Depuis que les géologues belges ont découverts les gisements d’or dans la partie NE de la RDC, les exploitations mécanisées ont eu le jour. Pour améliorer l’exploration et l’exploitation, les géologues se sont confrontés à deux types de problèmes :
• un problème relatif à la classification des connaissances sur l’environnement géologique, support des minéralisations ;
• et un problème lié aux modèles de mise en place des minéralisations .
Sur le plan lithologique, les régions de Kilo-Moto montrent une association lithologique constituée de trois grands ensembles : un socle granitogneissique, des ceintures de roches vertes et des granites tardifs, accessoirement des itabirites. Ces grands ensembles lithologiques, indiquent une origine magmatique et sédimentaire affectée par un métamorphisme de degré moyen intrudé par des roches magmatiques acides et basiques, riche en minéralisation aurifère.
Ceux-ci prouvent que les roches support de minéralisation dans les régions sous-étude appartiennent au craton de l’Ubangi. Sur le terrain, la minéralisation aurifère identifiée à ce jour est de style diffus, hébergée au sein d’une séquence de roches métamorphiques kibalienne et au quartz filonien, on le trouve aussi dans les mylonites et aux bordures des massifs granitiques.
Les régions qui nous préoccupent (Kilo et Moto) forment un vaste plateau granitique légèrement ondulé; s’inclinant doucement vers l’Ouest et plongeant brusquement au Sud-Est vers la fosse du lac Albert. Une large ceinture de gneiss entoure, au Nord et à l’Est, ce grand dôme granitique.
Les connaissances actuelles ne limitent plus les territoires miniers à la zone des venues basiques, qui de préférence se sont localisées aux bordures orientale et septentrionale du massif de granite. Ces venues basiques ou neutres apparaissent principalement sous la forme d’une gamme de diorites.
SUBDIVISION GEOLOGIQUE DU CRATON DE L’UBANGI
L’étude des blocs cratonique archéens se base aujourd’hui sur la division des unités archéens en chaînes granulite-gneiss, associations granitegreenstone et bassins tardi-archéens, dykes et intrusion stratifiées (Windley, 1995 in Fernandez-Alonso M. et al. 2015).
Les chaînes granulite-gneiss représentent des niveaux cristaux moyens à profonds, exhumés de métamorphisme élevé (high-grade metamorphism). Les types de roches caractéristiques des chaînes granulite-gneiss sont des gneiss quartzo-feldspathiques avec, en terme de volume, très peu de paragneiss, des amphibolites, des micaschistes, des marbres et quartzites, des complexes magmatique stratifiés.
Les terrains granite-greenstone correspondent à des plus anciennes chaînes majeures composées de roches volcano-sedimentaires bien préservées. Elles sont constituées de roches volcaniques et volcanoclastiques siliceuses à ultrabasiques, de sédiments siliciclastique et chimiques, le tout intrudé de volumes importants de corps granitoïdes.
Il faut noter que les formations archéennes observées en RDC se rapportent à l’une ou l’autre de ces deux grandes associations. Elles affleurent dans deux zones principales : le Kasaï au sud et la région de l’Ubangi au nord. Ces ensembles appelés cratons sont des vastes surfaces des roches profondément métamorphisés au sein desquelles apparaissent des lambeaux des schistes cristallins qui gardent les lignes d’orogénèses anciennes. On y définit les bases lithologiques et structurales d’un certain nombre des complexes qui ont pu être corrélés entre eux par des mesures de radiodatation. L’évolution de la Terre au Précambrien est marquée par une succession de processus géodynamiques ayant conduit à la mise en place des zones continentales stables appelées « cratons » autour desquelles se sont développées, de façon cyclique, des ceintures orogéniques. Au cours de cette période, l’actuel continent africain s’est peu à peu consolidé suite à l’amalgamation des blocs cratoniques comme : le Kalahari, le Congo, l’Ouestafricain, l’Est Sahara et l’Arabo-nubien .
LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
C’est un ensemble relativement important des formations attribuées à l’archéen. Ce craton n’est pas exclusivement localisé au Nord de la R.D.C. Il représente la partie méridionale de la République Centre-africaine où il constitue le complexe de base.
L’ensemble des roches qui couvrent cette région appartiennent à l’association « Granite-Greenstone » (GG) (greenstone belts). Ces roches affleurent dans un nombre limité de zones de taille réduite entourées de granitoïdes. Ces GG correspondent à ce qui étaient anciennement définis comme Kibalien au NE et Ganguien au NW.
Les faciès les plus représentés des sédiments sont : quartzites blancs à séricite, à moscovite, à chlorite, et à hématite ; micaschistes à muscovite, biotite et disthène ; schistes amphibolitiques à hornblende, à trémolite et à chlorite avec des intercalations de quartzite ; leptinites ; gneiss à biotite et muscovite ou à biotite seule ou à amphibole et pyroxène ; gneiss à amphibole et pyroxène. Les faciès supérieurs sont à tendance siliceuse et les inférieurs à tendance calcomagnésienne. La granitisation n’atteint que le groupe inférieur (affecté par le métamorphisme régional).
GEOLOGIQUE DES REGIONS DE KILO-MOTO
Les formations géologiques que l’on trouve dans ces régions situées au NE de la RDC appartiennent au craton de l’Ubangi. Sa subdivision lithostratigraphique est la suivante :
Complexe gneisso-amphibolique de la Bomu
Ce sont des gneiss amphibolitiques anciens appelé le groupe du Nil ou Ouest-Nilien. Ce sont de gneiss variés de la catazone en nombreux termes basiques, à biotite et a deux micas associés à des gneiss migmatiques à grains orientés, des quartzites parfois à disthène. Accessoirement on y retrouve des micaschistes, des quartzites parfois à disthène.
Vers l’Ouest, le gneiss amphibolitique passe à un gabbro plus ou moins modifier par la granitisation. Ce vieux socle granitique correspond au gneiss de la haute Luani et est couvert en discordance par le complexe gneissique de la Garamba.
On peut distinguer les subdivisions géographiques suivantes : les gneiss de Nzangi, les gneiss de Monga (RDC) / Ouango (RCA), les gneiss de Bereme, les gneiss mafiques de Bomu.
Complexe de la Garamba
Ce complexe se prolonge en Ouganda et au Soudan. Ce sont des gneiss migmatitiques à pyroxène, des micaschistes à disthène, des quartzites micacés, des calcaires cristallins accessoirement. Comme roche effusive et intrusive, on note la présence des petits massifs de gabbro.
Une association complexe de deux ou trois unités de gneiss et migmatites affleurent le long du lac Albert en continuation des unités composant le « west nile complex » en Ouganda. Parmi ceux-ci le complexe gneissique du mont Speke, exposé dans le horst du Ruwenzori, pourrait être corrélé au complexe gneissique de la Garamba (Lepersonne, 1974).
Sous-divisions :
Un essai de corrélation lithostratigraphique par Lavreau entre unités s’étant avéré un exercice futile, Lavreau (1980, 1982) a entrepris une tentative de définition d’unités tectono-stratigraphiques à partir de l’interprétation photogéologique. Ce travail a mis en exergue la complexité, à n’importe quelle échelle de travail, de la zone étudiée.
Six principaux domaines tectoniques ainsi que des corridors mylonitiques d’orientation préférentielle ENE ont ainsi été définis :
• Les gneiss et micaschistes du domaine d’Aka ;
• Les gneiss de Garamba, Faraje et du pays Logo ;
• Les gneiss granitoïdes de la région entre les rivières Dungu et Nzora ;
• Les gneiss high grande (faciès granulitique) ;
• La partie Ouest du ‘’eastern grey gneiss’’ (Ouganda) et du gneiss de mahagi port (RDC).
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