En cette période de troisième millénaire, le monde a connu une forte croissance démographique en franchissant le cap historique de six milliard d’habitants .La dernière estimation du FAO stipule que le nombre d’individus souffrant de la faim est supérieur à 1 milliard dont 28% se trouve au sein du continent africain dont fait partie Madagascar. La production alimentaire mondiale ne suffit plus à nourrir l’humanité tout entière si bien qu’en 2009, la planète terre a connu l’une des plus graves crises alimentaires de son histoire.
Madagascar accuse un déficit alimentaire énorme dans la mesure où nous importons l’essentielle des aliments que nous consommons, en particulier, le riz. Le déficit rizicole de notre pays est si grand que certaines parties des malgaches ont tendance à diversifier leur habitude alimentaire au détriment des autres produits issus des cultures vivrières comme le manioc, le maïs, etc.…. Ce constat a emmené notre administration nationale à promouvoir d’autres types de culture outre le riz afin de prévoir et de combler le déficit rizicole de notre pays.
Le manioc tient une place importante dans la gastronomie malgache, en particulier, dans la partie Sud de l’île où il est cultivé en concurrence même avec le riz. Les conditions climatiques de cette région imposent à la population de privilégier la culture de manioc au détriment du riz car le manioc est une plante peu exigent et s’adapte mieux à la sécheresse. Face à cette montée croissante de la culture de manioc et à sa place dans l’alimentation des malgache, le Ministère tutelle a lancé de nombreux programmes de recherches agronomiques sur le manioc par le biais de la FOFIFA afin d’orienter et de promouvoir sa culture en vue de parvenir à l’autosuffisance alimentaire à Madagascar.
Présentation générale de la FOFIFA
Le présent stage s’est déroulé auprès de l’établissement public de recherches appliquées au développement rural (FOFIFA) pour une durée de 04 mois allant de Décembre 2009 jusqu’à Avril 2010.
Historique de la FOFIFA
Un établissement spécialisé dans les recherches agronomiques appliquées au développement rural a été crée en 1953 durant la colonisation française. A l’époque, il s’agissait encore d’un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) dont la vocation est l’amélioration variétale des cultures et de leur vulgarisation. Le lendemain de l’indépendance et suite aux événements politiques de 1972 durant lesquels toutes les institutions et établissements de recherche ont été délaissés par l’administration colonial au détriment de l’administration nationale malgache, la FOFIFA est née tout en maintenant les activités attribuées à un EPIC suivant le décret N° 74-184 du 10 juin 1974. Cet établissement est censé orienter, diriger et coordonner toutes les activités de recherches nationales en matière d’agriculture et d’élevage. Il lui est confié toutes les études et travaux de recherches qui auparavant étaient menés par les instituts français de recherche regroupés au sein du CIRAD et de l’ORSTOM.L’établissement FOFIFA a eu l’avantage d’hériter des infrastructures et des équipements laissés par ces instituts français de recherche.
Localisation
Au sein de la région Boeny, le centre régional de recherche FOFIFA Nord-Ouest dispose d’un local servant de bureau et de trois stations expérimentales de recherche. Le bureau principal est situé à Mahajanga dans le quartier de Mahavoky sud, en prenant la route de l’aéroport jusqu’au croisement Mazava-huile à 900 m vers l’Ouest.
La station de culture expérimentale en arboriculture, où s’est déroulé notre stage, est localisée dans la localité de Mangatsa appartenant à la commune rurale de Belobaka.
Rappel bibliographique
Présentation de l’élément biologique
Le manioc est une plante arbuste vivace de 1 à 4 m de hauteur cultivé dans les régions tropicales, subtropicales et parfois tempérées [GRACE (1978)]. La position systématique se présente comme suit :
Règne : Plantae
Sous règne : Tracheobionta
Classe : Mgnoliopsida
Sous classe : Rosidae
Ordre : Euphorbiales
Famille : Euphorbiaceae
Genre : Manihot
Espèce :
Manihot esculenta
Manihot utilissima
Nom binominale : Manihot esculenta
Caractères généraux
C’est un arbuste à grand rameau, pourvu de moelle et secrétant un latex assez abondant.
Les parties aériennes
Morphologie foliaire
Cet arbuste porte de grandes feuilles, alternes, palmées à 5-9 lobes dentés, portées par un pétiole muni de glandes plus ou moins velues. La partie inférieure du limbe de la feuille présente un aspect pileux dû à la présence de nombreux poils monocellulaires.
Morphologie florale
Les inflorescences sont des grappes terminales, constituées à la base par des fleurs mâles et au sommet par des fleurs femelles. Ces fleurs sont monoïques et dépourvues de pétale. Les mâles comprennent : un calice formé dans le bouton et se déchirant à l’éclosion de la fleur, en 3 ou 5 lobes, plus ou moins réguliers. Les étamines très petites sont portées par des filets ramifiés. Elles sont très nombreuses (jusqu’à 1000 sur certaines fleurs). Les femelles ont un calice, à 5 sépales qui tombent dès l’éclosion de la fleur. L’ovaire volumineux porte des aspérités molles. Il est divisé, en 3 loges mono-ovulées et surmonté de 3 stigmates sessiles, fourchus, généralement rouges. Le fruit est une capsule de petite taille semblable à celle d’une cerise s’ouvrant à maturité, en 3 coques bivalves.
La partie souterraine
La racine
A la base de chaque pied se trouve des grosses racines tuberculeuses, basculées renfermant de l’amidon en quantité. A maturité, les tubercules peuvent se conserver une année sous terre sans subir d’altération permettant ainsi de procéder à des récoltes au fur et à mesure des besoins. Les tubercules passent deux saisons de pluie en terre, soit environ 20 mois pour arriver à maturité.
Ecologie
Bien que préférant les régions chaudes, le manioc peut pousser dans différents types de sol, à toutes les altitudes pouvant aller jusqu’à 1.800 m. La plante présente une bonne tolérance à la sécheresse et aux maladies. En cas de stress, il emmagasine des réserves qui vont aider à la repousse des parties aérienne [http://www.ilrouge.org/spip.php ?article].
Technique culturale
La meilleure saison pour la plantation se situe entre juillet à septembre et surtout en mois de Novembre à mi-décembre et quelquefois en mois de Mars et Avril pour les variétés 3volana. Le sol de plantation doit être préalablement préparé à l’avance par des opérations de labourage et de billonnage. La production s’effectue par boutures, prélevées sur la plantation précédente et coupées à une longueur de 25 cm. Les boutures sont plantées obliquement en terre à une distance pouvant aller de 0,70m à 1,25m en tout sens [GRACE.M (1978)].
La meilleur période de récolte se situe au moment de l’arrêt de la végétation car c’est en ce moment là que les racines ont fini d’emmagasiner la plus grande quantité de fécule. Suivant la nature du sol et les techniques de culture, le rendement maximal à Madagascar varie de 5 à 20T/ha. Les variétés les plus rependues à Madagascar sont le Manihot utilissima et Manihot esculenta[GRACE . M (1978)] .
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