550 tonnes par la FAO (FAOSTAT, 2004) y c ompris la production des pastèques. On cultive au Sénégal plus d’une vingtaine de spéculations de légumes, notamment la tomate, l’oignon, le chou pommé, le manioc, la patate douce, la pomme de terre, le gombo, le haricot vert, le piment, etc. Le manioc, la patate douce, les pastèques, le gombo et le bissap sont essentiellement cultivés en hivernage. La quasi-totalité des autres espèces sont des cultures irriguées de contre-saison (18). Avec un s ystème d’exploitation variant du t raditionnel au moderne, l’essentiel des productions légumières provient des exploitations familiales, notamment en ce qui concerne les zones des Niayes (centre et nord), le bassin arachidier et la région naturelle de la Casamance. Il s’agit de petites exploitations où l ’irrigation représente la principale occupation de la maind’œuvre et dans lesquelles le producteur est souvent confronté aux difficultés de financement au niveau de l a production et de la qualité des intrants. La production fruitière est essentiellement limitée aux régions de Thiès, Dakar, Ziguinchor, Kolda et Tambacounda. La mangue est le fruit le plus cultivé, suivi des pastèques, des agrumes et de la banane. Les fruits, en dehors de la région naturelle de la Casamance (mangues, bananes, oranges), sont produits sur l’arc de cercle Dakar-Mboro-Dakar-Mbour avec un ra yon de 100 Km (mangues, agrumes, papayes), la vallée avec l’axe Saint Louis – Dagana, la zone de Bakel, la zone de Tambacounda avec la vallée de la Gambie (bananes et mangues).
Les exportations de produits horticoles
Au cours des années 70, la vocation d’exportation de produits horticoles est apparue avec l’implantation de Bud Sénégal, spécialisée dans la production de fruits et légumes destinés à l’exportation. Les exportations annuelles moyennes de produits horticoles frais sont estimées à 11500 tonnes entre 1972 et 1980. Durant les années 80 et 90, les exportations de produits horticoles frais ont baissé, tournant ainsi autour 2500 tonnes et celles des pommes de terre et des oignons destinés au marché régional africain avaient pratiquement disparu. En 2000, avec le Projet de Promotion des Exportations Agricoles de la Banque Mondiale (PPEA) les exportations de produits horticoles frais ont connu un accroissement de 50%, portant ainsi les exportations à 9360 tonnes. Ces exportations ont concerné essentiellement les haricots verts (5900 tonnes 5 représentant 63 % du volume total en 2000) vers France et les pays du Benelux. Ces exportations représentaient autour de 1,7 % du marché global dans cette zone de l’UE. Ensuite, la deuxième exportation horticole en termes de volume a été la tomate cerise (1900 tonnes ou 20 % en 2000), les mangues (600 tonnes en 2000) et les melons (500 tonnes). Enfin, en dernière position se trouvent les exportations de Gombo (300 tonnes) et de pastèques (100 tonnes). En 2004, 19 274 tonnes (dont 5 000 tonnes de haricot vert, 5 000t de tomates et 4 900t de mangues) ont été exportées, toutes destinations confondues Statistiques douanières des exportations (DPS) (18). Comme système d’exportation en vigueur, des contrats sont établis entre producteurs et exportateurs. Les exportateurs, ne disposant pas de périmètres propres, distribuent semences et autres intrants contre la promesse de livraison des récoltes. Pour mieux organiser les opérations, l’exportateur envoie dans chaque zone un chef de secteur chargé de superviser la campagne en veillant au bon déroulement des récoltes. Après les opérations de conditionnement et d’emballage, le produit est envoyé à l’importateur européen partenaire pour son écoulement (8). Les produits sénégalais (haricot vert, melon, tomate et mangue) sont concurrencés par les prod uits d’origine malienne, burkinabé, kenyane, égyptienne, avec qui, le créneau européen est partagé.
Définition de la Logistique
« La logistique, c’est l’art et la manière de mettre à disposition un produit donné au bon moment, au bon endroit, au moindre coût et avec la meilleure qualité ». La logistique regroupe l’ensemble des activités qui permettent de gérer les flux physiques et d’information dans le but d’en minimiser les coûts, et ce, de l’amont à l’aval de la « chaîne logistique » en respectant des conditions satisfaisantes en termes de délai et de qualité (25) La Supply Chain est apparue pour tenir compte de tous les acteurs (services, fournisseurs, entreprises, clients). Elle intègre aussi toutes les préoccupations (approvisionnement, production, logistique, commercialisation) en amont et en aval aux différents maillons de la chaîne. Cette approche vise à faciliter les flux de produits, les aspects logistiques et à créer une véritable synergie de grappe tout au long de la chaîne en renforçant les liens entre ses maillons (26).
La gestion de la chaîne logistique
La gestion de la chaîne logistique (supply Chain management) est une vision intégrée de la logistique qui s’occupe de l’ensemble des flux et processus de mise à disposition des produits de la conception jusqu’au client final et ce, pendant tout le cycle de vie des produits. Cette intégration, loin d’être statique, doit être revue en permanence pour s’ adapter aux nouvelles contraintes économiques (dynamique des coûts, renchérissement du pétrole) ou l égal (évolution de la législation sur l a protection de la planète) aux conditions du marché (déplacement des centres de consommation par exemple recentrage vers les pays émergeants) aux gains de productivité face à la concurrence (maintenir le couple coût/qualité des produits à un niveau attractif)
La logistique de la production horticole
L’eau et le système d’irrigation
L’eau est souterraine et nécessite des infrastructures (puits ou forages) et des équipements d’exhaure. Les produits horticoles orientés vers l’export, nécessitent des apports d’eau notamment en saison sèche, période durant laquelle, il existe des vents chauds et secs (harmattan). L’eau est alors indispensable pour l e maintien du ni veau de production et de la qualité mais aussi joue un rôle dans l’étalement des productions (9). Une analyse de l’irrigation dans les zones maraîchères montre une prédominance des méthodes traditionnelles, avec une introduction progressive des techniques modernes d’installation d’irrigation goutte à goutte chez les producteurs exportateurs et les producteurs associés (de taille moyenne) (22)
La terre
Au regard des efforts d’aménagement engagés, les superficies effectivement mises en culture chaque année restent globalement faibles. On estime en moyenne des superficies exploitées à 19 342 ha (soit un taux moyen d’utilisation de 18 % par rapport aux superficies aménagées et 5 % par rapport aux superficies irrigables) (18). La terre est régie au Sénégal par la loi sur le Domaine national. Du point de vue institutionnel, ce sont les communes et les communautés rurales qui administrent les terres en dehors des forêts classées et des zones d’utilité publique de l’Etat (9).
Les pesticides
La méconnaissance des maladies et déprédateurs par la majorité des producteurs et le coût élevé des pesticides font que l’utilisation de ces derniers est limitée ou mal faite (23). . La plupart des produits phytosanitaires vendus au Sénégal étaient formulés sur place par la SPIA et la SENCHIM. Actuellement, certains fournisseurs ont implanté des points de vente dans certains sites de production maraîchère, surtout dans la zone des Niayes et dans la Vallée du Fleuve Sénégal .
INTRODUCTION |