Contraintes, opportunités et défis de l’intégration financière dans les pays de l’UMA
L’intégration des pays du Maghreb, sur les plans financier, commercial et économique, apparaît comme un facteur crucial en mesure d’engendrer plusieurs opportunités pour l’amélioration de la croissance, la création d’emplois et l’attractivité. La réalité maghrébine, reste cependant marquée par des retards assez considérables enregistrés dans l’application du processus d’intégration. Ces retards ne semblent pas pour autant décourager les responsables maghrébins qui, par la voie de leurs représentants, lors des dernières rencontres des ministres des affaires étrangères ont évoqué les questions liées au renforcement du commerce et des relations intra- maghrébines dans les différentes branches économiques. Le chemin menant vers l’intégration est, bien évidemment, jalonné d’embûches et de contraintes se présentant sous la forme de défis internes et externes pouvant être, parfois, sources de grandes difficultés, voire de barrières difficilement franchissables. De même, les stratégies de croissance et les options de développement adoptées risquent d’être affaiblies par la réalité des relations économiques internationales et des obligations juridiques. Ainsi, les choix politiques régionaux doivent s’adapter au nouveau contexte international sous peine d’être déconnectés de la réalité et, par conséquent devenir inadéquats et obsolètes. d’exécution des contrats1. L’analyse du couple «coûts-avantages» de l’intégration financière est étroitement conditionnée par la nature et la crédibilité du régime de change.
L’enchaînement et la coordination de la libéralisation du compte de capital, la stabilisation macroéconomique et les réformes structurelles visant à renforcer le secteur celle-ci permettrait de renforcer le développement financier et de contribuer à accroître la croissance à long terme et de l’autre, la libéralisation du compte de capital induirait une prise excessive de risque, augmenterait la volatilité macroéconomique et conduirait à des crises bancaires et financières plus fréquentes. Concernant les pays du Maghreb, une plus grande intégration financière et commerciale régionale aura des répercussions positives pour chacun des pays en question. Dans ce contexte, Casero et Seshan (2006) ont estimé les conséquences potentielles de l’intégration économique et financière au Maghreb sur la croissance globale du PIB sur la période 2005-2015 et ce à travers quatre scénarios (voir encadré 4.1). Ils ont estimé, ainsi, que les pays de l’UMA peuvent bénéficier d’avantages économiques substantiels en cas d’intégration plus approfondie et plus large entre eux, similaires à ceux du premier scénario. Mais si les pays du Maghreb signent des accords commerciaux avec l’UE, soit unilatéralement, soit en tant que bloc, les gains seraient plus élevés. En se basant sur les dispositions unilatérales, la croissance du PIB par habitant aura tendance à augmenter d’un montant additionnel de 15 % en Algérie, 16 % au Maroc, et 14 % en Tunisie par rapport aux pourcentages réalisés dans le premier scénario.
Aussi, la mise en œuvre des accords commerciaux entre le Maghreb en tant que bloc et l’UE donnerait une croissance supplémentaire de 27, 16, et 22 pour cent, respectivement. Si les économies du Maghreb parviennent à achever une libéralisation complète du secteur des services et à réaliser un climat d’investissement favorable tout en s’alignant sur les meilleures pratiques internationales, on peut s’attendre une hausse du PIB réel par habitant d’un montant supplémentaire de 34 % en Algérie, 27 % au Maroc, et 24 % en Tunisie entre 2005 et 2015. Cela permet, par conséquent, de booster les IDE et d’améliorer les niveaux des stocks de PIB de 8,8 % en Algérie, 8,5 % au Maroc, et de 9,2 % en Tunisie. une intégration plus profonde et plus large à travers la création d’un bloc commercial avec l’UE, la libéralisation du secteur des services, et la réforme du climat des investissements. Si tel est le cas, le PIB réel par habitant atteint des taux de 57 %, 51 %, et 38 %, respectivement, en Algérie, au Maroc et en Tunisie. L’intégration financière permettrait, ainsi, de créer un marché régional de plus grande envergure et, par conséquent, attirerait plus d’investissements étrangers. Mais ce sont surtout les nouvelles structures économiques complémentaires issues de ce nouvel ordre commercial qui multiplieraient les possibilités d’échange dont bénéficieraient tous les pays de la région. Tout cela est conditionné par la mise en place de règles communes en matière de réformes bancaire et fiscale ainsi que de libéralisation des mouvements de capitaux. Eu égard à la nécessité de créer un regroupement économique régional en mesure de s’imposer en tant que pôle incontournable dans le cadre des échanges mondiaux, il devient donc impérieux pour les pays de l’UMA de coordonner leurs réformes économiques, institutionnelles et juridiques pour une coopération régionale plus rentable.