Contextes hydrographique et hydrogéologique
Les plaines sont surtout constituées par des formations d’origine lacustre dominées par les argiles dont l’épaisseur peut atteindre dans certains secteurs plus de 15 mètres. Elles sont, avec des intercalations de petits niveaux, gréseuses et/ou tourbeuses (Rasolomanana et al., 2011). Ces zones d’alluvions lacustres, généralement fertiles, jouent un rôle important pour l’occupation humaine. Elles sont surtout utilisées pour la riziculture; mais dans les parties où l’eau est difficilement maîtrisable, ces argiles et tourbes, en particulier sur la capitale, sont exploitées pour la fabrication de briques cuites. Pour la zone d’étude, les différents niveaux de surfaces supérieures sont formés essentiellement par le socle cristallin et cristallophyllien nu ou couvert de couches d’altérites d’épaisseur variée, jusqu’à 40 m sur les roches schisteuses. Ces sont des formations géologiques magmatiques et métamorphiques fortement altérées que l’on trouve sur les collines et les interfluves. Elles sont formées essentiellement de roches éruptives et de granitisation de la série ancienne de migmatites granitoïdes et granite migmatitique associé, et de schiste cristallin non migmatitiques d’âge précambrien et entre ces deux formations s’interpose une formation d’alluvions récentes à alluvions anciennes argileuses. On trouve aussi des formations de quartzites et des roches éruptives et de granitisation en forme de filon dans les deux formations essentielles de la zone d’étude.
Dans la plaine, on rencontre des sédimentations, résultats des phénomènes d’altération. On a quatre types de formation pédologique sur cette plaine de haut en bas dont: – le matériau colluvial fin de surface d’origine colluviale qui peut atteindre jusqu’à 1m d’épaisseur – le niveau organique, matériau sombre plus ou moins tourbeux d’une épaisseur entre 20m et 30m à partir de 0,4 à 1,00m de profondeur. – le sable lavé ou nappe de fluage d’une épaisseur entre 0,20 et 0,60m de couleur beige blanchâtre, composé de sables quartzeux assez purs, sans trace de micas – l’arène argilo-micacée. Cette formation constitue le substrat profond des vallées et plaines alluviales, de teinte grise verdâtre, argilo-sableuse, généralement riche en micas, feldspaths kaolinisés et autres minéraux éventuels (ferromagnésiens) en cours d’hydrolyse.
Bourgeat F. et Aubert G., 1972 souligne l’importance des sols ferralitiques des Huates Terres de Madagascar. Le travail de Raunet M., 1980 définie au mieux la physiographie et la géomorphologie de la zone d’étude et avance aussi son importance hydrologique et hydrogéologique. Après, les travaux des différents chercheurs ont contribué à la caractérisation des différentes unités hydrogéologiques. Grillot J. C. et al., 1987 a trouvé que la couverture latéritique en Hautes Terres malgache a une épaisseur importante de 10 à 40m. Rakotondrainibe, 2010 a trouvé que les plaines alluvionnaires d’Antananarivo sont caractérisées par les aquifères multicouches. Il y a aussi les résultats des travaux de recherche de Dussarat B. et Ralaimaro, 1993 qui donne les caractéristiques hydrogéologiques de bassins versant du socle altéré des Hautes Terres de Madagascar.
Fleuves et rivières
La géologie du bloc Antananarivo justifie le réseau hydrographique dite « dendritique ». Formé par la réunion de la Varahina Nord et la Varahina Sud, dont le confluent se trouve au Sud de Manjakandriana, l’Ikopa traverse toute la région étudiée, du Sud-Est au Nord-Ouest. Elle est la principale rivière. Ses principaux affluents sont, sur la rive droite, l’Ivovoka, l’Ampasimbe et la Mamba, sur la rive gauche, la Sisaony et l’Andromba. Le cours de l’Ikopa est loin de son profil d’équilibre. Dans les montagnes de l’Est, les vallées sont étroites, le courant rapide. Mais, le seuil de Farahantsana, qui barre la vallée de l’Ikopa, vers l’Ouest, crée, au niveau de la plaine d’Antananarivo, une rupture de pente, qui est la source d’une forte sédimentation. L’Ikopa, qui prend sa source dans la Falaise d’Angavo par l’intermédiaire de deux affluents Varahina, draine la majeure partie du Betsimitatatra de direction Est-Ouest.Au Nord de celle-ci, le Mamba draine la partie Nord d’Antananarivo, de direction Est-Ouest. La Sisaony prend également sa source dans la Falaise d’Angavo. De direction Sud- Nord, l’Andromba débute dans le Massif d’Ankaratra, a une direction Sud-Nord avant de se jeter dans l’Ikopa.
Réseaux des canaux de drainage et d’irrigation
Le canal Andriantany est le principal collecteur des eaux usées de la ville. Ses eaux sont déviées de l’Ikopa au barrage de Tanjombato pour traverser la capitale vers le Nord et rejoindre l’Ikopa. Il présente la double vocation de canal d’irrigation en saison sèche et de drain en saison des pluies. Construit parallèle à l’Andriantany, le canal C3 décharge ce dernier. Le canal C2 au Nord de Tana sert au drainage agricole. Le canal GR, dévié du canal Andriantany à Ankadimbahoaka, assure l’irrigation des rizières.