Contribution à la résolution des équations de Maxwell dans les structures périodiques par la méthode des éléments finis
Théorie de floquet
Introduction
La théorie de Floquet est la théorie essentielle utilisée pour la modélisation de la propagation dans une structure périodique dans une ou plusieurs directions. Dans la première partie II.1.2 nous présentons tout d’abord son principe en traitant le cas simple de la propagation dans des structures périodiques ayant leurs directions de périodicités confondues avec les axes du repère cartésien. Ensuite partie II.1.5 nous traitons le cas où une direction de périodicité n’est pas confondue avec un des axes du repère cartésien. Finalement, dans la section II.1.7 nous énonçons des considérations sur les cristaux photoniques afin d’introduire la notion de diagramme de bandes dans la section II.1.8. Toutes les grandeurs sont définies dans R 3 × R t . On note par E(r, t) et H(r, t) les champs solutions à valeurs dans C 3 . On suppose par la suite que les champs sont des solutions physiquement acceptables des équations de Maxwell. De tels champs doivent posséder un énergie électromagnétique localement bornée, ce qui entraîne qu’ils doivent être de carré localement sommable. On se place dans un domaine infiniment périodique et ouvert de R 3 noté Ω. Dans Ω, les équations de Maxwell peuvent alors s’écrire[38] : Maxwell Faraday ∇ × E + ∂ ∂t(µH) = 0 Maxwell Gauss ∇.(ǫE) = ρ, ρ ∈ R Conservation du flux magn´etique ∇.(µH) = 0 Maxwell Amp`ere ∇ × H − ∂ ∂t(ǫE) − J = 0, J ∈ C 3 Dans le cas général, Ω est un domaine hétérogène et linéaire comportant des matériaux à pertes et ǫ, µ sont des matrices hermitiennes. Des définitions plus précises de ǫ et µ sont données en annexe A.2. Dans la suite, on pose ǫ −1 = 1 ǫ (respectivement µ −1 = 1 µ ), parce que dans la majorité des cas traités, ǫ et µ sont des nombres complexes. Si on veut garder le plus de généralité possible, il suffit de remplacer 1 ǫ (respectivement 1 µ ) par la matrice [ǫ] −1 (respectivement [µ] −1 ) dans tout ce qui suit. On appelle Ωobs ∈ Ω la région de l’espace de laquelle est observée la périodicité. On suppose Ωobs est un ouvert de Ω qui ne comporte pas de charge ni de courant donc ρ = 0 et J = 0. On suppose aussi que dans Ωobs, ǫr = ǫ/ǫ0 et µr = µ/µ0 sont constants et réels. On peut alors écrire : ∇ × H(r, t) − ǫ0ǫr ∂ ∂tE(r, t) = 0, r ∈ Ωobs. (1.II) ∇ × E(r, t) µr + µ0 ∂ ∂tH(r, t) = 0, r ∈ Ωobs. (2.II) 27 Les équations (1.II) et (2.II) sont à prendre au sens des distributions [39]. Autrement dit, elles incluent les conditions aux limites sur les interfaces entre les matériaux, en l’occurence la continuité des composantes tangentielles du champ électrique (cf annexe A.1). En combinant (1.II) et (2.II) et en posant C = 1 √ǫ0µ0 on obtient alors : △E + ǫrµr C2 ∂ 2 ∂ 2 t E = 0 ⇒ E = 0, r ∈ Ωobs (3.II) Où est l’opérateur défini par : = △ + ǫrµr C2 ∂ 2 ∂ 2 t (4.II) Pour une amplitude complexe Eidonne, on définit le champ d’une onde plane incidente : Ei(x, y, z, t) = Eie j(−ωt−ki.r) , ki = (kix, kiy, kiz), r = (x, y, z). (5.II) Ei(x, y, z, t) est une solution triviale de (3.II) lorsque kkik 2 = ω 2 C2 ǫrµr.
Périodicité selon un axe
On veut par exemple déterminer les solutions de propagations le long d’une structure périodique selon l’axe (Ox) de période d. Prenons le cas d’un réseau de fentes métalliques. On considère une onde plane [40] incidente dans le plan du vecteur d’ondes : ki = (ki sin(θ), −ki cos(θ), 0) On suppose que la projection d’une onde plane dans le plan z = 0 fait un angle θ avec la normale et génère une ou plusieurs ondes. Comme dans la relation (5.II) la composante du champ électrique (Ei)z est donnée par : (Ei)z(x, y, z, t) = Eize j(−ωt−~ki.~r) = Eie −jωt.ej(kiy.cos(θ)−kix.sin(θ)) . Fig 1.II Réseau périodique de fentes métalliques selon l’axe Ox. On suppose que le domaine d’observation Ωobs est le demi espace supérieur contenu dans 28 l’air. On peut alors écrire [41] de façon abusive que la solution représentant le champ total E(x, y, z, t) = Ei(x, y, z, t) + Er(x, y, z, t) (à condition qu’elle existe) vérifie : E(x, y, z, t) = −1 (Ei(x, y, z, t)), (x, y, z) = r ∈ Ωobs Ou l’opérateur est l’opérateur vectoriel de l’équation des ondes défini par (4.II). Autrement dit la solution E(x, y, z, t) du problème électromagnétique dans Ωobs est l’image réciproque de l’onde incidente Ei(x, y, z, t) par l’opérateur . Comme cet opérateur est linéaire et invariant par translation de longueur d selon (Ox) on peut écrire : E(x + d, y, zt) = −1 (Ei(x + d, y, z, t)) = e −kid sin(θ) −1 (Ei(x, y, z, t)) Ceci revient en fait à dire que l’opérateur des ondes est invariant par translation mais la condition initiale change puisque l’onde incidente est décalée. En définissant E0(x, y, z, t) = E(x, y, z, t)e jki.x sin(θ) on peut facilement vérifier que E0 est périodique en x de période d. On peut donc écrire E0 sous forme d’une série de Fourier : E0(x, y, z, t) = X +∞ n=−∞ Eˆn(y, z, t)e j( 2nπ d )x avec Eˆn(y, z, t) = 1 d Z d 0 E0(x, y, z, t)e j(− 2nπ d )x dx Et donc E(x, y, z, t) = X +∞ n=−∞ Eˆn(y, z, t)e j(Gn−ki sin(θ))x avec Gn = 2nπ d (x, y, z) = r ∈ Ωobs. (6.II) Remarque II.1. Soit f une fonction intégrable à valeur dans R. Dans la suite de la thèse, toutes les fonctions sont intégrables et si la variable temps n’est pas précisée, c’est que l’on considère les transformées de Fourier des grandeurs étudiées. La transformée de Fourier que nous utilisons pour passer du domaine temporel au domaine fréquentiel s’écrit : F(f) : ω 7→ ˆf(ω) = 1 √ 2π Z +∞ −∞ f(t) e−jωt dt. Et par conséquent : ∂ ∂t ˆf(ω) = −jω ˆf(ω)
Exemple d’une structure bi-périodique simple
On peut étendre ce résultat à une structure périodique dans deux directions et invariante dans la direction z. Comme le problème est périodique l’étude se limite à une cellule de base. 29 Tous les points P˜ dans le domaine périodique infini ont un point P correspondant dans le domaine rouge et si l’on connaît la valeur du champ E dans ce domaine, toutes les solutions dans le domaine périodique peuvent être reproduites en utilisant les conditions de Floquet. Fig 2.II En rouge cellule unitaire d’une structure périodique dans deux directions. T1 = (dx, 0), T2 = (0, dy), ki = (kix, kiy, 0). Plus précisément : ∃(m, n) ∈ Z 2 , P˜ = P + mT1 + nT2 ⇒ E(P˜ ) = E(P)e −j
I Introduction générale |