Contexte général de l’éclairage public
Saint-Chamond est une commune du département de la Loire (42), dans la région Rhône-Alpes. Avec ses 35 891 habitants (recensement INSEE 2009), c’est la troisième ville du département après Saint-Etienne et Roanne (cf. Figure 3). La ville telle qu’on la connaît aujourd’hui résulte de la fusion en 1964 de quatre communes : Saint-Chamond elle-même, Izieux, Saint-Martin-en-Coailleux et Saint-Julien-en-Jarez. Cela forma ce qu’on a appelé « le Grand Saint- Chamond ». Les anciennes communes sont devenues des quartiers qui gardent encore une identité forte. Saint-Chamond fait partie, depuis 1995, des 43 communes qui composent aujourd’hui Saint-Etienne Métropole, 6ème communauté d’agglomération de France avec 450 000 habitants. Néanmoins, on assiste depuis les années 1990 à un déclin démographique et un vieillissement de la population. Les territoires ruraux alentour et les communes du Pilat gagnent en habitants au détriment des communes de la vallée. commune. Ville maîtresse de la vallée du Gier, Saint-Chamond est bordée au nord par les Monts du Lyonnais et au sud par le Massif du Pilat qui héberge un parc naturel régional. Saint-Chamond en est la principale porte d’entrée. Ces ensembles sont de véritables poumons verts pour les agglomérations avoisinantes. Elle est traversée par la rivière le Gier, qui prend sa source dans le Pilat à 1360 mètres et devient affluent du Rhône à hauteur de Givors (dans le département du Rhône, 69).
La rivière Gier a été exploitée dès l’époque romaine pour alimenter la ville de Lyon en eau potable et elle fut, au début de l’ère industrielle, à l’origine de l’important développement économique de Saint-Chamond. En effet, cette ville dispose d’une solide tradition industrielle et son paysage en est fortement marqué par son patrimoine bâti mais également par l’histoire des mentalités. Au début du siècle, comme beaucoup d’autres villes dans la région, elle basait son économie sur l’extraction de la houille, la métallurgie, le textile et le cuir (teinturerie, tissage et lacets…). Ces activités avaient de grands besoins en eau de qualité, et celle du Gier les satisfaisait toutes. Jusqu’aux années 1980, l’économie saint-chamonaise était fondée sur la métallurgie : principalement la fabrication de matériels militaires et la réalisation d’usines complètes pour la sidérurgie, et mondialement exportées grâce à la société CLECIM. La compagnie des hauts fourneaux des Forges Aciéries de la Marine et du Chemin de Fer, devenue GIAT Industries en 1994, a malheureusement cessé son activité en 2006. Ce site est en cours d’aménagement par l’agglomération et la ville de Saint-Chamond en raison de sa plus-value historique : ce sont devenu les Novaciéries, une ZAC qui abritera un quartier mixte durable.
Aujourd’hui, et suite à la crise de l’industrie lourde, Saint-Chamond a été contrainte à un redéploiement économique. Elle se développe dorénavantautour de pôles d’activités très variés (ingénierie, plasturgie, câblerie, électrochimie, agroalimentaire…), formant un réseau de petites et moyennes entreprises à la périphérie de la ville. On compte aujourd’hui environ 700 entreprises de tous types, qui sont pour la plupart regroupées fonctionnellement : quatre zones industrielles (ZI du Coin, ZI du Pré Château, ZI de la Soie d’Izieux, ZI du Clos Marquet) ; deux zones d’activités (ZAC de la Varizelle et ZA du Puits St Jacques), et un parc d’activités (Stelytec). Saint-Chamond est une ville moyenne qui est attractive car elle constitue une étape dans l’axe Lyon – Saint-Etienne matérialisé par les tronçons successifs de l’A7, de l’A47 et de la N88. Saint-Etienne se trouve à 12 km à l’ouest et Lyon à 45 km à l’est. Cet axe est un continuum urbain, qui concentre une forte population et par là même une grande activité, qui se traduit, la nuit, par un éclairage permanent. Pour un aperçu global de la commune de jour comme de nuit, se rendre Annexes 1. En effet, la maîtrise d’un tel élément lui a permis, entre autres, de prolonger le temps d’activité sur la nuit et de ne plus être totalement dépendant de la lumière naturelle.
Fixe dans un foyer ou portatif grâce à des lampes à combustion de graisse animale (cf. Figure 4 : Lampe en grès rouge trouvée dans la Grotte de Lascaux, -15 000 ans. – Source : www.lascaux.culture.fr), ce nouvel éclairage, artificiel, fut la condition de la naissance de l’art pariétal : les Hommes ont pu s’aventurer au plus profond des grottes pour y laisser des fresques encore admirables aujourd’hui. Il est important de noter que la maîtrise du feu et de la lumière fut un véritable affranchissement qui révolutionna l’organisation du temps dont disposaient les individus. Faisons un bond dans l’Histoire pour arriver aux civilisations urbaines : le premier éclairage extérieur fixe public fut recensé à Antioche en Syrie, en l’an 400 de notre ère, qui éclairait l’une de ses plus grandes avenues au moyen de chandelles1. Ce genre de pratiques resta anecdotique jusque vers 1500. Au Moyen-Âge, l’organisation du temps était encore duale : activités et vie sociale le jour et repli sur la vie privée la nuit. Cela était-ce dû au manque d’éclairage ? Le lien de cause à effet est souvent mis en avant. A cette époque, les journées de travail étaient rythmées par la course du soleil : on comptait toujours douze heures entre son lever et son coucher, si bien que les heures n’avaient pas toutes la même durée. Il était interdit de travailler à la lueur d’une chandelle une fois la cloche du soir sonnée. La nuit était crainte, car de manière ancestrale, on ne s’y sentait pas en sécurité. Mais cela changea avec le développement de la mesure mécanique du temps grâce aux horloges. Les heures devenues fixes, le temps de travail débordait parfois sur la période nocturne en hiver, ce qui nécessitait un éclairage.