Contexte social des femmes au québec

Condition féminine 

Les droits accordés jadis aux femmes n’ont pas toujours été à l’image de ceux d’aujourd’hui. Des différences pouvaient même exister selon l’endroit où ces dernières vivaient. Si on compare la France et le Québec, et même le Québec à l’intérieur du Canada, les droits des femmes y ont longtemps accusé du retard. Par exemple, au Canada, les femmes obtinrent le droit de vote aux élections fédérales en 1918, mais les québécoises n’ont pu voter dans leur propre province qu’en 1939 !

Historique

En ce qui concerne les conditions de vie des femmes, le Québec accusa des retards jusqu’à la fin du régime de Duplessis, mort en 1959 (Sineau et Tardy, 1993). Puis, sous la gouverne des libéraux, le Québec a entrepris de se mettre à jour, tant sur le plan juridique que social. Ainsi, la mixité fut introduite dans les écoles et les filles se sont vu ouvrir les portes des mêmes programmes scolaires que les garçons. L’incapacité juridique de la femme mariée fut abolie et les femmes ont eu accès à toutes les professions. Puis, la légalisation de la contraception s’est accompagnée de la permission à l’avortement thérapeutique en 1969. En 1981, la puissance paternelle dans la famille laisse la place à l’autorité parentale.

En droit du travail, des transformations voient le jour dans les années 70 et 80, notamment par l’adoption de la Charte des droits et libertés de la personne en 1975 ainsi que des normes du travail en 1979 en ce qui concerne les modalités de vacances des travailleurs et, en 1981, du droit au refus de faire un travail dangereux pour sa santé.

Au niveau du droit de la famille, de nombreuses transformations surviennent également. En 1978, une loi vient bonifier celle de 1972 pour le congé de maternité, loi qui est de nouveau améliorée en 1979 et en 1990. En 1971, la Régie de l’assurance-maladie du Québec assume les frais de l’avortement et de la stérilisation. En 1972, les élèves du secondaire bénéficient d’informations de prévention sur la sexualité et en 1973 débute une implantation, qui durera dix ans, de 45 cliniques de planning des naissances. La même année, les allocations familiales voient le jour et en 1980, la loi sur les services de garde à l’enfance est instaurée et le réseau de garderies publiques implanté.

Toujours en 1973, le Conseil du statut de la femme demande au gouvernement de se pencher sur les différentes violences qui sont faites aux femmes. Ainsi, en 1977, des subventions sont accordées aux maisons d’hébergement pour femmes violentées et aux centres d’aide pour victimes d’agressions sexuelles. L’année suivante, 14 maisons d’hébergement sont mises sur pied, nombre porté à 65 onze ans plus tard.

Le Québec aura réussi à rattraper son retard dans les domaines civil et social. Cependant, si on peut parler d’avancées réelles en matière de condition féminine, de nombreuses choses restent à faire, notamment dans le domaine du travail. « Si on examine l’évolution, depuis une vingtaine d’années, des législations du travail, des services de garde, des politiques fiscales et familiales pour faciliter la vie des mères, qu’elles soient ou non au travail, on est frappé, d’une part par l’ampleur des acquis, d’autre part, par leur nette insuffisance et leur caractère souvent inadéquat.» (8- Dandurand et Descarries, 1992, p.15) .

Les femmes et l’emploi

Les emplois réservés aux femmes sont surtout, encore aujourd’hui, des emplois à temps partiel. Parmi les raisons invoquées pour travailler à temps partiel, les obligations personnelles ou familiales sont .nommées presque exclusivement par les femmes. En 1998, les femmes occupent les deux tiers des emplois à temps partiel (Comité a viseur femmes en développement de la main-d’œuvre, 2001 ). En 2001, selon les données du recensement, la situation est toujours défavorable aux femmes; elles sont plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois à temps partiel et leur revenu moyen annuel est de loin inférieur à ceux-ci. Le tableau à la page 1 suivante illustre la situation de l’emploi au Québec, en Abitibi Témiscamingue et à Rouyn-Noranda, selon le sexe. Parmi les personnes ayant travaillé toute l’année ou à temps plein à Rouyn-Noranda, 54% sont des hommes et 42% sont des femmes, · un écart de 22%, alors que l’écart régional et provincial est de 10%. Parmi les personnes ayant travaillé une partie de l’année ou à temps partiel à Rouyn-Noranda, 44% sont des hommes et 55% sont des femmes, un écart de 11%, ce qui est sensiblement identique à l’écart régional et provincial. Le revenu moyen annuel à Rouyn-Noranda des femmes ayant travaillé toute l’année ou à temps plein présente également un écart de près de 15 000 $ par rapport à celui des hommes dans la même situation. Les femmes ayant travaillé une partie de l’année ou à temps partiel gagnent en moyenne 8 800 $de moins que les hommes dans la même situation.

Lorsqu’elles sont employées à temps plein, le salaire des femmes se situe encore au 2/3 de celui des hommes. Selon le Comité aviseur femmes en développement de la main-d’œuvre (2001 ), les femmes gagnent 83 % du salaire horaire moyen des hommes et 72 % du salaire hebdomadaire. Cette inégalité salariale peut être attribuée aux interruptions de carrière et aux horaires réduits, mais aussi à la sectorisation des emplois occupés par les femmes, les mieux rémunérés étant détenus par les hommes. Les secteurs d’emplois occupés par la majorité des femmes sont des emplois où le salaire moyen est moins élevé comparativement au secteur masculin mais où le niveau de scolarité exigé est le même (Comité aviseur femmes en développement de la main-d’œuvre, 2001 ). En fait, que la formation soit de niveau secondaire, collégiale ou universitaire, le salaire des femmes est toujours moins élevé que celui des hommes, et ce, dès l’obtention du diplôme. Selon Gunderson (1998) les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont attribuables à 47 % aux variations de caractéristiques (niveau de scolarité et formation) et à 53 % à la discrimination. Plus les travailleurs sont jeunes, moins l’écart salarial est grand, attribuable, selon Gunderson, au fait que les tâches familiales et ménagères ne sont pas débutées. En effet, lorsque les enfants naissent au sein du couple, les tâches familiales et ménagères se multiplient et sont surtout assumées par la femme. Sa trajectoire professionnelle, souvent ponctuée par des grossesses, se traduit par un parcours discontinu, d’une durée moins longue et où les arrêts de travail sont fréquents. Puisque les tâches domestiques et familiales incombent encore en majorité aux femmes, celles-ci sont plus souvent absentes de leur travail pour des raisons familiales (enfants malades, rendez-vous chez les médecins, dentistes, optométristes, etc.). Les femmes auront donc tendance à rechercher des emplois leur permettant de mieux concilier le travail et la famille, écartant du même coup les emplois offrant un meilleur salaire mais ayant des conditions de conciliation travail / famille plus difficiles.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1
CONTEXTE SOCIAL DES FEMMES AU QUÉBEC
1 .1 Condition féminine
1 .1 .1 Historique
1 .1.2 Les femmes et l’emploi.
1 .1.3 Monoparentalité
1.2 L’emploi atypique
1.2.1 Croissance
1 .2.2 Portrait.
1.2.3 Conciliation travail-famille
1.3 Politiques familiales
1.3.1 Plan d’action gouvernemental
1.3.2 Volet conciliation travail-famille
1.3.3 Volet soutien financier aux familles
1.3.4 Politiques familiales municipales
CHAPITRE Il
LES SERVICES DE GARDE AU QUÉBEC
2.1 Historique
2.2 Structure des services de garde au Québec
2.3 Les services de garde à horaire atypique
2.4 Projets-pilote de services de garde à horaire atypique au Québec
CHAPITRE Ill
DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ET CARACTÉRISTIQUES
DE L’ÉCHANTILLON
3.1 Objectif de recherche
3.2 Population à l’étude
3.3 Instrument de mesure
3.4 Choix des participantes
3.5 Déroulement de la collecte de données
3.6 Caractéristiques des répondantes
3.6.1 Nombre de répondantes et répartition géographique
3.6.2 Situation familiale des répondantes
3.6.3 Occupation des répondantes
CHAPITRE IV
LES BESOINS DES FEMMES EN SERVICES DE GARDE À
HORAIRE ATYPIQUE DANS LA VILLE DE ROUYN-NORANDA:
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
4.1 Modes de garde présentement utilisés
4.2 Modes de garde préférés et de dernier recours
4.3 Périodes de garde choisies
4.4 Intentions d’utilisation d’un service de garde
4.5 Incidence sur l’intégration au marché du travail
4.6 Besoins pour la saison estivale
4. 7 Discussion
4.8 Recommandations
CONCLUSION

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