Les maladies infectieuses sont dues à des microorganismes pathogènes infectieux comprenant des bactéries, des virus, des parasites (Epilly, 2016).
Ces maladies constituent un sérieux problème de santé publique aussi bien dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. Elles sont la principale cause du taux de mortalité élevé enregistré dans les pays en développement. En effet, selon l’OMS en 2007, 70% des décès résultent des maladies infectieuses dans la région africaine.Cependant, parmi ces maladies, les diarrhées infectieuses restent une cause importante de la mortalité infantile (OMS, 2014). Ces gastro-entérites sont principalement dues à des entérobactéries qui incluent des germes entérotoxiques (Vibrio cholerae, Escherichia coli entérotoxinogènes, Clostridium perfringens, Staphylococcus aureus, colibacilles et certaines souches de Shigella et Bacillus cereus) et des germes invasifs représentés surtout par Shigella (dysenteriae, flexnerii, bordii, sonnii), Salmonella, certaines souches d’Escherichia coli, Yersinia enterocolitica et Campylobacter jejuni.
Depuis le début du 20ème siècle, de nombreux antibiotiques sont fabriqués à partir de molécules de synthèse pour lutter contre les maladies infectieuses dues aux bactéries. Cependant, face à l’augmentation des mouvements de population, à l’expansion du commerce international des denrées alimentaires et des produits biologiques à usage médical, aux changements sociaux et environnementaux liés à l’urbanisation et le déboisement, l’adaptation rapide des microorganismes facilite l’émergence de maladies infectieuses entrainant l’évolution de la résistance aux antibiotiques. Aussi, selon l’OMS en 2000, les antibiotiques actuels pourraient se révéler inefficaces d’ici 10 à 20 ans. En effet, dans les pays pauvres, la sous utilisation des médicaments facilite l’apparition d’une résistance. Ne bénéficiant pas des moyens d’acheter les médicaments en quantité suffisante pour un traitement complet, les malades ont tendance à se rabattre sur des médicaments contrefaits, obtenus au marché noir. De telles pratiques entraînent une destruction des germes les plus faibles alors que les plus résistants survivent et se reproduisent. Par contre, dans les pays riches, l’utilisation abusive des médicaments est à l’origine de la pharmacorésistance. Sous la pression des malades, on constate de nombreuses sur-prescriptions de la part des services de santé. L’OMS dénonce également l’usage abusif des antimicrobiens en agro-alimentaire qui contribue au développement du phénomène de résistance. La moitié de la production d’antibiotiques sert au traitement des animaux malades, à favoriser la croissance du bétail et de la volaille ou au traitement des cultures contre des organismes nuisibles.
Récemment, constatant le développement des recherches d’alternatives d’origine naturelle à travers le monde, l’OMS a souligné en 2013 l’importance de la médecine traditionnelle et à la réalisation de l’objectif de donner à tous un accès aux soins. Aussi, l’utilisation des médicaments à base de plantes, éléments essentiels des soins de santé partout dans le monde, a pris de l’ampleur et occupe une place considérable dans le commerce international. La reconnaissance de leurs valeurs clinique, pharmaceutique et économique continue de croître, bien que cela varie fortement selon les pays (Jayasuriya, 1990).
Actuellement, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’environ 80% des habitants de la planète ont recours à la médecine traditionnelle à base de plantes pour leurs soins de santé primaire. Le règne végétal constitue une source de nouvelles molécules utilisables directement comme principes actifs ou pouvant servir comme molécules guides pour le développement de nouveaux agents thérapeutiques (Hamimed, 2009). A titre d’exemples :
– Cinnamosma fragrans (Cannelaceae) ou Mandravasarotra est couramment utilisée dans le Nord–Ouest de Madagascar pour traiter des plaies et des abcès. La plante a un effet anti-infectieux puissant sur Staphylococcus aureus, Candida albicans, Escherichia coli, Salmonella typhi, Neissseria gonorrhoeae, Gardnerella vaginalis, Listeria sp, Streptococcus sp, Shigella sp et Pasteurella sp (Randrianarivelo et al., 2009).
– Les feuilles fraîches d’Anthospermum emirnense et d’Anthospermum perrieri (Rubiaceae) sont utilisées pour traiter les maladies cutanées (Ralambonirina et al.2011).
– Le broyat de feuilles fraîches de Dilobeia thouarsii, Proteaceae, utilisé comme cataplasme sur les blessures infectées, évite la surinfection (Razafintsalama et al. 2013).
Etude documentaire
Maladies infectieuses
Les maladies infectieuses sont des affections causées par des agents infectieux, tels que les bactéries, les parasites et les virus. Leur niveau de contagion et leur mode de transmission diffèrent selon la nature de l’agent infectieux. Tous les organismes vivants peuvent contracter une maladie infectieuse. Les signes cliniques varient selon les types de maladies. Ils peuvent être une éruption cutanée, de la fièvre, des céphalées, une agitation ou une apathie (W1).
Recrudescence des maladies infectieuses
Selon l’OMS en 2002, avec une mortalité de près de 15 millions chaque année, les maladies infectieuses et parasitaires sont responsables de 26,3% des décès causés par l’ensemble des maladies et des traumas survenant sur la planète. Les principaux types d’infections responsables de décès sont les infections respiratoires aiguës (3,9 millions par an), le sida (2,9 millions par an), les maladies diarrhéiques (2 millions par an), la tuberculose (1,6 million par an) et le paludisme (1,1 million par an). La rougeole cause encore 745 000 décès en dépit de l’existence d’un vaccin efficace, bien toléré et abordable. En 2006, Jacques Simpore a affirmé que l’une des causes de la recrudescence des maladies infectieuses est le changement technologique opéré par l’homme pour s’accommoder à son écosystème. Citons entre autres :
– Les infections d’origine alimentaire : l’élevage intensif des poulets, des porcs, des bœufs et l’exportation et/ou l’importation de ces produits à travers le monde peuvent être des vecteurs qui véhiculent des virus, des bactéries, des champignons et des parasites pathogènes.
– L’élaboration des organismes génétiquement modifiés (OGM) : l’utilisation des antibiotiques comme marqueurs dans les plantes transgéniques et l’un des facteurs qui confère aux consommateurs des résistances aux antibiotiques lors des infections.
– L’antibiothérapie abusive : la problématique des résistances aux antibiotiques est un phénomène mondial. Dans les pays tropicaux en voie de développement, une haute prévalence de résistance aux microbicides est rencontrée même si nombreuses sont les maladies infectieuses et moindres les médicaments anti infectieux utilisés. Par exemple, en Tunisie, des résistances à la tétracycline 54%, l’érythromicine 82%, la spiramycine 64%, la pristinamycine 73% et au triméthoprim sulfaméthozazole 91% ont été diagnostiquées (Klibi et al. 2006). Au Nigeria, certaines souches de bactéries étaient résistantes à la ciprofloxacine (49, 4%), la gentamicine (38, 8%) et la ceftazidime (36, 7%) (Akujobi, 2005).
Moyens de lutte contre les maladies infectieuses
Grâce à la mise au point de vaccins spécifiques et des antibiotiques, la recherche a permis d’éradiquer certains agents pathogènes. Les moyens de lutte contre les maladies infectieuses sont classés selon les germes responsables :
Lutte contre les maladies infectieuses d’origine bactérienne
La philosophie de la recherche en matière d’antibiothérapie a connu ses essors depuis des temps. Plusieurs antibiotiques étaient mis en jeux mais à titre d’illustration, quelques-uns sont cités ci- après: En 1939, suite aux travaux menés par Roger Dubos sur la thyrocidine, de nouvelles entités thérapeutiques permettant de résoudre les problèmes millénaires de certaines infections comme la fièvre typhoïde (chloramphénicol) et la tuberculose (streptomycine, isoniazide, rifampicine) ont été découvertes. A partir des années 1960, la lutte contre les maladies infectieuses a consisté en l’étude des produits de fermentation microbienne. Si elle s’est avérée peu rentable en matière de nouveaux médicaments, elle a été très productive en quantité de nouvelles entités moléculaires découvertes. Un peu plus tard, la nature de cette recherche a changé d’optique :
– trouver des modifications chimiques permettant de contourner les résistances bactériennes. Cet objectif a conduit à la naissance des céphalosporines présentant un spectre et à une activité antibactérienne élargie ;
– répondre aux besoins pharmacocinétiques d’une bonne absorption par voie orale des antibiotiques existants comme la pénicilline G, la pénicilline V ou l’érythromycine permettant la semi-synthèse des macrolides à 14 et 15 chaînons comme la roxithromycine, la clarithromycine ou l’azithromycine.
Un effort de rationalisation (dose, rythme d’administration) au moyen de formulations galéniques adaptées a été réalisé avec certains antibactériens comme la tobramycine (Cole, 2001).
À partir des années 1980, les problèmes liés à la résistance bactérienne se sont développés très rapidement. Les bactéries pouvaient s’adapter et se défendre. En préservant le mécanisme d’action de base inhérent à une famille donnée d’agents antibactériens et y adjoindre un mécanisme complémentaire permettant de conserver une activité sur les souches devenues résistantes, des améliorations sur la mise en évidence de ces agents anti infectieux ont été entreprises.
Citons par exemple :
– la télithromycine est le résultat d’une double action chimique : retrait du Lcladinose et substitution par une chaîne carbamate du noyau lactonique. Ceci a permis d’obtenir une molécule possédant le mécanisme d’action de l’érythromycine A et en supplément un autre mode d’interaction avec l’ARN 23S du ribosome, l’ensemble permettant une activité sur les souches de pneumocoques résistantes à l’érythromycine A et ses dérivés ;
– l’oritavancine : Il s’agit d’un glycopeptide bactéricide, obtenu par substitution du sucre vancosamine par un groupement bi- phényle. On obtient alors une molécule active et bactéricide sur les souches de cocci à Gram positif résistantes à la vancomycine.
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