Contraception et obésité
MATERIEL ET METHODE
Ce travail consiste en une revue méthodique de la littérature avec une lecture des articles s’étendant sur une période allant de septembre 2016 à aout 2017. Les articles ont été recherchés en anglais, dans un premier temps sur le moteur de recherche Pubmed, avec le vocabulaire MeSH, selon les étapes suivantes : – 1) « contraception » + « obesity » -2) un type de contaception (pill, patch, implant, ring, intra uterine device, dmpa) + « obesity » -3) un type d’hormone (ex : norgestromin) + « obesity » Les articles non accessibles gratuitement étaient ensuite recherchés sur le moteur de recherche du site de la bibliothèque universitaire de la faculté d’Aix-Marseille via l’environnement numérique de travail (ENT). Les articles indisponibles sur le site de la faculté étaient recherchés sur Google scholar. Les articles ont été sélectionnés sur la base de leurs titres, puis de leur abstract. Devant le peu d’études disponibles sur le sujet, tous les schémas d’études étaient acceptés, sans limite de date. Les études devaient porter sur une contraception hormonale et devaient inclure des femmes obèses. Elles devaient avoir pour objectif d’étudier l’efficacité d’une contraception ou sa pharmacodynamie. Toutes les contraceptions hormonales étaient acceptées à l’exclusion de celles n’ayant pas l’AMM en tant que contraceptifs en France (sauf exception si l’étude était de fort niveau de preuve et permettait une meilleure compréhension du mécanisme d’action du dispositif contraceptif étudié) Les femmes étudiées devaient être pubères, non ménopausées, avoir des cycles réguliers et ne devaient pas avoir de comorbidités pouvant affecter l’étude ou contre indiquant la prise du contraceptif étudié. Elles devaient également être hétérosexuelle et sexuellement actives pour les études ayant le taux de grossesses comme critère de jugement principal. L’IMC devait être indiqué. Certaines études où seul le poids des sujets était indiqué sans calcul de l’IMC ont exceptionnellement été inclues. Ont été exclues : les articles non disponibles dans leur intégralité. L’évaluation de la qualité des articles a été réalisée grâce aux grilles d’évaluation de l’ANSM. Pour les études thérapeutiques, la grille a été complétée de 2 items à savoir : l’étude est-elle en double aveugle? les différences retrouvées sont-elles statistiquement significatives ? Le niveau de preuve des études inclues a également été établi d’après les recommandations de l’ANSM. La collecte des données bibliographiques a été réalisée grâce au logiciel Zotero.
RESUME
Contexte : La prévalence de l’obésité ne cesse de croître au niveau mondial, notamment chez les femmes en âge de procréer. Or les femmes obèses ont un risque de grossesses non désirées quatre fois plus élevé que les femmes non obèses. Objectif : L’objectif de cette revue est de déterminer l’efficacité des contraceptifs hormonaux disponibles en France chez les femmes obèses ayant bénéficié ou non d’une chirurgie bariatrique. Méthode : Ce travail consiste en une revue méthodique de la littérature. Les articles ont été recherchés dans un premier temps sur le moteur de recherche Pubmed avec le vocabulaire MeSH. Devant le peu d’études disponibles sur le sujet, tous les schémas d’études étaient acceptés et aucune limite de date n’a été retenue. Les études devaient porter sur une contraception hormonale et inclure des patientes obèses. L’évaluation de la qualité des articles a été réalisée sur la base des grilles d’évaluation de l’ANSM. Résultats principaux : Trente-deux études ont été inclues après lecture critique. Leur niveau de preuve est intermédiaire ou faible. L’efficacité de l’anneau contraceptif chez les femmes obèses jusqu’à 40 kg/m2 d’IMC, est similaire à celle des femmes non obèses. Le patch à base de norelgestromine est déconseillé pour les femmes de plus de 90 kg. Les études sur l’efficacité des contraceptions oestroprogestatives orales sont discordantes mais leur efficacité serait identique à celles des non obèses sauf pour l’acétate de chlormadinone. Les études sur l’implant contraceptif, les dispositifs intra utérins à la progestérone et les injections d’acétate de médroxyprogestérone ne révèlent pas de baisse d’efficacité de la contraception avec l’augmentation de l’IMC. Les études sur la contraception d’urgence orale montrent une baisse de l’efficacité avec l’augmentation de l’IMC, la baisse étant néanmoins moindre pour l’acétate d’ulipristal. Conclusion : D’après les études, l’efficacité des contraceptions hormonales ne serait pas altérée chez les femmes obèses (hormis pour les COC à base d’acétate de chlormadinone, les patchs contraceptifs et les contraceptions d’urgence hormonales). La contraception d’urgence par méthode hormonale doit privilégier l’acétate d’ulipristal. L’efficacité des pilules microprogestatives et des contraceptifs hormonaux post chirurgie bariatrique reste à déterminer. Bien que les études les plus récentes soient de meilleure qualité que les anciennes, le niveau de preuves des études trouvées en matière de contraception hormonale chez les femmes obèses reste globalement bas. Il est indispensable que de nouvelles études soient réalisées.
PARTIE 1 : RAPPELS |