CONTRȎLE ET DE LA CERTIFICATION DES PRODUITS DE LA PÊCHE

CONTRȎLE ET DE LA CERTIFICATION DES PRODUITS DE LA PÊCHE

DIFFERENTS TYPES DE PÊCHE

PÊCHE ARTISANALE

La pêche artisanale est la principale justification de l’essor que connaît la pêche au Sénégal, ces dernières années. Elle assure environ 90% des mises à terre et contribue pour près de 60% aux quantités de produits exportés (ANSD ,2013). 7 Pour atteindre cet objectif, plusieurs moyens ont été mis en œuvre, parmi lesquels la modernisation progressive de l’armement qui a entraîné implicitement la motivation des pêcheurs. I-1.1 -Pêcheurs En 1997, on dénombrait 51 .734 pêcheurs (AMPARI ,1997) en 2013 ce nombre est estimé à 62.444 en moyenne selon (DPM, 2013). Ils appartiennent à trois groupes ethniques principaux: – les Wolofs du Guet Ndar à Saint-Louis – les Sérères-Nyominkas des Iles Saloum – les Lébous de la petite côte et de la région de Dakar. Toutefois, il n’est pas rare de constater que certains autres groupes ethniques s’y intéressent peu à peu compte tenu de l’épanouissement de ce secteur. Il faut noter que l’âge moyen des pêcheurs est de 31,2 ans et près de 40% des pêcheurs ne sont pas scolarisés (CRODT, 2006).

Armement et engins de pêche utilisés

Il se caractérise en 2011 par un parc piroguier composé de 10. 455 pirogues actives dont les débarquements sont estimés à 372 .956 tonnes, soit 89% de la production nationale débarquée (CIM ,2013). Cependant ce parc piroguier passe de 10.455 pirogues à 11.886 pirogues en 2013 avec une évolution de 1431 motorisé à 85.51%(DPM, 2013).Cependant, on note une nette prédominance des moteurs de puissance comprise entre 9 et 15 cv. En outre la longueur des pirogues est relativement homogène selon la zone maritime et varie entre 9,2 et 9,9 m, tandis que les pirogues de sennes tournantes les plus longues ont cependant des longueurs comprises entre 13,7m et 19,1m (CRODT, 2006). L’existence de dispositifs de sécurité (GPS, feux de signalisation et de boite de pharmacie) à bord des unités de pêche, est très variable en fonction des zones maritimes. Ces dispositifs sont particulièrement présents à bord des pirogues glacières opérants en général, en dehors de la ZEE sénégalais (CRODT, 2006). Les engins de pêche sont choisis en fonction des réalités éco-biologiques, économiques et parfois même sociales: – la pêche à la ligne (ligne normale, ligne traine, ligne poulpe et ligne glacière) 8 – la pêche à la palangre – la pêche aux filets maillants (encerclant, dormant et dérivant) et trémails dormants – la pêche aux casiers. -la pêche aux trémails -la pêche à l’épervier -la pêche à la senne tournante I-1.3. – Captures Les débarquements de la pêche artisanale sur la période 2005-2011 ont été globalement stationnaires autour d’une moyenne de 377. 199 tonnes. Cependant, selon le rapport de l’ASND de l’année 2015, les débarquements de la pêche artisanale en 2012 estimés à 405.974 tonnes, ont connu une hausse de 8,9% par rapport à 2011. Ces débarquements sont illustrés par la figure 1. Figure 1 : Evolution en volume et en valeur des débarquements de la pêche artisanale. Source : Ministère de la Pêche et des Affaires maritimes. Conseil Interministériel sur la Pêche _ Juin 2013. La valeur de la production a par contre augmenté dans la période, passant de 86,5 milliards en 2005 à 111,8 milliards de F CFA en 2011. Ce résultat est consécutif à la hausse des prix de vente du poisson, conséquence de l’inflation sur le prix des intrants de la pêche (carburant notamment) et de la forte demande de poissons à l’exportation. 9 En effet, la pêche artisanale, en plus de son rôle d’approvisionnement du marché national, fournit une quantité très importante de produits frais aux ateliers et usines de transformation tournés vers l’exportation. 

Transformation artisanale

La transformation des produits de la pêche, qui est l’apanage des femmes, est un segment important de la filière, par la valeur ajouté créée, les emplois générés, sa contribution à l’alimentation des populations de l’intérieur ainsi que son poids dans les exportations. En effet, elle absorbe 30% à 40% des débarquements du sous-secteur ainsi que les méventes de la production industrielle. Cependant, elle subit actuellement d’importantes mutations marquées par l’arrivée massive de ressortissants des pays de la sous-région dans cette filière. On constate également une fragilisation croissante du rôle des femmes dans la transformation artisanale pour diverses raisons : compétition dans l’accès à la matière première avec d’autres opérateurs (industries de farine de poisson sur les sites de pêche artisanale, exportateurs étrangers de produits frais et transformés), faiblesse dans l’organisation des acteurs de la filière et manque de financement approprié pour les activités de la transformation artisanale (CIM ,2013). Malgré ces difficultés que rencontrent les acteurs de la filière, la production de produits halieutiques transformés a progressé de 6,1% entre 2010 et 2011 et s’est beaucoup bonifiée en onze ans (hausse de 15,3% entre 2000 et 2010). En effet, selon ANSD, la quantité de produits transformés est passée de 36.857 tonnes en 2000 à 40.069 tonnes en 2010 et à 42.498 tonnes en 2011, avec un niveau maximal atteint en 2008 (47.159 tonnes). La principale variété produite est le « ketiakh »1 (64,2%) dont la production s’est améliorée de 17,2% en 2011 après 21,3% en 2010. Le second produit issu de la transformation artisanale est le «gedji»2 qui a atteint 5.555 tonnes en 2011, soit 13,1% de la production. Ce niveau, qui est à son maximum depuis 2000, a varié en dents de scie entre 2000 et 2010 tout en restant en dessous de la barre des 5.000 tonnes. Les captures de « metorah »3 qui ont représenté 7,9% de la production, se sont repliées (44,8%) par rapport à 2010, après avoir atteint un niveau de production quatre fois plus élevé que celui du début des années 2000. 10 Cette tendance est aussi suivie par le « Yokhoss »4 (64,9%), les Crevettes (30,1%) et le « Pagne » 5 (24,9%). Par contre, la production de salé séché et de « tambadiang »6 a baissé aussi bien en 2010 qu’en 2011. La production d’ailerons s’est améliorée de 82,8% entre 2010 et 2011, affichant une reprise après une perte de plus de la moitié de leur production après 2003. Cette variation est matérialisée par la figure 2. 1 Sardinelle, braisée, salée et séchée 2 Poisson fermenté et séché 3 Sardinelles anchoises salées, séchées, faisandées ou non 4 Huître fumée à chaud puis séchée 6 poissons entiers salés fermenté et séché non éviscéré Figure 2 : Evolution de la transformation artisanale 2000 – 2011 (tonnes) Source : DPM/Ministère de la Pêche et des Affaires Maritimes Les produits transformés sont consommés localement (61,5%) ou exportés (38,5%) (ANSD ,2013).

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PÊCHE INDUSTRIELLE

L’exercice de la pêche industrielle, dans les eaux maritimes sous juridiction sénégalaise, est subordonné à la possession d’une licence de pêche en cours de validité, délivrée par le Ministre chargé de la Pêche maritime, après avis de la commission consultative d’attribution des licences. Toute personne physique ou morale de nationalité sénégalaise ou étrangère peut 11 y prétendre. Cependant, la délivrance est conditionnée par la possession de navires battant pavillon sénégalais ou de navires étrangers affrétés par les sociétés sénégalaises ou de navires battant pavillon d’un Etat avec lequel le Sénégal est lié par un accord. Quatre types de licence sont délivrés avec des options de pêche, notamment, la licence de pêche démersale côtière, la licence de pêche démersale profonde, la licence de pêche pélagique côtière et la licence de pêche pélagique hauturière (ANSD, 2013). 

Pêche chalutière

En 2011, la pêche industrielle est caractérisée par une flotte nationale de 91 chalutiers dont 24 chalutiers étrangers avec un débarquement 41.716 tonnes. Par rapport à l’année précédente, les captures ont progressé de 21,4%, en raison notamment de l’accroissement des productions, de poissons et surtout des mollusques, qui s’est établi respectivement à38, 0% et 53,3%. La valeur commerciale générée en 2011 est ressortie à 36,7 milliards FCFA contre 32,8 milliards FCFA en 2010, soit une augmentation de 12,0% (ANSD, 2013).

Pêche sardinière

La pêche sardinière, exercée par un seul armement basé à Ziguinchor, a subi les effets de la concurrence de la pêche artisanale et des chalutiers. Les captures se sont réduites de 79,4% entre 2010 et 2011(ANSD, 2013). I-2.3. – Pêche hauturière ou thonière La flotte nationale est composée de 6 thoniers contre 8 thoniers étrangers concernés par le protocole thonier signé entre le Gouvernement représenté par la DPM et la DITP, les armateurs thoniers (DPM /CIM ,2013). La pêche thonière a enregistré en 2011, une baisse de 79,4% en tonnage et 74,2% en valeur commerciale, en liaison avec l’effet du repli du prix du thon sur le marché international intervenu en 2010. En outre, le secteur a perdu son dynamisme en enregistrant ses plus faibles niveaux de débarquement, dont la part est passée de 30,1% en 2003 à 2,2% en 2011. Comme le montre la Figure 3.Cette évolution est imputable à la forte baisse de la demande de la Société d’Exploitation – Société Nationale des Conserveries du Sénégal (SE-SNCDS).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : LA PÊCHE AU SENEGAL
I – DIFFERENTS TYPES DE PÊCHE
I-1 – PÊCHE ARTISANALE
I-1.1 -Pêcheurs
I-1.2 – Armement et engins de pêche utilisés
I-1.3. – Captures
I-1.4. – Transformation artisanale
I-2-PÊCHE INDUSTRIELLE
I-2.1. – Pêche chalutière
I-2.2. – Pêche sardinière
I-2.3. – Pêche hauturière ou thonière
1.2.4. Transformation industrielle
II- PRINCIPALES ESPECES DEBARQUEES AU SENEGAL
II-1 – ESPECES PELAGIQUES
II-2 – ESPECES DE FOND OU DEMERSALES
III – IMPORTANCE
III.1. Importance économique
III.1.1. Au niveau mondial
III.1.2. En Europe
III.1.3. Au Sénégal
III.1.3.1. Demande
III.1.3.2. Offre
III.2. Importance alimentaire
III.3. Importance sociale
III.4-Importance sanitaire
CHAPITRE II: QUALITE DES PRODUITS HALIEUTIQUES
I- NOTION DE QUALITE
I. 1-DEFINITION
I.2 -DIVERS ASPECTS DE LA QUALITE DES PRODUITS DE LA PECHE
I.2.1-Qualité alimentaire
I.2.1.1-Qualité organoleptique
I.2.1.2-Qualité nutritionnelle
I.2.1.3-Qualité hygiénique
I.2.2-Qualité technologique
I-2.3-Qualité commerciale
II-PARAMETRES INFLUENÇANT LA QUALITE D’UN PRODUIT HALIEUTIQUE
III-NON QUALITE
III.1-DEFINITION ET IMPORTANCE
III.2-COUTS RESULTANT DE LA NON QUALITE
III.2.1-Coûts des anomalies internes
III.2.2-Coûts des anomalies externes
III.2.3-Coûts de détection
III.2.4-Coûts de prévention
IV-OUTILS DE LA GESTION DE QUALITE
IV.1-LES OUTILS EXTERIEURS A L’ENTREPRISE
IV.1.1-Réglementation
IV.1.2-Normalisation
IV.1.3-Organisations de consommateurs
IV.1.4- Contrôle officiel
IV.1.5-Certification
IV.2-LES OUTILS PROPRES A L’ENTREPRISE
IV.2.1-Autocontrôle
IV.2.2-Audit qualité
IV.2.3-Assurance qualité
IV.2.3.1-Définition
IV.2.3.2-Importance
IV.2.3.3-Principes
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
I.1-MATERIEL
I.1.1-Zone de l’étude
I.1.2-Base de données de l’AC
I.1.2.1-Fonctionnalités du logiciel
I.1.2.1.1-Module de Certification
I.1.2.1.2-Module de facturation
I.1.2.1.3-Module de suivi des établissements de pêche
I.1.2.1.4-Module de traitement statistique
I.1.3-Questionnaire et rapport d’activité de l’AC
I-1-4-Moyens analytiques
I.2-METHODE .
I.2.1-Période de l’étude
I.2.2-Revue bibliographique
I.2.3-Activités menées lors du séjour au sein de l’AC
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1- MOYENS MIS EN ŒUVRE PAR LE SENEGAL POUR LE CONTROLE SANITAIRE ET LA CERTIFICATION DES PRODITS DE LA PECHE EXPORTES
II.1.1 –Autorité compétente
CHEF DE DIVISION
Laboratoire D.I.C
II .1.1.1-Historique
II.1.1.2-Mission de l’AC
II.1.1.3-Organisation de l’AC
II.1.1.4-Moyens d’intervention de l’AC
II.1.1.5-Réglementation Européenne
II.1.1.5.1-Résumé des textes communautaires
II.1.1.5.1.1-Règlement n ° 852/2004
II.1.1.5.1.2-Règlement n° 853/2004
II.1.1.5.1.3-Règlement n° 882/2004
II.1.1.5.1.4-Règlement n° 854/2004
II.1.1.5.1.6-Règlement n° 183/2005 /CE
II.1.1.5.1.7-Directives n° 2002/99/CE
II.1.1.5.1.8-Directives n° 2004/41/CE
II.1.2. Procédures opérationnelles de l’Autorité Compétente
II.1.2.1.Définitions, types d’inspection et critères de classification des unités de Productions
II.1.2.2. Procédures d’inspection technique
II.1.2.3. Procédures de contrôle et de certification des produits halieutiques
II.1.2.4-Traçabilité documentaire
II.2-ANALYSE RETROSPECTIVE DES ACTIVITES DE LA DIC DE 2012 A 2015
II.2.1-Activités du Bureau des Agréments (BA)
II.2.1.1-Programmes des inspections
II.2.1.2-Niveau de conformités des unités de production
II.2.1.2.1-Etablissement à terre
II.2.1.2.2-Bateaux congélateurs
II.2.2-Activités du Bureau de Contrôle des Produits Halieutiques (BCPH)
II.2.2.1-Contrôle de la qualité des produits et des intrants
II.2.2.2-Inspections et certification des produits
II.2.2.3-Consignes et saisies
II.2.2.4-Alertes sanitaires
II.2.2.5-Suivi et Evaluation des laboratoires partenaires de l’Autorité
Compétente
II.2.2.5.1-LSAHE / Institut Pasteur
II.2.2.5.2-Laboratoire national d’Analyse et de Contrôle (LANAC)
II .2.2.5.3-L’ITA
II.2.2.5.4-CERES –LOCUSTOX
II.2.2.5.5-HIDAOA et LAE /ESP
II.2.2.6-Analyses de laboratoires
Chapitre III. DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1-DISCUSSION
III.1.1-Activités de la DIC
III.1.1.1-Activités du Bureau des agrément
III.1.1.2-Activités du Bureau de Contrôle des Produits Halieutiques (BCPH)
III.1.1.2.1-Contrôle officiel des produits de la pêche
III.1.1.2.2-Certification officielle des produits de la pêche exportés vers l’UE
III.1.1.2.3-Gestion des alertes
III.1. 2-Manuel de procédures de la DIC
III.1.3-Autorité Compétente
III.1.4-Réglementation des produits de la pêche exportés au Sénégal
III.2-RECOMMANDATIONS
III.2.1-Autorité Compétente
III.2.2-Certification
III.2.3-Contrôle de l’amont de la filière
III.2.3.1-Points de débarquements
III.2.3.2-Moyens de transports
CONCLUSION

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