Contre les érosions en sakasaka
Etant donné la particularité de cette forme d’érosion, les mesures de correction proposée ci-après ont été inspirées des mesures de correction de ravines. Pour cette forme d’érosion, on aura donc recours au traitement par méthode biologique ainsi que par génie mécanique. Deux objectifs peuvent être définis pour ce type d’aménagement : Stabiliser le profil en long du sakasaka : ce qui consiste à retenir et à traiter les parties du versant qui descende peu à peu dans le sakasaka (recul des têtes de sakasaka, sapement et glissement des berges) Retenir les sédiments dans les sections en transit Les principes généraux de l’aménagement des sakasaka seront définis comme suit : Les barrages doivent avoir une grande durée de vie puisque la végétation ne pourra pas venir prendre immédiatement le relais. La végétation joue un rôle important même si les barrages sont ici la partie centrale de l’aménagement. La végétalisation des atterrissements, sauf dans la partie centrale du canal laissée libre pour faciliter l’écoulement des crues : consolide les atterrissements, leur donne une pente plus faible, ce qui se traduit par un volume d’alluvions stockés supérieur, d’une part ; et d’autre part canalise et recentre les écoulements et évite ainsi les sapements de berges et le contournement des ouvrages. Les ouvrages doivent s’appuyer les uns sur les autres, l’écartement étant calculé en tenant compte de la pente de compensation, c’est à dire de la pente observée au fond des ravines. Le principe de la correction en escalier doit être respecté si l’on veut assurer la pérennité de l’aménagement.
Correction par fixation biologique
Ce dispositif consiste à planter une végétation herbacée ou arbustive au fond du sakasaka pour constituer une sorte de pansement biologique des plaies ouvert par l’érosion du sol. Il s’agit de végétation naturelle maintenu à une grande densité et surtout pouvant se développer dans les conditions extrêmes pédoclimatiques qu’est le lit de sable (agave, phragmite) Ces types d’aménagement ont pour objectifs majeurs de réduire le débit solide ainsi que de réguler les écoulements.Ce sont des seuils en pierres sèches empilées dans des caisses de grillage métallique galvanisé dites gabions. Ils sont implantés dans les lits de sakasaka. Les gabions ont les dimensions suivantes: 1 m de largeur, 1m de hauteur et 1 à 4 m de longueur. Dans des cas, les barrages de gabions sont remplacés par des murettes de pierres plus facile à confectionner.
Digue filtrante perméable et semi-perméable
Il s’agit d’entasser de grosses pierres sur une ligne, la crête étant en courbe de niveau, pour barrer le sakasaka en vue de ralentir l’écoulement, favoriser l’infiltration et ainsi la sédimentation. La construction de ces énormes cordons de pierres peut prendre jusqu’à un (1) mois de travail pour construire une digue de 20m de long et de 1 à 2m de haut. La largeur dépend de sa hauteur et de la profondeur du sakasaka en chaque endroit. Il faut que la crête de la digue soit absolument isohypse et que cette digue soit posée dans une fosse de fondation (h= 20 à 40 cm) recouverte elle aussi d’un lit filtrante. Le ruissellement dans les sakasaka importants ou dans la partie avale où le débit est plus importante, est ralenti par cette obstacle, mais il passe vite entre les grosses pierres à moins que l’on ait prévu un noyau filtrant de graviers plus fins.
Elle consiste à mettre en oeuvre des mesures techniques permettant d’augmenter l’infiltration des eaux sur le Bassin Versant afin de lutter contre les eaux de ruissellement et les phénomènes d’érosion par splash, en nappe, en rigoles et ravins. A l’analyse des résultats d’opérations passées, comme aux dires des paysans, les opérations qui avaient apporté les effets les plus réguliers et les plus spectaculaires consistaient à effectuer des sillons selon les courbes de niveau, avec ou sans végétalisation de l’ados ainsi créé. La végétalisation sur l’ados aval du sillon peut être naturelle ou enrichie, notamment par les essences tels que : Agave, Tamenaka, Vétiver, Acacia. Les effets signalés par les paysans portent aussi bien au niveau du ruissellement, que de la pousse du couvert graminéen aux abords et même au niveau de la recharge des sources.