Contraintes, opportunités et défis de l’intégration financière dans les pays de l’UMA
L’intégration des pays du Maghreb, sur les plans financier, commercial et économique, apparaît comme un facteur crucial en mesure d’engendrer plusieurs opportunités pour l’amélioration de la croissance, la création d’emplois et l’attractivité. La réalité maghrébine, reste cependant marquée par des retards assez considérables enregistrés dans l’application du processus d’intégration. Ces retards ne semblent pas pour autant décourager les responsables maghrébins qui, par la voie de leurs représentants, lors des dernières rencontres des ministres des affaires étrangères ont évoqué les questions liées au renforcement du commerce et des relations intramaghrébines dans les différentes branches économiques. Le chemin menant vers l’intégration est, bien évidemment, jalonné d’embûches et de contraintes se présentant sous la forme de défis internes et externes pouvant être, parfois, sources de grandes difficultés, voire de barrières difficilement franchissables. De même, les stratégies de croissance et les options de développement adoptées risquent d’être affaiblies par la réalité des relations économiques internationales et des obligations juridiques. Ainsi, les choix politiques régionaux doivent s’adapter au nouveau contexte international sous peine d’être déconnectés de la réalité et, par conséquent devenir inadéquats et obsolètes.
Contraintes et opportunités (coûts et avantages) de l’intégration financière dans les pays du Maghreb
Dans un monde économique réel, une dualité des « avantages » et des « risques » est inévitable en raison de l’existence des problèmes d’asymétries d’information et d’exécution des contrats1 . L’analyse du couple «coûts-avantages» de l’intégration financière est étroitement conditionnée par la nature et la crédibilité du régime de change. L’enchaînement et la coordination de la libéralisation du compte de capital, la stabilisation macroéconomique et les réformes structurelles visant à renforcer le secteur financier domestique sont les éléments clés de cette analyse2 . Sur le plan théorique, il existe deux points de vue contrastés sur les effets de l’intégration financière. D’un coté, celle-ci permettrait de renforcer le développement financier et de contribuer à accroître la croissance à long terme et de l’autre, la libéralisation du compte de capital induirait une prise excessive de risque, augmenterait la volatilité macroéconomique et conduirait à des crises bancaires et financières plus fréquentes.
Opportunités et avantages potentiels de l’intégration financière
Selon les arguments analytiques relatifs à l’ouverture du compte de capital et de l’intégration financière, il ya un certain nombre d’avantages du processus d’intégration financière1 : les avantages du partage international des risques pour lissage de la consommation, l’impact positif des flux de capitaux sur l’investissement domestique et la croissance, le renforcement de la discipline macroéconomique* , l’efficacité accrue ainsi que la plus grande stabilité du système financier national associée à la pénétration des banques étrangères2 . Concernant les pays du Maghreb, une plus grande intégration financière et commerciale régionale aura des répercussions positives pour chacun des pays en question. Dans ce contexte, Casero et Seshan (2006) ont estimé les conséquences potentielles de l’intégration économique et financière au Maghreb sur la croissance globale du PIB sur la période 2005-2015 et ce à travers quatre scénarios (voir encadré 4.1). Ils ont estimé, ainsi, que les pays de l’UMA peuvent bénéficier d’avantages économiques substantiels en cas d’intégration plus approfondie et plus large entre eux, d’un côté et avec l’UE, de l’autre